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Aujourd’hui en Suisse

Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,

La Suisse est-elle (encore) un paradis fiscal? Le temps des comptes à numéros et du secret bancaire est depuis longtemps révolu, mais notre petit pays continue à traîner cette peu flatteuse réputation. Lui suffira-t-il d’adopter le 18 juin prochain la réforme fiscale de l’OCDE pour s’en débarrasser? Rien n’est moins sûr.

Rien n’est sûr non plus pour l’avenir des employé-e-s de Credit Suisse, dont le repreneur forcé, UBS, vient d’annoncer ses résultats trimestriels. Et rien n’est sûr enfin pour l’avenir de la Turquie et de son apparemment indétrônable président Recep Tayyip Erdogan. Nous sommes allés y voir de plus près, via le regard de deux émigrées et d’un photographe suisse.

Bonne lecture,

Francs suisses
Keystone / Gaetan Bally

Malgré toutes les réformes de sa place financière, la Suisse passe toujours pour un paradis fiscal. L’imposition minimale à 15% suffirait-elle à corriger cette image? À sept semaines du verdict populaire sur la réforme fiscale de l’OCDE, les experts sont partagés sur les effets de cette nouvelle réforme, en termes effectifs comme en termes d’image.


Cela fait plus de 40 ans que ça dure. En 1981, un rapport gouvernemental américain décrivait la Suisse comme «le prototype du paradis fiscal moderne». Depuis, Berne a adopté diverses réformes visant à mettre fin aux régimes fiscaux spéciaux, à partager des informations fiscales avec d’autres pays et à supprimer certaines échappatoires.

Malgré cela, les taux d’imposition des entreprises en Suisse restent parmi les plus bas du monde. C’est ce que devrait corriger la réforme fiscale sur laquelle les citoyennes et citoyens vont voter le 18 juin prochain. Mais dans les faits, le nouveau taux de 15% ne s’appliquerait qu’à quelque 200 très grosses sociétés.

Pour les uns, c’est déjà trop, pour les autres, il faut aller beaucoup plus loin. Ce qui semble certain, c’est que quel que soit le résultat qui sortira des urnes, une mauvaise réputation est plus facile à gagner qu’à perdre.

UBS
Keystone / Steffen Schmidt

Après Credit Suisse, c’était au tour d’UBS d’annoncer ses résultats pour le premier trimestre 2023: un bénéfice avant impôts de près de 1,5 milliard de dollars, en repli de près de moitié en rythme annuel. Le colosse sur le point d’avaler Credit Suisse explique ce recul notamment par la constitution de nouvelles réserves pour des litiges juridiques aux États-Unis.


En trois mois, les afflux de capitaux dans la gestion de fortune, provenant de toutes les régions du monde, se sont montés à 28 milliards. Pour le patron d’UBS Sergio Ermotti, la fusion avec Credit Suisse n’est pas l’unique raison de cette évolution. «Il est clair que nous n’en avons pas massivement profité. Les afflux de fonds viennent aussi d’autres banques ou d’autres clients. Cela prouve que la clientèle estime qu’UBS est une banque stable», s’est-il réjoui.

Par ailleurs, Sergio Ermotti a une nouvelle fois affiché sa confiance dans l’issue favorable de l’acquisition de Credit Suisse. «La fusion est une énorme opportunité de créer une valeur ajoutée considérable à long terme pour les actionnaires et la place financière suisse», a-t-il dit, non sans admettre qu’il faudra prendre beaucoup de décisions difficiles, qui devront être «basées sur les faits, pas sur les émotions». On pense ici évidemment aux emplois, au sujet desquels UBS ne communique aucun chiffre pour l’instant. À fin mars, les syndicats avaient demandé un plan de sauvetage pour les salarié-e-s d’UBS et de Credit Suisse, avertissant que cette méga fusion menaçait des dizaines de milliers d’emplois.

Grand Bazar Istanbul
Keystone / Erdem Sahin

Après le terrible séisme de février, la Turquie est en pleine campagne électorale. Comment les Suisses établis là-bas vivent-ils ces événements? Malgré les crises, le pays reste très attractif pour les émigré-e-s helvétiques, dont le nombre a presque doublé en dix ans. Témoignages.


Établie près de la frontière syrienne, Michelle Salan a fait plus qu’entendre parler du tremblement de terre. Coupures d’électricité, difficultés d’approvisionnement en eau, fissures dans les façades font partie de son quotidien. Mais aujourd’hui, c’est surtout l’inflation qui lui fait envisager de rentrer en Suisse.

À 1000 kilomètres de là, au bord de la mer de Marmara, Selin Grögli vit beaucoup plus tranquillement. La plupart des gens qu’elle connaît semblent décidés à voter contre le président Erdogan, mais pour elle, cette élection ne devrait pas changer grand-chose.

Erdogan
Nicolas Righetti/Lundi13

L’élection présidentielle turque et l’image du président Recep Tayyip Erdogan, c’est le sujet du dernier livre du photographe genevois Nicolas Righetti, qui s’est spécialisé dans les autocrates mégalomanes. Après la Corée du Nord, le Turkménistan ou la Syrie, il explore la Turquie, loin des clichés touristiques.


Ce qui fascine Nicolas Righetti dans ces pays souvent méconnus, ce ne sont pas vraiment les figures autoritaires qui les gouvernent, mais plutôt l’image qu’elles renvoient. «Je ne cherche pas le personnage lui-même, mais plutôt son image, qui va s’inscrire dans la rue, sur des bâches, des statues. Assis ou debout, il peut être multiplié à l’infini et dans toutes les postures».

Son travail sur la Turquie l’a mené dans un pays loin du totalitarisme qu’il a pu observer ailleurs. Mais l’omniprésence d’Erdogan y est tout aussi frappante, à une différence près. «Il se présente de manière assez simple, banale, à l’occidentale avec un costard et une cravate. Il a demandé d’arrêter d’utiliser des images énormes de lui. Comme il y a eu cet horrible tremblement de terre début février, il a demandé quelque chose de plus serein, de plus retenu».

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