Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Les discussions entre la Suisse et l’Union européenne aboutiront-elles mieux en changeant de négociatrice? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, le Conseil fédéral va devoir trouver un ou une remplaçante à Livia Leu, qui rend son tablier.
Vous apprendrez aussi pourquoi la Suisse ne possède pas d’avion militaire capable de rapatrier ses ressortissant-es, pourquoi un petit village grison doit être évacué et pourquoi la délivrance de morphine se fait actuellement au compte-gouttes.
Bonne lecture,
Livia Leu, la négociatrice en chef dans le dossier Suisse-UE, quitte ses fonctions. Sa mésentente avec le conseiller fédéral Ignazio Cassis n’y serait pas étrangère.
«Le Conseil fédéral a nommé la Secrétaire d’État à Berlin, selon ses vœux. Elle restera en charge du dossier européen jusqu’à fin août», indique au Temps le porte-parole du Département des affaires étrangères. Le quotidien alémanique Tages-Anzeiger révélait mardi soir l’information selon laquelle Livia Leu avait demandé au ministre des Affaires étrangères d’accepter sa démission. L’annonce confirme une rumeur qui courait depuis plusieurs semaines.
Après l’abandon unilatéral par la Suisse des négociations sur l’accord-cadre en mai 2021, l’ambassadrice a eu la tâche ardue de conduire une ronde d’entretiens exploratoires avec Bruxelles, qui doivent mener à nouveau mandat de négociations.
Pour Jean Russotto, avocat suisse établi à Bruxelles, «cette démission ne faisait plus guère de doute tant le climat des discussions exploratoires avec la Commission européenne était devenu difficile, pour ne pas dire davantage». Parmi les prétendants à la succession, on trouve Alexandre Fasel, ambassadeur suisse pour la diplomatie scientifique, qui avait brigué le poste de chef de mission auprès de l’UE sans l’obtenir.
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Lors de graves crises – dont la dernière au Soudan, la Suisse doit compter sur des partenaires pour faire évacuer ses ressortissant-es. Pourquoi? Parce qu’elle ne possède pas d’avion le permettant. Mais pourquoi au juste?
La Suisse renonce délibérément à s’équiper d’un avion de transport multifonctionnel capable de transporter du matériel, des troupes ou des civils. Jusqu’ici, toutes les interventions au Parlement pour se doter d’un avion ont échoué face à une alliance entre la gauche et la droite conservatrice, pour des raisons évidemment divergentes.
Mais après la guerre civile qui a commencé au Soudan, le sujet revient sur la table. Pour Oliver Hegglin, officier de l’armée suisse, l’absence de transporteur militaire est une «tache sur la tradition humanitaire du pays et de trahison envers les Suisses de l’étranger, qui sont à la merci d’autres États en temps de détresse».
Malgré cela, l’acquisition d’un tel appareil n’est pas une priorité pour le gouvernement, notamment pour des raisons de coût. Des voix politiques s’élèvent toutefois pour plaider en faveur d’un avion qui pourrait être utilisé de manière multifonctionnelle, par exemple lors d’incendies ou de livraisons d’aide humanitaire.
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Menacé par l’éboulement de 2 millions de mètres cubes de roche, le village grison de Brienz doit être évacué d’ici vendredi. Une centaine d’habitantes et d’habitants sont concernés.
D’après les spécialistes, le pan de montagne menaçant glisse de plus en plus rapidement, laissant craindre un éboulement d’ici une à trois semaines. Les experts ne peuvent pas prédire avec certitude comment il se produira, mais ils s’attendent à un grand nombre d’effondrements de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes.
C’est pourquoi, à partir de vendredi 18h00 et jusqu’à nouvel ordre, plus personne ne pourra passer la nuit dans le village. Pour autant que la situation le permette, la population pourra y circuler en journée. Le bétail de deux fermes menacées reste pour l’instant sur place.
Face à la menace, les habitants et habitantes réagissent différemment. Certaines, comme Élisabeth Arpagaus, n’emmènent que «le plus important, ce qui me tient à cœur». D’autres, à l’instar de Lina Deluermoz, ont fait stocker leurs biens dans un garde-meuble.
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La Suisse connaît actuellement une pénurie de médicaments à base de morphine. Face à ce problème, la Confédération autorise la délivrance de morphine de manière fractionnée pour une durée limitée.
Depuis plusieurs mois déjà, l’approvisionnement en médicaments de tout genre est compliqué en Suisse. Mais la situation s’est encore tendue dernièrement et touche aussi la morphine, considérée comme le dernier recours en cas de douleurs insupportables.
Le produit s’est fait si rare que les hôpitaux partagent désormais les boîtes de médicaments entre plusieurs patients – une pratique normalement interdite. En effet, pour des raisons de sécurité, les médicaments ne peuvent être délivrés que dans leur emballage d’origine.
Face aux difficultés d’approvisionnement, la Confédération a décidé d’autoriser pour une durée limitée la délivrance de morphine en quantités fractionnées. Huit autres médicaments, dont des antibiotiques courants, sont aussi concernés.
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