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Manifestation contre les exportations d armes suisses

Aujourd’hui en Suisse

Chères lectrices, chers lecteurs,

Je vous propose aujourd’hui une plongée dans l’histoire d’un sujet qui ne cesse de faire débat: les exportations de matériel de guerre produit en Suisse, pays neutre. Soit pour tout le monde, soit pour personne, en alternance: l’approche suisse fondée sur l’«égalité de traitement» résumée en une phrase.

Aussi dans cette sélection du jour: les menaces russes contre des médias suisses, deux opinions qui divergent sur l’intelligence artificielle, et la possible évacuation des ressortissantes et ressortissants suisses au Soudan.

Bonne lecture,

Manifestation contre les exportations d armes suisses
Keystone / Str

Alors que la Suisse continue d’être mise sous pression par ses voisins, la question des exportations d’armes vers l’Ukraine reste l’une des plus controversées. Mon collègue David Eugster aborde son histoire.

Pour fixer sa neutralité, la Suisse se réfère aux Conventions de La Haye de 1907. Si elles interdissent aux pays neutres d’exporter leur matériel de guerre, elles n’imposent au secteur privé que la notion d’égalité de traitement.

Ainsi, si les livraisons d’armement sont interdites pour la Russie, il en va de même pour l’Ukraine. Mais cette notion d’égalité de traitement peut signifier aussi servir l’ensemble des belligérants. Une approche privilégiée par la Suisse lors des deux guerres mondiales qui lui a valu des critiques.

«Chaque franc qui permet à la Suisse d’envoyer du matériel de guerre à l’Allemagne prolonge le conflit», déclarait en 1943 le chef de la diplomatie britannique. En 1946, sous la pression internationale, le Conseil fédéral a fini par interdire toute exportation de matériel de guerre.

L ambassade de Russie à Berne
© Keystone / Anthony Anex

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’ambassade russe en Suisse publie régulièrement des communiqués critiques contre des médias helvétiques. En émettant des «menaces», Berne juge qu’elle va trop loin.

Le 13 avril, l’ambassade de Russie à Berne publiait un communiqué mettant en garde le correspondant du quotidien alémanique NZZ en Ukraine des conséquences (amende, travail forcé, prison) que pourraient lui valoir en Russie son reportage dans la ville occupée de Melitopol. Il y est mention des mouvements de résistance en cours et de la répression du Kremlin.

«Nous avons pris connaissance des propos et des menaces de l’ambassade de Russie à Berne envers un journaliste de la NZZ […] Pour le DFAE, cette manière de faire est proprement inacceptable», a déclaré mecredi sur Twitter le chef de la communication du Département des Affaires étrangères (DFAE). «Nous allons le faire savoir sans équivoque à l’ambassadeur russe, et lui rappellerons que la liberté d’information et la liberté des médias sont garanties par la Constitution fédérale», a-t-il ajouté.

Par le passé, la représentation du Kremlin à Berne avait aussi relevé «l’incompétence» du rédacteur en chef de la NZZ ou encore épinglé 20 minutes pour sa couverture du groupe d’opposantes Pussy Riots, rappelle Le Temps. L’autre grand quotidien alémanique Tages-Anzeiger s’est aussi retrouvé dans le viseur de Moscou.

Une femme utilise Chat GPT sur un ordinateur
© Keystone / Christian Beutler

Faut-il ou pas ralentir, voire mettre en pause, le développement de l’intelligence artificielle? Les progrès de ChatGPT soulèvent la question. Deux experts offrent aujourd’hui leurs avis (opposés).

Depuis son lancement en novembre 2022, ChatGPT a fait couler beaucoup d’encre. Considéré par beaucoup comme le porte-drapeau d’une nouvelle ère d’intelligence artificielle (IA), ce «robot conversationnel» fascine autant qu’il effraye. Si bien qu’un millier de spécialistes de la tech – dont Elon Musk, pourtant cofondateur d’OpenAI – appelaient le 29 mars à un gel temporaire du développement de l’IA en raison des «risques majeurs pour l’humanité».

Pour Jürgen Schmidhuber, chercheur en IA basé en Suisse, cette pétition ne servira à rien. Même s’il a lui aussi, par le passé, mis en garde contre les dangers de l’IA, il estime que de nombreux chercheurs et chercheuses, entreprises et gouvernements l’ignoreront. Selon lui, les opinions sur le sujet divergent trop pour qu’émerge un consensus. Il note aussi qu’un moratoire heurterait la Suisse, très active dans la recherche.

De son côté, le scientifique lausannois Lê Nguyên Hoang argue qu’il faut (vite) se doter de systèmes de gouvernance de l’IA. Selon lui, le temps n’est pas à la course entre pays désireux de dominer le secteur. Il rappelle que par le passé d’autres industries «hors de contrôle» comme l’aviation, la pharma ou l’automobile ont – après avoir commercialisé des produits dangereux – été régulées.

De la fumée s échappe de la ville de Khartoum, capitale du Soudan
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Alors que les combats continuent au Soudan, le DFAE a annoncé mercredi envisager une évacuation de la centaine de ressortissants et ressortissantes suisses du pays.


Pour des raisons de sécurité, aucun détail ne sera communiqué, souligne le DFAE. Dans la mesure du possible, l’ambassade de Suisse dans la capitale Khartoum reste disponible pour apporter son soutien en cas d’urgence.

Le DFAE dit «examiner en permanence les options et les mesures qui peuvent être prises sur la base de différents scénarios» et indique être en contact avec des pays tiers. La Suisse pourrait participer aux mesures de sauvetage d’autres États. Mercredi après-midi, une mission de l’armée allemande et d’autres forces armées a été stoppée en raison de problèmes de sécurité.

Depuis samedi, des combats entre les camps de deux généraux en lutte pour le pouvoir au Soudan ont tué plus de 270 civils, principalement à Khartoum et au Darfour, dans l’ouest. Les belligérants se battent pour le contrôle du pouvoir, mais aussi pour le contrôle des ressources économiques du pays, qui possède l’une des plus grandes réserves d’or d’Afrique.

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