La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse
Paradeplatz

Aujourd’hui en Suisse

Suisses d’ici et du monde, bonjour,

Comment parler d’autre chose que de Credit Suisse aujourd’hui, alors que le monde entier en parle?

Mais comment en parler? Loin des propos lénifiants de la banque elle-même, qui évoque (sur son site internet) des «turbulences sur les marchés financiers» et promet de «communiquer la situation actuelle avec confiance et clarté», loin des formules convenues des experts qui nous resservent des «erreurs stratégiques», une «trop grande focalisation sur la banque d’affaires» ou une «gestion erronée du risque», nous sommes allés chercher un homme qui ose appeler un chat un chat.

Pour Marc Chesney, professeur de finance à l’Université de Zurich, on assiste simplement à un nouvel épisode de la «Crise permanente», titre de son petit livre que chacun-e devrait (re)lire. Plus une banque est grosse, et plus les incitations sont fortes à y prendre des risques. Mais pas des risques entrepreneuriaux, comme ceux qu’ont pris il y a 170 ans les fondateurs de Credit Suisse, en finançant notamment le réseau national des chemins de fer. Non, ici, on parle des risques que prend le joueur au casino, mû par la seule cupidité. Des risques d’autant moins glorieux que s’il perd cet argent qui n’est pas le sien, l’État - donc le contribuable – épongera la dette à sa place.

Bonne lecture,

Credit Suisse
© Keystone / Michael Buholzer

L’actualité du jour en Suisse – et pas seulement – est évidemment dominée par ce qui devrait être la dernière affaire Credit Suisse: son rachat à vil prix par UBS. En attendant la probable découverte de nouveaux cadavres dans les placards de la banque qui a multiplié les scandales ces dernières années.


Pour l’économiste Marc Chesney, le rachat du numéro deux bancaire helvétique par le numéro un scelle le constat d’une «faillite économique et politique», et va donner naissance à un «mastodonte» encore plus dangereux que ses deux composantes prises individuellement. Et cela au détriment des contribuables, qui passeront à la caisse, alors que les responsables, «qui ont reçu des millions et des millions de francs de bonus, disparaissent ensuite dans la nature», sans jamais être inquiétés.

«Frustré et en colère», «outré» face à une direction non loin de la «criminalité organisée», «honte pour la Suisse»: les réactions des partis politiques sont également très vives après l’annonce du rachat de Credit Suisse par UBS. Seul Le Centre est plus modéré, parlant de «la meilleure des mauvaises solutions».

Nombreuses réactions aussi dans la presse internationale, où le mariage des deux plus grandes banques de Suisse ne rassure qu’à moitié. «Un accord à l’arrache, via des mesures d’urgence», qui voit le gouvernement suisse «faire pratiquement cadeau de l’un des fleurons de la finance du pays». De Bruxelles à Madrid, en passant par Rome, Londres et New York, personne ne semble se réjouir de ce «mariage réparateur sur fond de cupidité et de fuite de capitaux», qui va créer un «monstre», dont les actifs représenteront deux fois le PIB de la Suisse, et qui sera simplement «impossible à sauver» en cas de nouveau problème.

Planet Solar
Keystone / Vasilis Psomas

Plus discrètement que Credit Suisse, c’est une autre ancienne gloire helvétique qui est en train de sombrer, dans le port de Mumbai, en Inde: le bateau Planet Solar. Après son naufrage en août 2022, le catamaran expérimental n’a jamais repris la mer et les autorités fédérales lui ont retiré son pavillon helvétique.


En 2010, Planet Solar est le premier bateau à boucler un tour du monde à l’énergie solaire. Dix ans plus tard, Gunter Pauli, entrepreneur belge surnommé le «Steve Jobs du développement durable», le rachète pour 3,5 millions d’euros et le rebaptise Porrima. Le but: en faire une vitrine de promotion des énergies renouvelables, naviguant dans le monde entier.

Mais en août 2022, c’est le naufrage. Contre toute attente, Porrima s’échoue sur une plage de la côte ouest indienne, après une série d’avaries et sur fond de mutinerie contre le propriétaire. Contacté par le Pôle enquêtes de la RTS, Gunter Pauli soutient aujourd’hui que le bateau est en bon état, vu les circonstances, et il assure qu’il sera conduit dans un chantier naval d’ici fin avril. Affaire à suivre.

Mariage gay
© Keystone / Jean-christophe Bott

Moins d’une année après son introduction, le mariage pour tous a la cote en Suisse. Près de 750 couples de même sexe ont convolé au deuxième semestre 2022. En six mois, 394 couples d’hommes et 355 de couples de femmes se sont dit «oui». Deux tiers des mariages ont été conclus dans la région zurichoise, l’arc lémanique et l’espace Mittelland.


En outre, 2234 couples ont converti leur partenariat enregistré en mariage. 60% des demandes étaient le fait d’hommes. Cette dominance peut s’expliquer par le fait que les personnes de sexe masculin ont toujours été plus nombreuses que celles de sexe féminin à conclure un partenariat enregistré. Ce type d’union est entré en vigueur en 2007.

Durant l’ensemble de l’année 2022, 1171 changements de sexe ont été enregistrés auprès des offices d’état civil: 616 concernaient des hommes devenant des femmes et 555 des femmes devenant des hommes. Depuis le 1er janvier 2022, toute personne résidant en Suisse peut décider de modifier la mention de son sexe, au niveau administratif, en faisant une demande auprès de l’office d’état civil.

Les plus lus
Cinquième Suisse

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision