Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
L’ONG Amnesty International publie aujourd’hui son rapport annuel faisant état de la situation des droits humains dans le monde. La Suisse n’échappe pas à la critique sur des sujets sociétaux d’importance.
Aussi dans cette sélection du jour: la question du rapatriement d’une mère partie rejoindre Daech et de sa fille, le nouveau grand salon horloger de Genève et l’affaire Credit Suisse.
Bonne lecture,
Dans son rapport publié mardi, l’ONG Amnesty International épingle la Suisse sur plusieurs sujets. Principaux reproches: le racisme systémique, les initiatives visant à restreindre l’accès à l’avortement et le manque de progrès en matière de protection du climat.
Concernant le racisme, l’ONG s’est basée sur les conclusions du rapport d’un groupe d’experts indépendants de l’ONU, en visite en Suisse au début 2022. Celui-ci avait dit être «très inquiet» de l’attitude des forces de l’ordre et du système judiciaire helvétique vis-à-vis des personnes d’ascendance africaine. Des conclusions que Berne ne juge «pas représentatives de la situation».
Amnesty recommande la création d’instances de plainte indépendantes dans chaque canton. Elles devraient servir à détecter et sanctionner les pratiques de profilage ethnique.
L’ONG s’inquiète de deux initiatives, lancées fin 2021 par la droite conservatrice, visant à restreindre l’accès à l’avortement. Début mars, l’initiative parlementaire d’une députée de gauche visant à retirer l’avortement du Code pénal suisse a été rejetée par le Conseil national. L’OMS prône une dépénalisation totale.
Enfin, la Suisse ne protège pas suffisamment le climat, selon Amnesty. La proposition du Parlement pour inscrire dans la loi l’objectif «zéro émission nette» d’ici à 2050 et pour définir de nouvelles mesures sectorielles reste suspendue à l’issue de la votation du 18 juin.
- «Amnesty critique la Suisse pour racisme systémique, droit à l’IVG menacé, climat pas protégé»Lien externe (RTS)
- Lire le rapport annuelLien externe d’Amnesty International
- Lire le communiquéLien externe concernant le rapport du groupe d’experts de l’ONU
La Suisse pourrait, pour la première fois, rapatrier de Syrie une djihadiste adulte et sa fille, selon les informations de la RTS.
Cela fait cinq ans que Selma, une femme de nationalité suisse, et sa fille sont emprisonnées dans le nord-est de la Syrie. Anciennement étudiante en droit à l’Université de Lausanne partie rejoindre l’État islamique, Selma affirme aujourd’hui regretter sa décision et craindre pour la sécurité de sa fille.
La Confédération ne peut pas empêcher une citoyenne suisse de revenir au pays. Mais le Conseil fédéral s’est toujours opposé au retour de djihadistes adultes et n’intervient donc pas activement pour les rapatrier. Cela rend leur retour de facto impossible. Seule l’enfant pourrait être rapatriée.
Le dossier serait toutefois en mouvement depuis l’arrivée au Conseil fédéral de la socialiste Elisabeth Baume-Schneider, selon la RTS. Le ministère des Affaires étrangères serait en train d’évaluer, avec Fedpol et le Service de renseignement, la dangerosité d’un tel retour. Mais la décision du Conseil fédéral devrait prendre du temps.
La Suisse a son nouveau grand salon horloger: le «Watches and Wonders» de Genève. Mon collègue Samuel Jaberg fait le tour des tendances avec un expert du secteur.
Du 27 mars au 2 avril, une cinquantaine d’horlogers sont à Genève pour le «Watches and Wonders», désormais seul grand salon horloger suisse, après la disparition de Baselworld en 2021. Un tel événement a-t-il encore du sens dans un monde hyperconnecté?
«Le modèle du salon horloger multimarque a non seulement survécu aux réseaux sociaux et à la crise du Covid, mais il en ressort même plus fort, estime Serge Maillard, éditeur d’Europa Star. […] Dans un monde de plus en plus numérique, il est indispensable de valoriser le sens du collectif et de rassembler sous un même toit les principaux acteurs.»
Genève, qui compte bon nombre de fabricants horlogers, est un terrain idéal pour la manifestation. Selon l’expert, l’horlogerie suisse vit aujourd’hui «un véritable âge d’or» avec une croissance sans précédent des exportations l’an dernier. La tendance est donc à la consolidation.
- Lire l’article de Samuel Jaberg (swissinfo.ch)
- «De Genève à Tokyo, ces Rolex introuvables» (Tomoko Muth et Samuel Jaberg, avril 2022, swissinfo.ch)
Ralph Hamers, CEO d’UBS, a adressé une lettre au personnel de Credit Suisse. Il demande sa confiance.
Le futur des personnes employées par la deuxième banque suisse reste flou. «Nous ferons tout de manière prudente et soigneuse», assure le directeur.
«Nous n’avons pas racheté Credit Suisse pour le fermer ensuite», dit-il. La fusion va permettre d’augmenter les ambitions de croissance en Amérique et en Asie-Pacifique. En Suisse, Ralph Hamers estime qu’une «saine concurrence» subsistera.
Ce n’est pas l’avis de tout le monde. À Berne, une idée refait surface: étendre les droits bancaires de PostFinance pour en faire une «vraie banque» et élargir le choix pour la clientèle. La gauche soutient le principe, mais aussi le centre, historiquement opposé aux demandes de PostFinance dans ce sens. La droite s’y oppose.
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