Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses de partout,
Ça y est, nous sommes dans la dernière ligne droite avant les élections fédérales, qui auront lieu dimanche. Selon une analyse des renseignements suisses, qui aurait dû rester secrète, les législatives helvétiques ne seraient pas à l’abri des tentatives d’ingérence russe déjà constatées dans d’autres pays. Craintes fondées ou «élucubrations»? Quel impact potentiel? L’histoire ne le dit pas.
Je vous parle aussi d’une nouvelle candidature au Conseil fédéral, des ONG actives au Proche-Orient soutenues par Berne et du recul, qui semble inexorable, de la religion en Suisse.
Excellente lecture,
La Russie pourrait chercher à influencer les élections fédérales en Suisse, en tentant de renforcer la xénophobie. C’est du moins ce dont s’inquiète le Service de renseignement de la Confédération (SRC).
Une vidéo diffusée sur le réseau social X préoccupe particulièrement le SRC. Montrant un homme noir en train d’uriner dans une rue de Baden (canton d’Argovie), la vidéo aurait été vue 600’000 fois en septembre. Or, selon un rapport confidentiel du SRC consulté par la NZZ am Sonntag, les comptes qui ont diffusé cette vidéo sont très probablement faux et «d’influence russe».
Selon l’analyse des renseignements suisses, une telle opération ne serait pas inédite de la part de la Russie. Le pays chercherait ainsi à «renforcer la polarisation dans les sociétés occidentales» en donnant une mauvaise image du gouvernement et de sa politique migratoire, ainsi qu’attiser la peur en faisant croire que les États européens sont submergés par les personnes réfugiées.
Du côté politique, les réactions sont contrastées. Au Parti socialiste, on craint que cette influence étrangère alimente la haine en Suisse, et on estime qu’une telle manœuvre serait favorable à l’UDC, parti de droite conservatrice et anti-immigration. À l’inverse, on dénonce à l’UDC des «élucubrations», «problématiques» à une semaine des élections fédérales. Le SRC n’a ni confirmé ni infirmé les affirmations de la NZZ.
- L’article de la RTS
- L’article de la NZZ am SonntagLien externe (en allemand, sur abonnement)
- L’immigration est déjà une préoccupation majeure en Suisse, comme le montre le dernier baromètre électoral avant les élections fédérales
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Une première femme se lance dans la course à la succession d’Alain Berset au Conseil fédéral. Il s’agit de la conseillère d’Etat socialiste bernoise Evi Allemann, prétendante malheureuse l’an dernier pour remplacer Simonetta Sommaruga.
«Je suis prête, mon esprit dit oui, mon cœur dit oui, j’aimerais contribuer à façonner la Suisse de demain au sein du Conseil fédéral», a-t-elle déclaré ce lundi devant les médias.
L’élection aura lieu le 13 décembre. Evi Allemann est la sixième membre du Parti socialiste à se présenter. Les cinq autres candidats sont le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch, les conseillers nationaux Matthias Aebischer, Jon Pult et Roger Nordmann – respectivement bernois, grison et vaudois – ainsi que le président du gouvernement de Bâle-Ville Beat Jans.
Les socialistes souhaitant présenter leur candidature au Conseil fédéral ont jusqu’au 29 octobre à midi pour le faire. Le groupe parlementaire PS n’a pas établi de critères autres que présenter «une sélection» de candidatures. Les personnes candidates se présenteront au parti et à la population lors de quatre auditions publiques en novembre.
- La dépêche ATS
- Comment fonctionne une élection au Conseil fédéral en Suisse? Notre vidéo explicative
- L’an dernier déjà, deux membres du Conseil fédéral ont été remplacés
Alors que l’Union européenne s’interroge sur l’utilisation éventuelle de son soutien financier par le Hamas, la Suisse a fait le tri il y a cinq ans déjà. C’est ce qu’ont constaté les journaux de Tamedia, qui se sont penchés sur la liste des organisations actives au Proche-Orient subventionnées par la Suisse.
Entre 2017 et 2022, le nombre d’ONG soutenues par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a été réduit de moitié, passant de 69 à 30. L’enveloppe globale a aussi été réduite. En 2022, le montant total des contributions de la Suisse aux ONG locales s’est élevé à 5 millions de francs, soit 2 millions de moins qu’en 2017.
L’an dernier, la Confédération a octroyé des fonds à 13 ONG palestiniennes (pour 2,9 millions) et à 13 ONG israéliennes (pour 1,9 million). Les 180’000 francs restants sont allés à l’Initiative de Genève, qui vise à réfléchir à une solution à deux États, mais Berne s’en désengagera à la fin de l’année. Les trois dernières ONG sont classées comme «à définir».
Les ONG qui n’étaient pas assez transparentes ont été écartées. La Suisse applique des mesures d’évaluation strictes pour vérifier que l’argent est bien utilisé, explique le DFAE. Les partenaires sélectionnés doivent répondre à une série de critères, notamment adhérer aux valeurs de la politique étrangère suisse et se distancier du terrorisme, de la violence, du racisme ou de la haine.
- L’article de TamediaLien externe (sur abonnement)
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On compte de nos jours presque autant de «sans religion» que de catholiques en Suisse. Il y a cinquante ans, le groupe des personnes sans appartenance religieuse était quasiment inexistant; il est celui qui a le plus progressé, au détriment du protestantisme et du catholicisme, pour devenir l’un des principaux aujourd’hui.
Le même phénomène s’observe dans la plupart des pays occidentaux. A l’échelle européenne, la Suisse se situe à un niveau de sécularisation «moyen», a expliqué le sociologue des religions Jörg Stolz à swissinfo.ch. Le Royaume-Uni ou la France sont plus sécularisés, tandis que d’autres pays, à l’instar de l’Italie ou de la Pologne, restent beaucoup plus religieux.
Beaucoup de spécialistes estiment que tous les pays développés sont engagés dans un processus de sécularisation voué à se poursuivre. La modernité est citée comme la principale concurrente des religions, qui perdent de leur utilité dans une société qui dispose d’une médecine de pointe, d’assurances sociales et de coachs en tous genres.
Dans ce contexte, les scandales et des positions jugées obsolètes peuvent être les déclencheurs qui poussent les gens à quitter les Eglises. Lesquelles doivent de plus en plus communiquer et rendre des comptes sur leurs activités face à l’hémorragie inédite de fidèles.
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