Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Les votations fédérales du 3 mars prochain promettent un beau suspense. Le dernier sondage réalisé avant le vote montre en effet que le sort de l’initiative réclamant une 13e rente AVS est incertain.
Sinon, l’autre point saillant de cette actualité du jour est – une fois n’est pas coutume – sportif, avec une équipe suisse qui atteint le firmament du hockey sur glace européen.
Bonne lecture.
À dix jours du vote, un ultime sondage réalisé pour le compte de la SSR montre que 53% des personnes interrogées soutiennent encore l’idée d’une 13e rente AVS. Le camp du «oui» à cette initiative provenant des milieux syndicaux a ainsi perdu huit points de pourcentage depuis la première prise de température de l’opinion. Mais ce phénomène est normal: le soutien à toute initiative tend à s’amoindrir au fil de la campagne.
Il est bien difficile de prédire si cette légère avance en faveur de l’initiative «Mieux vivre à la retraite» sera suffisante le jour du vote. Et à cela s’ajoute une autre incertitude: celle de la majorité des cantons. Pour passer la rampe, une initiative doit obtenir la double majorité, c’est-à-dire du peuple et des cantons. L’analyse par région montre que l’initiative jouit d’un bon soutien dans les cantons romands, mais la tendance reste incertaine dans cinq cantons alémaniques.
Les choses sont en revanche beaucoup plus claires en ce qui concerne l’initiative qui demande le relèvement de l’âge de la retraite. Cette proposition des Jeunes PLR est refusée par 63% des personnes interrogées. La part du non à même augmenté depuis le premier sondage. Les dés semblent donc d’ores et déjà jetés.
Ce sondage réalisé pour la SSR prend en compte l’avis des Suisses résidant à l’étranger. Les chiffres montent que la Cinquième Suisse est largement plus favorable au versement d’une 13e rente AVS (68% de soutien contre 53% en moyenne nationale). Concernant l’augmentation de l’âge de la retraite, il n’y a en revanche pas de différence notable (62% de refus contre 63% en moyenne nationale).
- Les résultats du sondage SSR à lire sur swissinfo.ch
- Le même sondage traitéLien externe par RTS Info
- Autre sondageLien externe réalisé pour le groupe Tamedia à lire sur le site de 20 minutes
- Le dossier de swissinfo.ch sur les élections fédérales du 3 mars
Une fois n’est pas coutume, nous intégrons une nouvelle sportive dans cette sélection de l’actualité. Et pour cause: Genève-Servette a réussi à aller au bout de son rêve et à se hisser au firmament du hockey sur glace européen. Les Aigles du Genève-Servette ont décroché mardi soir le titre de champions d’Europe. Quinze ans après les Lions de Zurich, ce n’est que la 2e fois qu’un club suisse parvient à ce stade.
Lors de cette finale jouée à domicile, dans une patinoire des Vernets comble, les Genevois se sont imposés sur le score de 3 à 2 face aux Suédois de Skellefta. Les choses se sont en grande partie décidées durant le premier tiers, qui s’est achevé sur le score de 3 à 1 pour les Genevois. Après un deuxième tiers sans buts, les Suédois sont revenus dans le match en inscrivant un but durant la troisième période, à 13 minutes du terme. Malgré quelques sueurs froides en fin de match, les Genevois ont réussi à conserver une longueur d’avance et à s’imposer.
L’armoire à trophées du club genevois se remplit peu à peu. Il avait déjà remporté deux éditions de la Coupe Spengler en 2013 et 2014. Mais en fonction depuis deux ans, l’entraîneur Jan Cadieux a fait entrer Genève-Servette dans une nouvelle dimension, avec deux titres majeurs en mois d’un an. Il y a dix mois, les Aigles étaient déjà devenus champion de Suisse. Cette consécration européenne va peut-être les aider à défendre leur titre national.
- Les moments fortsLien externe de la finale dans le Téléjournal de la RTS
- Toujours dans le Téléjournal, l’explosion de joieLien externe à Genève à l’issue du match
- L’exploit des Aigles à lireLien externe sur le site de Watson
En matière de diplomatie, ce n’est pas forcément la taille qui compte. C’est en tout cas l’avis de Lucio Caracciolo, directeur du magazine géopolitique italien Limes. Dans une interview accordée à swissinfo.ch, celui-ci indique voir la Suisse comme une «puissance cachée au cœur de l’Europe».
En adoptant les sanctions de l’UE contre la Russie, la Suisse semble être devenue moins neutre que par le passé, ce qui pourrait nuire à sa traditionnelle politique de bons offices. Mais Lucio Caracciolo est convaincu que la diplomatie suisse peut continuer à jouer un rôle important. D’ailleurs, sa neutralité n’est pas absolue. Durant la Guerre froide, la Suisse était clairement dans le camp occidental, ce qui ne l’a pas empêchée de faciliter l’ouverture du système soviétique en mettant sur pied la Conférence d’Helsinki.
L’expert de géopolitique juge également que le fait de ne pas faire partie de plateformes comme l’Union européenne ou l’OTAN ne constitue pas un handicap pour la Suisse. Ces plateformes ne sont selon lui pas forcément les lieux où se déroulent les discussions décisives. Celles-ci ont davantage lieu en coulisses, loin des yeux du public. Précisément dans le cadre de discussions que la Suisse organise, pas toujours de manière visible.
- L’interview de Lucio Caracciolo, à lire sur le site de swissinfo.ch
Dans l’air depuis le mois d’octobre déjà, l’idée d’interdire le Hamas en Suisse va de l’avant. Le Conseil fédéral a ouvert mercredi une procédure de consultation d’un projet allant dans ce sens. Cette consultation court jusqu’au 28 mai.
La durée de l’interdiction serait dans un premier temps limitée à cinq ans, mais cette période pourrait être ensuite prolongée par le Parlement. L’interdiction proposée par le gouvernement suisse ne concerne pas uniquement le Hamas, mais également des organisations apparentées au groupe islamiste et dont les dirigeants, les buts ou les moyens sont identiques aux siens.
Le Conseil fédéral justifie cette mesure du fait qu’elle est gage de sécurité juridique et qu’elle aurait un effet préventif et répressif. Aux yeux du gouvernement, une interdiction réduirait le risque que la Suisse soit utilisée comme zone de repli et diminuerait la menace d’activités terroristes sur son sol. Elle faciliterait des mesures de police préventive, la lutte contre le financement du terrorisme et l’échange d’informations avec d’autres pays.
La diplomatie suisse a longtemps considéré le Hamas comme un interlocuteur avec lequel parler dans le cadre de la crise au Proche-Orient. Mais la situation a changé à la suite de l’attaque terroriste du 7 octobre dernier contre Israël. Le 11 octobre déjà, le Conseil fédéral proposait de qualifier le Hamas d’organisation terroriste.
- Plus de détails sur la proposition du Conseil fédéral sur le site de RTS InfoLien externe
- Le même sujetLien externe sur le site du quotidien Le Temps
- L’info à la source avec le communiqué officielLien externe du Conseil fédéral
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