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Conférence de presse Credit Suisse

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

On veut bien essayer de vous parler d’autre chose, mais avouez que vous en redemandez. Donc, dans la saga Credit Suisse aujourd’hui, il y a ce fabuleux papier du Financial Time (avec qui swissinfo.ch a un partenariat), qui raconte comment le «Triumvirat», entendez par-là le gouvernement, la Banque nationale et l’organe de contrôle Finma, a forcé UBS à sauver son concurrent.

Quittons l’économie tout en gardant un pied dans la politique pour vous dévoiler, dans cette sélection, le baromètre électoral de la SSR. Ce qu’il laisse entrevoir? La vague verte est passée. Nous partirons également à la rencontre de l’ambassadrice d’Ukraine en Suisse, qui demande à Berne une décision claire sur la réexportation d’armes. Enfin, il sera question de train, avec le GoldenPass: inaugurée en grande pompe en décembre, la connexion directe Montreux-Interlaken est interrompue depuis fin février en raison d’un problème technique.

Bonne lecture,

UBS et CS
© Keystone / Michael Buholzer

Le quotidien économique et financier britannique Financial Time revient sur le rachat de Credit Suisse dévoilé dimanche et, surtout, sur les jours qui ont précédé cette annonce. Il explique comment le gouvernement suisse, la Banque nationale et l’organe de contrôle Finma ont notamment fait pression sur UBS pour qu’elle sauve sa rivale.

Il avait prévu de célébrer tranquillement la Saint-Patrick, la fête nationale de son pays. Puis d’aller le lendemain dans un pub zurichois assister au match de rugby Irlande-Angleterre. Mais l’Irlandais Colm Kelleher, le président du conseil d’administration d’UBS, savait déjà que ses réjouissances allaient tomber à l’eau.

Colm Kelleher l’avait compris jeudi après-midi déjà. La Banque nationale suisse, l’Autorité suisse de surveillance des marchés financiers (Finma) ainsi que le département des Finances l’avaient alors contacté, le pressant de trouver une solution pour sauver Credit Suisse.

UBS a évidemment cherché à obtenir un prix d’achat bon marché. Mais la banque a été priée par le triumvirat d’augmenter son offre. Ce qu’elle a fait à contrecœur, portant le prix d’acquisition à 3,25 milliards dollars.

Selon l’enquête du Financial Time, la ministre suisse des Finances Karin Keller-Sutter a joué un rôle clef tout au long de ces négociations, en assurant notamment la coordination avec les fonctionnaires et les régulateurs aux États-Unis et en Europe.

Selon un conseiller d’UBS, les États-Unis et la France ont littéralement adressé «des coups de pied aux Suisses». La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’est entretenue plusieurs fois avec «KKS» durant le week-end.

Palais fédéral
Keystone / Anthony Anex

Si aucun parti ne se profile pour l’heure comme le gagnant des législatives du 22 octobre, on peut toutefois avancer que la vague verte est retombée. C’est ce qui ressort principalement du second baromètre électoral de la SSR.

Lors des dernières élections fédérales, les Verts avaient cartonné. Mais à en croire le baromètre électoral de la SSR, ils pourraient cette fois être les grands perdants avec un recul de 2,5 points par rapport à 2019.

Selon les responsables du sondage, les écologistes font face à une démobilisation face au changement climatique. Étonnant. Et paradoxal. Car la première préoccupation des Suisses reste sans conteste le réchauffement: 42% des électrices et des électeurs estiment toujours qu’il s’agit du plus grand défi du pays.

Du côté du PS, qui a su se positionner sur la question climatique – et récupérer quelques voix parties chez le Verts en 2019, on note une progression d’un point. Tout comme à l’UDC. Ainsi, dans l’ensemble, aucun parti ne progresse de manière significative. La stabilité politique suisse reste toujours de mise, même si les chiffres montrent un léger glissement des forces politiques vers la droite.

À noter que ce sondage a été réalisé avant le séisme provoqué par Credit Suisse et son rachat par sa rivale UBS. Si cette affaire devait profiter à quelqu’un, ce serait très certainement à la gauche. «Mais sans toutefois pouvoir modifier les équilibres politiques», estiment les responsables de ce baromètre électoral.

Berset et l ambassadrice d Ukraine en Suisse
Keystone / Peter Schneider

Iryna Venediktova aime notre pays et son modèle de gouvernance. Mais l’ex-procureure générale d’Ukraine, devenue ambassadrice en Suisse, attend de Berne qu’elle prenne une décision claire sur la réexportation d’armes.

Dans un entretien accordé au journal Le Temps, Iryna Venediktova rappelle combien le système politique suisse l’a inspirée lorsqu’elle avait rédigé le programme de Volodomyr Zelensky, alors qu’il était candidat.

L’ex-procureure générale d’Ukraine qui, dès le début de la guerre était partie en croisade contre les exactions de l’armée russe, est aujourd’hui ambassadrice en Suisse. Elle dit apprécier la solidarité dont font preuve les habitants envers les réfugiés.

Elle affirme aussi que l’Ukraine comprend et respecte la neutralité suisse. «Mais nous pensons aussi qu’un des autres piliers de la Suisse est le droit humanitaire.» Allant droit au but et en parlant de la réexportation d’armes, Iryna Venediktova déclare: «Nous ne demandons pas d’envoyer des armes ou d’envoyer votre armée. Nous demandons de ne pas bloquer nos alliés.»

Et d’insister: «Ce qui est très important maintenant, c’est votre rapidité à prendre des décisions justes. Une décision sur la réexportation d’armes serait un signal. Il en va maintenant de votre réputation et de la manière dont nous pourrons regarder les générations futures dans les yeux.»

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Discussion
Modéré par: Samuel Jaberg

Comment la Suisse peut-elle rester neutre sans paraître indifférente?

La neutralité, un moyen louable de préserver la paix et la prospérité ou un instrument égoïste destiné à défendre des intérêts économiques particuliers?

41 Commentaires
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Le GoldenPass
© Keystone / Peter Klaunzer

Le GoldenPass est à l’arrêt, raconte La Liberté. Inaugurée en grande pompe en décembre,la connexion ferroviaire directe qui relie Montreux à Interlaken ne fonctionne plus depuis fin février. La poisse pour les compagnies qui l’exploitent, car les touristes adorent cette attraction.

Sur la ligne Montreux-Interlaken Ost, il était possible, depuis décembre 2022, de ne plus devoir à changer de train en cours de route. Le GoldenPass Express pouvait ainsi passer à Zweisimmen sans avoir à transborder ses passagers, grâce au bogie à écartement variable, qui permettait de passer de la voie étroite à la voie normale.

Mais ce bogie, justement, a provoqué l’usure de certains aiguillages. Ce qui a mis à l’arrêt le GoldenPass, fin février, par mesure de sécurité. Pour le MOB et BLS, les compagnies exploitantes, c’est un coup dur, comme l’explique leur porte-parole: «Il est bien clair que l’on se passerait de cette situation, surtout pour nos clients qui sont nombreux à vouloir vivre cette expérience Montreux-Interlaken».

C’est d’autant plus navrant que ces trains affichaient complets alors même que «plusieurs marchés sont toujours absents, comme la Chine», déplore le porte-parole. «Les clients qui ont effectué le trajet Montreux-Interlaken ou Interlaken-Montreux étaient ravis dans leur très grande majorité.»

Le coup est également dur à accuser pour Alstom, qui avait développé ce bogie avec BLS et le Mob. Car les variations d’écartement, nombreuses dans le monde, appellent à des innovations économiques comme celle-ci. L’ardeur des acquéreurs potentiels risque de se modérer.

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