Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
La police fédérale a confirmé une information d’abord communiquée par le gouvernement américain, puis reprise par la presse: oui, la Suisse a rejoint en novembre un groupe de travail international visant à lutter contre le financement du Hamas. Pourquoi l’organisation islamiste et pas les oligarques russes? Explications.
L’actualité du jour, c’est aussi une nouvelle initiative sur la responsabilité des multinationales en préparation, le témoignage d’un Genevois guéri du VIH et les écarts de rentes sous la loupe.
Excellente lecture,
La Suisse est engagée dans un groupe de travail international visant à lutter contre le financement du Hamas, révèlent les titres alémaniques du groupe Tamedia. Les journaux citent un communiqué du département du Trésor américain publié lundi, qui mentionne la Suisse parmi les 13 États membres.
La Counter Terrorist Financing Taskforce – Israël (CTFTI), dont font aussi partie l’Allemagne ou la France, a été créée après l’attaque du 7 octobre. L’un de ses buts principaux est de regrouper et renforcer les efforts pour lutter contre les flux financiers internationaux en faveur du Hamas, selon le communiqué du gouvernement américain.
Pourquoi est-ce possible dans le cas du Hamas, alors que la Suisse n’est pas membre de la task force chargée de traquer l’argent des oligarques russes? A cette question de Tamedia, les autorités répondent que seules les autorités de lutte contre le blanchiment d’argent sont actives au sein de la CTFTI. En Suisse, il s’agit du Bureau de communication en matière de blanchiment d’argent (MROS), rattaché à la police fédérale
La base légale est différente, précise la Confédération. En ce qui concerne le groupe de travail sur le Hamas, la loi sur le blanchiment d’argent permet l’échange d’informations, tandis que celle sur les embargos, qui s’applique pour la task force sur la Russie, ne le prévoit pas.
- Le communiquéLien externe du gouvernement américain (en anglais)
- La dépêche ATS
- L’article du Tages-AnzeigerLien externe (en allemand)
- Toute notre couverture de la guerre au Proche-Orient
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Le comité à l’origine de l’initiative sur les multinationales responsables, qui avait été rejetée en 2020, prépare une nouvelle initiative populaire. Le texte, encore en préparation, vise à s’aligner sur une future directive de l’Union européenne (UE).
Le projet de réglementation de Bruxelles, qui devrait aboutir prochainement, va plus loin que l’initiative refusée d’un cheveu en Suisse. Les grandes entreprises basées dans l’UE devront à l’avenir respecter les droits humains et environnementaux, un devoir de diligence qui s’appliquera aussi à leurs sous-traitants, sous peine de sanctions.
Les multinationales suisses seront concernées, par le biais de leurs filiales en Europe. Et il n’y a pas que les ONG ou la gauche qui plaident pour une harmonisation du cadre légal suisse avec la nouvelle réglementation européenne: cette fois, une partie de l’économie y serait aussi favorable, que ce soit pour des raisons de simplification administrative ou encore d’accès aux marchés étrangers.
Dans un éditorial, le journaliste du Temps Philippe Boeglin estime que le Conseil fédéral avait fait preuve d’un «manque de vision» en 2020, avec son contre-projet trop «timoré». Résultat: «trois ans seulement après la votation populaire, il faut déjà remettre l’ouvrage sur le métier», note-t-il, appelant les autorités à «ne pas rater le train en marche».
- Multinationales responsables: une nouvelle initiative populaire pour mettre la pression sur le Conseil fédéral – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- La Suisse doit rattraper son manque de vision – l’éditorial du TempsLien externe
- Une nouvelle initiative sur les multinationales en vue – l’article des journaux romands de TamediaLien externe (sur abonnement)
- Divisée, la Suisse refuse de responsabiliser ses multinationales (novembre 2020)
- Les multinationales suisses, des poids lourds mondiaux actifs dans des secteurs à risque
Celui qui était connu comme le «patient de Genève» a désormais un visage et un nom: Romuald est la sixième personne au monde à être en rémission du virus du sida. Il a choisi de sortir de l’anonymat pour livrer son témoignage dans la Matinale de la RTS ce mercredi.
Si son histoire est porteuse d’espoir, elle a été semée d’embûches. Romuald découvre sa séropositivité alors qu’il n’a que 18 ans, en 1990, à une époque où cela signifie bien souvent la mort. Il estime toutefois avoir eu la chance de bénéficier de traitements qui rendent le virus indétectable dans son organisme.
En 2018, diagnostiqué d’une leucémie, il reçoit une greffe de moelle osseuse – comme les autres personnes déjà considérées comme guéries du VIH dans le monde. Cette greffe rendrait les cellules résistantes au virus. Cela a aussi fonctionné pour Romuald, bien que son donneur n’était pas porteur de la même mutation génétique que dans les cinq autres cas.
«Quand on m’a dit ça, c’était fabuleux. Il n’y a pas de mot pour le définir», raconte-t-il. Fin 2021, les médecins lui disent qu’il peut arrêter sa trithérapie, mais faire le pas n’est pas facile. «J’ai parfois du mal à y croire. J’ai pris ce traitement depuis trente ans», confie-t-il. Finalement, il a décidé d’arrêter son traitement pour aider la recherche.
- L’interview de Romuald sur RTSinfo.chLien externe
- La Confédération adopte un nouveau programme visant à éliminer toute nouvelle transmission du VIH et des hépatites B et C d’ici 2030 – la dépêche ATS
Les femmes retraitées touchent des rentes inférieures de près d’un tiers à celles des hommes. Dans une étude présentée ce mercredi, l’assurance Swiss Life se penche sur les raisons de cet écart (le «gender pension gap») et s’intéresse en particulier au rôle du statut marital, alors que la proportion de couples non mariés avec enfants a doublé ces dix dernières années.
Il en ressort que les mères non mariées qui travaillent à temps partiel sont plus à risque en matière de prévoyance. Bien qu’elles travaillent davantage que les mères mariées (avec des taux d’occupation moyens de respectivement 58% et 45%), les premières sont moins bien couvertes en cas de séparation ou de décès du partenaire, relève le groupe d’assurance-vie.
Le risque de divorce est par ailleurs sous-estimé, d’après l’étude. Même si un divorce a des conséquences financières négatives pour les deux personnes, les femmes sont généralement plus fortement touchées: chez les personnes actuellement retraitées et divorcées, l’écart entre les sexes est d’environ 15%.
L’étude rappelle aussi que la différence de participation au marché du travail est un facteur déterminant du revenu à la retraite. Beaucoup de mères baissent leur temps de travail après la naissance de leur enfant. Le taux d’occupation effectif des hommes est en moyenne de 93%, contre 54% pour les femmes.
- Toute l’étudeLien externe de Swiss Life
- Repousser l’âge de la retraite des femmes: de nombreux pays ont franchi le pas (mars 2021)
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