Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Les finances de l’armée continuent à faire couler de l’encre à Berne. La ministre de la Défense Viola Amherd emploie toute son énergie à expliquer que l’armée n’a pas de «trou financier», mais simplement quelques ennuis de liquidités. Quoi qu’il en soit réellement, l’image (jusqu’ici plutôt lisse) de la conseillère fédérale pourrait bien se trouver écornée par cette affaire.
Dans cette sélection, nous évoquerons aussi une lueur d’espoir pour les victimes de l’amiante et les chiffres de l’asile publiés aujourd’hui par le Secrétariat d’État aux migrations.
Bonne lecture,
La ministre de la Défense Viola Amherd a renoncé à participer à la Conférence sur la sécurité pour aller s’expliquer sur les finances de l’armée devant une commission du Parlement. La Valaisanne a présenté hier le budget militaire des années à venir devant la presse, mais a surtout dû se justifier sur les comptes des troupes.
La Commission des finances du Conseil national recevra demain la conseillère fédérale. Viola Amherd devra ainsi répondre aux questions des parlementaires sur les problèmes de liquidités de l’armée. L’importance du sujet est telle que la présidente de la Confédération a annulé sa participation au grand raout de la défense à Munich. Le gouvernement suisse n’y sera donc pas représenté.
L’absence de Viola Amherd à Munich est vue d’un mauvais œil parmi les parlementaires. Beaucoup estiment qu’une représentation gouvernementale serait nécessaire au vu de la situation géopolitique. «Si la Suisse veut jouer un rôle pour la promotion de la paix comme elle le prétend, elle devrait être présente et en parler à nos interlocuteurs», estime notamment Pierre-Alain Fridez, conseiller national socialiste.
Par ailleurs, l’armée sera épargnée par les coupes linéaires de 1,4% dans le budget de la Confédération, a annoncé hier la ministre des Finances Karin Keller-Sutter. Tous les départements seront soumis à ces mesures d’économie, sauf les militaires. Le gouvernement compte ainsi redresser les finances du ménage fédéral, qui plongent dans les chiffres rouges.
C’est une décision historique que la Cour européenne des droits de l’Homme a rendue. Elle a condamné la Suisse à verser 20’800 euros d’amende pour tort moral à la veuve et au fils d’un plaignant décédé d’un cancer lié à l’amiante.
«Ce jugement a une très grande importance, bien au-delà de la question spécifique de l’amiante. Désormais, toutes les personnes qui souffrent de conséquences à long terme ont la possibilité de faire valoir leurs revendications devant les tribunaux, même si ces conséquences n’ont été reconnues que 20, 30, 40 ou 50 ans après la cause initiale», a expliqué à la RTS l’avocat de la famille Martin Hablützel, qui vient de remporter un combat de 18 ans.
«La fenêtre de la chambre était peut-être à 50 mètres de la salle de production la plus proche, où ils travaillaient la nuit et traitaient de l’amiante», expliquait Marcel Jann, qui était encore en vie quand la procédure pénale pour lésion corporelle grave a été engagée, dans une interview d’archives.Son exposition à l’amiante remontait à son enfance, lorsqu’il habitait près de l’usine d’Eternit située à Niederurnen.
Regula Jann-Zwicker a enterré son mari en 2006, des suites d’un cancer de la plèvre: une des conséquences les plus évidentes aujourd’hui d’une exposition mortelle à ces particules. «J’espère vraiment que les efforts de mon mari, toutes les années qu’il a vécues et tout ce qui se passe encore aujourd’hui, que tout cela portera ses fruits. Et que les personnes qui tombent malades obtiendront gain de cause», a-t-elle confié à la RTS.
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- Malgré son interdiction, l’amiante est encore répandu en SuisseLien externe – 24 heures
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Les demandes d’asile en Suisse sont au plus haut depuis 2015, montrent les chiffres publiés aujourd’hui par le Secrétariat d’État aux migrations. La majorité des requêtes émanent de ressortissants afghans.
Depuis 2020, les chiffres de l’asile n’en finissent pas de grimper. En 2023, la Suisse a reçu 30’223 demandes d’asile. C’est 23,3% de plus que l’année précédente, selon les données du Secrétariat d’État aux migrations (SEM).
La majorité des requêtes proviennent d’Afghans, de Turcs et d’Érythréens, mais les demandes venant de ressortissants algériens ou marocains sont en nette augmentation. Cette arrivée massive de personnes en provenance d’Afghanistan coïncide avec la reprise du pouvoir par les talibans, en août 2021.
Lucia Della Torre, juriste au sein de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés, attire l’attention sur la situation particulière des requérants mineurs non accompagnés. «Ces personnes particulièrement vulnérables nécessitent un accompagnement, un encadrement et une prise en charge spéciale, et le personnel formé n’est pas suffisant», relève-t-elle.
- Lire l’articleLien externe de la RTS
- «La détresse psychologique des jeunes migrants est difficile à détecter» – swissinfo.ch
- Comment fonctionne le système de l’asile en Suisse – swissinfo.ch
Le 3 mars, les Suisses voteront sur le relèvement de l’âge de la retraite à 66 ans. Une bonne solution pour assurer l’avenir financier de l’assurance-vieillesse ou une mesure superflue?
L’Assurance-vieillesse et survivants (AVS) devrait être déficitaire à partir de 2031, selon les projections de l’Office fédéral des assurances sociales. Le problème est reconnu par tous les bords politiques: le nombre de personnes qui perçoivent une rente augmente plus vite que le nombre des personnes qui exercent une activité lucrative.
À l’origine du texte, les jeunes libéraux-radicaux alertent: «l’Assurance-vieillesse et survivants (AVS) manque d’argent». Pour financer ce manque à gagner, ils proposent donc d’augmenter progressivement (entre 2028 et 2033) l’âge de la retraite pour les femmes et les hommes à 66 ans. Par la suite, il serait automatiquement augmenté à mesure que l’espérance de vie moyenne s’allonge.
Pour les adversaires de l’initiative, ce n’est pas la bonne solution. Le camp du non estime que le problème auquel est confronté le système de prévoyance vieillesse ne peut pas être résolu uniquement par un relèvement de l’âge de la retraite. Le Conseil fédéral, qui est déjà en train d’élaborer un projet de stabilisation de l’AVS, est contre le projet, tout comme les partis de gauche et du centre.
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- Notre point fort sur les votations fédérales du 3 mars
- Idée impopulaire ou visionnaire? Les Suisses votent sur la retraite à 66 ans – swissinfo.ch
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