Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Et si la neutralité suisse était dépassée? L’historien Sacha Zala et la philosophe politique Katja Gentinetta en débattent avec swissinfo.ch. Mais pour eux, il est clair que la position du Conseil fédéral face à la pression internationale est difficilement tenable.
Dans ma sélection, je vous parlerai également d’une association basée à Genève qui s’est donné pour but d’empêcher les crimes de guerre commis par des groupes de mercenaires, de l’ancien patron d’UBS Sergio Ermotti qui reprend du service, et d’un recours des Aînées pour la protection du climat, à Strasbourg, qui vise la Suisse.
Bonne lecture,
La Guerre en Ukraine a mis en évidence que la notion de la neutralité suisse est peut-être dépassée. Certes, la Suisse s’est alignée sur les sanctions de l’Union européenne à l’encontre de la Russie, mais elle refuse toujours d’autoriser la réexportation de matériel de guerre helvétique vers l’Ukraine, au nom de sa neutralité.
swissinfo.ch a réuni la philosophe politique Katja Gentinetta et l’historien Sacha Zala pour débattre de la neutralité suisse. Depuis le début de la guerre en Ukraine, cette neutralité est sévèrement attaquée en raison du refus de la Suisse d’autoriser les pays alliés à réexporter du matériel de guerre helvétique.
Katja Gentinetta estime que la Confédération se trouve face à un dilemme historique. Mais elle déplore surtout que les parlementaires n’aient pas cherché à se demander comment agir dans le cas d’une guerre d’agression: en changeant la loi, on aurait ainsi pu permettre de réexporter ces armes.
Pour Sacha Zala, la Suisse finira probablement par se plier à la pression de ses voisins. «La communauté internationale a les moyens de faire accepter sa position à la Suisse. Dans l’histoire, on a énormément d’exemples où la Suisse a dû céder, notamment concernant des questions fiscales», rappelle Sacha Zala.
Les deux experts citent ainsi le cas récent de Credit Suisse. Avant son rachat par UBS, la France comme les États-Unis avaient exigé de la Suisse qu’elle trouve une solution rapidement. «Ce qu’elle avait dû faire», insiste Katja Gentinetta.
- Regarder le débat animé par Samuel Jaberg
- Un test décisif pour la neutralitéLien externe, Le Temps (abonnés)
- L’avis du patron de l’OTANLien externe, rts.ch
À l’instar des soldats du groupe russe Wagner, de plus en plus de mercenaires opèrent sur les champs de bataille. Un défi pour les organisations non gouvernementales qui veulent que le droit international soit respecté. À Genève, une association en a fait son but.
S’il fallait citer une compagnie de mercenaires aujourd’hui, Wagner viendrait tout de suite dans la conversation. Opaques sur leurs agissements, considérés comme violents, les soldats du groupe russe mettent en lumière la complexité de faire respecter le droit international sur les champs de bataille.
Une association basée à Genève entend pourtant mener ce combat. Fondée à l’initiative de la Suisse il y a une dizaine d’années, l’Association du Code de conduite international sur les sociétés privées de sécurité (ICoCa) souhaite éviter à ces compagnies de commettre des crimes de guerre.
Une idée élaborée dans le sillage de la guerre menée par les États-Unis en Irak. Pour restituer le contexte d’alors, des mercenaires de la société privée américaine Blackwater avaient tué sur une place de Bagdad 14 civils.
Face à cette situation, États, ONG et sociétés de sécurité s’étaient entendus sur des principes de base afin d’assurer le respect des droits humains et du droit humanitaire. Sur le papier, 117 sociétés ont accepté de suivre le code de conduite de l’ICoCA. Mais pas Wagner, dont le modèle est nouveau puisqu’il agit sous une couverture non étatique, mais pour le compte d’un État.
- Lire l’article d’Ariane Lüthii
- Wagner mis à nu par des hackersLien externe, Le Monde
- Wagner a tué des civils au Mali,Lien externe dw.com
- Mercenaires de Blackwater graciésLien externe, ONU info
Sergio Ermotti reprend du service. L’ancien patron d’UBS revient à la tête de la banque aux trois clefs. Il succède à Ralph Hamers, qui restera au sein d’UBS. Le Néerlandais conseillera Sergio Ermotti pendant une période de transition.
Le Tessinois Sergio Ermotti, qui a dirigé UBS de 2011 à 2020, revient aux manettes du numéro un bancaire helvétique. Celui que l’on surnomme le George Clooney de la Paradelplatz avait à l’époque redonnée des couleurs à UBS, en en faisant un géant mondial de la gestion de fortune.
En 2018, il avait dépensé près d’un an de son salaire en rachetant, pour 13 millions de francs, un million d’actions d’UBS. Durant ses années à la tête de la banque, il avait touché plus de 100 millions de francs.
Selon le Financial Times, la banque a été, sous la direction du Suisse, l’une des plus rentables et les mieux évaluées en Europe. Sergio Ermotti était depuis 2021 président du conseil d’administration de Swiss Re.
Le conseil d’administration a tenu à saluer Ralph Hamers, qui «a accepté de se retirer pour servir les intérêts de la nouvelle combinaison», à savoir le groupe résultant de la reprise de Credit Suisse par UBS, du secteur financier suisse et du pays, écrit mercredi UBS.
- Lire l’articleLien externe, RTS
- Tout savoir sur Sergio ErmottiLien externe, Blick
- L’appel du devoirLien externe, Le Temps (abonnées)
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Quatre Ainées pour le climat ont plaidé ce mercredi devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) contre la Suisse. Elles demandent des actions concrètes pour l’environnement.
Quatre membres de l’association «Ainées pour la protection du climat suisse» ainsi que quatre plaignantes ont déposé une requête auprès de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. Cette requête vise la Suisse et demande au pays de prendre des mesures en faveur du climat.
Les plaignantes et les membres de l’association estiment être menacées par le réchauffement climatique: «Nous, les personnes âgées, nous sommes le groupe de population le plus fortement touché par l’augmentation des canicules, car les atteintes à notre santé et notre mortalité sont particulièrement élevées.»
Les membres de l’association estiment que les instances politiques ne font pas assez pour limiter le réchauffement climatique à un niveau acceptable. Quelque 75 personnes ont fait le déplacement à Strasbourg pour porter ce message.
- Lire l’articleLien externe, La Liberté (abonnés)
- Les Aînées pour le climat plaident contre la SuisseLien externe, Blick
- Le site de l’associationLien externe
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