Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Le vote électronique, un sujet ennuyeux, un moyen inutile? Voici un avis que vous ne partagerez a priori pas, chères et chers Suisses de l’étranger. Mais quelles raisons peuvent bien pousser un politologue à le penser?
Un sujet brûlant à quelques mois de votations sur le climat, dont je vous détaille ici les tenants et aboutissants, et d’élections fédérales, auxquelles se présenteront des formations politiques inédites.
Bonne lecture,
Mardi a débuté une session extraordinaire du Parlement au sujet du rachat de Credit Suisse par UBS. Demandée par 125 députés et sénateurs, elle devra répondre à l’avalanche de questions sur l’encadrement des banques.
Si les Chambres fédérales ne peuvent formellement pas empêcher le rachat de Credit Suisse par UBS avec l’aide de la Confédération, elles peuvent introduire des conditions-cadres à l’utilisation des crédits.
Ainsi, la Commission du Conseil des États veut, par exemple, que la Confédération envisage des poursuites contre les dirigeants de Credit Suisse. Elle souhaite aussi interdire au gouvernement d’utiliser le droit d’urgence si de nouveaux crédits devaient être octroyés.
Le Parlement a aussi déposé dix postulats qui doivent permettre d’analyser toutes les failles qui ont mené à la chute de Credit Suisse. Les élu-es veulent notamment savoir pourquoi la réglementation «too big to fail» n’a pas fonctionné. Ils et elles demandent aussi un rapport sur le risque que représente désormais le mastodonte bancaire UBS.
Le Conseil fédéral a accepté d’éclaircir les points demandés. Il livrera un rapport dans le courant de l’année à venir.
- L’articleLien externe de la RTS
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Le professeur en sciences politiques Fabrizio Gilardi ne pense pas que le vote électronique soit nécessaire à la Suisse, car ses effets sur la participation électorale sont minimes.
Celui qui est aussi directeur du Digital Democracy Lab considère que donner la possibilité aux Suisses de voter électroniquement ne permettra pas de mobiliser beaucoup d’électeurs et électrices supplémentaires. «La faible participation électorale est un problème politique que nous ne résoudrons pas avec un nouveau canal.»
Il admet toutefois que les Suisses de l’étranger pourraient profiter du système. «Cependant, cela concernerait uniquement le sous-groupe qui vit dans des pays éloignés, dans lesquels le système par correspondance ne fonctionne pas», tempère-t-il.
Fabrizio Gilardi est également d’avis que les exigences sécuritaires pourraient représenter un frein pour des personnes ayant peu d’affinité avec la technologie. C’est pourquoi il pense que «l’introduction du vote électronique devrait être soutenue par toutes les forces politiques, y compris les corona-sceptiques. Si l’e-voting devait être adopté de justesse lors d’une votation, ce serait très problématique.»
- L’interview de Fabrizio Gilardi
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Le 18 juin, les Suisses se prononceront sur la nouvelle Loi sur le climat. Elle fait office de contre-projet à l’initiative «Pour les glaciers», qui demande que la Suisse n’émette plus de gaz à effet de serre d’ici 2050.
L’initiative populaire «Pour les glaciers» a été rejetée tant par le Parlement que le gouvernement, car jugée excessive. Le contre-projet, accepté en septembre 2022 sous forme de Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique (LCI), ne satisfait toutefois pas l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice). Elle a donc lancé, avec succès, un référendum.
Selon l’UDC, atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 signifie de fait interdire l’essence, le diesel, le mazout et le gaz. Par conséquent, les besoins en électricité augmenteraient et les factures des ménages s’alourdiraient.
Au Parlement, le contre-projet indirect a été soutenu par des représentant-es de tous les grands partis. Pour les associations environnementales et le comité qui avait soutenu l’initiative «Pour les glaciers», la loi sur le climat permettra à la Suisse de se libérer des énergies fossiles et de bénéficier d’une plus grande indépendance énergétique.
- Le décryptage
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Le mouvement politique Mass-Voll! (La Coupe est pleine!) se présente aux élections fédérales 2023 dans le canton de Zurich. Des candidatures dans d’autres cantons et un partenariat avec les Amis de la Constitution sont aussi envisagés.
Le mouvement s’est fait connaître durant la pandémie de Covid-19 pour ses positions anti-mesures sanitaires. Mais son président Nicolas Rimoldi ne veut pas être réduit à cette seule thématique. Recours au droit d’urgence dans l’affaire Credit Suisse et levée des sanctions contre la Russie font aussi partie de ses chevaux de bataille.
Outre Zurich, Mass-Voll! a également l’intention de déposer des listes de candidat-es dans les cantons de Vaud, d’Argovie et de Thurgovie. D’anciens conseillers nationaux seraient sur les rangs.
Pour les élections au Conseil national, Nicolas Rimoldi est en discussion avec les Amis de la Constitution. Le groupe s’était également illustré lors des manifestations contre les mesures prises pour juguler la pandémie de Covid-19.
- L’articleLien externe du Temps
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- Comment fonctionnent les élections fédérales en Suisse
Swissinfo.ch organise un débat sur la débâcle de Credit Suisse. Nous cherchons des Suisses de l’étranger pour y participer.
Dans le cadre de notre nouvelle émission Let’s talk, nous organisons un débat filmé sur la débâcle de Credit Suisse avec deux experts: l’économiste Marc Chesney et la journaliste économique Myret Zaki.
Nous cherchons des Suisses de l’étranger qui aimeraient suivre le débat et pourraient poser une question à la fin. L’enregistrement aura lieu le 20 avril, vers 14h30 (heure suisse). Si vous êtes intéressé-e, contactez ma collègue Katy Romy par e-mail: Katy.Romy@swissinfo.ch.
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