Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Au-delà des pertes humaines et de la destruction des infrastructures, l’agression russe en Ukraine laisse derrière elle une lourde menace. Celle des mines et autres munitions non explosées qui jonchent les villes, les terres agricoles et les voies maritimes du pays. Ma collègue Julie Hunt a filmé des organisations suisses qui désormais luttent contre ce danger.
Aussi dans cette sélection de l’actualité du jour: l’impossible rapatriement des Suisses du Soudan, la «dynamique positive» du dossier européen, et le bilan du serrage de ceinture énergétique suisse.
Bonne lecture,
Les mines antipersonnel, munitions non explosées et autres engins dangereux contaminent presque un tiers du territoire ukrainien. Des organisations suisses luttent contre cette menace.
En 2022, l’Ukraine était le pays le plus affecté par les mines et autres engins explosifs, suivi du Myanmar et de la Syrie, estime une ONG. Car si Kiev a adhéré au traité d’Ottawa, qui interdit les mines antipersonnel, ce n’est pas le cas de Moscou, qui, selon des spécialistes, a largement recourt à ces explosifs.
La Suisse figure parmi les 15 plus grands pays donateurs en matière d’action antimines, avec un financement annuel d’environ 16 à 18 millions de francs. Sur le terrain en Ukraine, plusieurs organisations suisses, dont le Centre international de déminage humanitaire de Genève (CIDHG), la Fondation suisse de déminage (FSD) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’activent au déminage, à la formation et à la sensibilisation aux risques.
- Lire l’article et voir les vidéos (Julie Hunt, swissinfo)
- La fondation de déminage Digger veut venir en aide à l’Ukraine (Keystone-ATS)
Le Département des Affaires étrangères (DFAE) a annoncé vendredi que les ressortissantes et ressortissants suisses ne seront pas évacués du Soudan.
Le personnel de l’ambassade de Suisse au Soudan, ainsi que la centaine d’autres citoyennes et citoyens suisses doivent pour l’heure rester dans le pays. Depuis samedi, les combats y ont fait plus de 400 morts et plus de 3500 blessés.
En l’absence de garanties de sécurité de la part des parties au conflit, la situation sécuritaire ne permet actuellement pas un départ organisé, a déclaré le chef du Centre de gestion des crises du DFAE. Dommages collatéraux: l’ambassade de Suisse à Khartoum a été touchée par les combats, de même que la résidence de l’ambassadeur.
Une dizaine de Suisses vivant au Soudan ont pour l’instant manifesté leur intérêt pour un départ organisé, a précisé le DFAE. L’opérabilité de l’aéroport n’est pas assurée. En cas d’évacuation, des avions de transport militaires devraient être utilisés.
- Les Suisses ne seront pas évacués du Soudan pour l’heure (Keystone-ATS)
- Le Soudan se dirige-t-il vers une guerre totale?Lien externe (Courrier international)
- Ce sera un Aïd très tristeLien externe (Le Temps, abonnement)
«Dynamique positive», «progrès», «avancées»: voici les mots prononcés par la négociatrice en chef du dossier européen jeudi au sortir d’entretiens exploratoires à Bruxelles.
Dans les faits, il reste toutefois difficile d’évaluer le chemin accompli. Livia Leu, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, a notamment rencontré Juraj Nociar, le chef de cabinet du commissaire européen chargé de la Suisse Maros Sefcovic. La rencontre marquait la neuvième ronde d’entretiens exploratoires depuis la décision du Conseil fédéral en 2021 d’abandonner les négociations du projet d’accord-cadre entre la Suisse et l’Union européenne.
Livia Leu a annoncé qu’elle retournerait en Belgique fin mai pour une dixième ronde. Signe d’une dynamique positive: le Conseil fédéral a annoncé en mars son intention de communiquer fin juin les objectifs qu’il souhaite atteindre et les principaux éléments qui devraient se trouver dans un éventuel futur mandat de négociation.
De passage en Suisse le mois dernier, Maros Sefcovic avait annoncé l’ambition de la Commission européenne de clore les négociations avant l’été 2024. Livia Leu a déclaré qu’il s’agissait d’un agenda envisageable pour la Suisse, mais qu’il dépendrait de la «flexibilité» de la Commission, rapporte Le Temps.
Lors d’une conférence de presse jeudi sur la sécurité de l’approvisionnement en énergie, les autorités et le secteur ont dressé un bilan positif de l’hiver passé. L’avenir reste cependant incertain.
«Les services publics, les entreprises et les particuliers ont mis en œuvre les mesures d’économie», s’est réjoui le ministre de l’Énergie Albert Rösti. Aidée par un hiver doux, la Suisse a économisé (octobre-mars) plus de 5800 gigawattheures (GWh) de gaz, soit plus que l’économie visée de 15%. Les économies d’électricité faites représentent quant à elles la consommation annuelle de Bâle-Ville.
Mais le risque subsiste pour l’hiver prochain. La demande croissante de gaz liquide en Asie pourrait notamment compromettre la constitution de stocks suffisants en Europe. La Confédération prépare désormais différentes solutions pour l’hiver 2023-2024.
«En cas d’hiver froid, il serait nécessaire de faire davantage d’économies d’énergie, et c’est pour cela que nous allons refaire une campagne sur le sujet», a averti au téléjournal de la RTS le ministre de l’Économie Guy Parmelin. Concernant l’électricité, le but restera d’éviter des mesures de dernière nécessité, à savoir des délestages du réseau avant un black-out.
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