Aujourd’hui en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
En Suisse comme dans bien d’autres pays, cette journée de mercredi marque la fête du Travail. Le travail occupera donc sans surprise une bonne part de notre sélection de l’actualité de ce 1er mai.
En la matière, la Suisse a une particularité. Laquelle? C’est à découvrir dans cette sélection.
Bonne lecture,
Bonne nouvelle si vous devez traverser la Suisse: les autoroutes helvétiques figurent parmi les plus sûres d’Europe. La Suisse se place sur la troisième marche du podium derrière la Suède et le Danemark, selon le rapport de l’European Road Savety Observatory.
Les chiffres montrent qu’en moyenne, 13,6 automobilistes perdent la vie par année pour 1000 km d’autoroute en Suisse. C’est largement moins bien que pour le champion suédois (2,7) et un peu moins bien que pour son dauphin danois (9,9).
La Suisse affiche cependant un meilleur résultat que la moyenne européenne, qui est de 18 morts pour 1000 km. Quant au trio de tête des pays aux autoroutes les plus dangereuses, il s’agit de la Belgique (48,8 morts pour 1000 km), de l’Italie (42,3) et de la Slovénie (40,6).
Parmi les facteurs qui peuvent expliquer ces différences, le rapport pointe en premier lieu la vitesse. Mais d’autres éléments jouent également un rôle: l’état des routes, la densité du trafic, l’état du parc automobile et, bien sûr, le comportement des automobilistes.
- La mortalité des autoroutes européennes dans cet articleLien externe de Watson
Plusieurs manifestations et cortèges ont eu lieu en Suisse à l’occasion de la fête du Travail. L’un des principaux rassemblements a eu lieu à Zurich, où quelque 10’000 personnes étaient réunies sous le slogan «Le capitalisme rend malade». La manifestation s’est déroulée sans incidents majeurs, mais avec les habituels débordements en marge de la manifestation officielle, qui ont fait quelques dégâts matériels.
Deux grandes thématiques étaient à l’ordre du jour des différents défilés. Les syndicats ont réclamé des hausses de salaire qui aillent au-delà de la simple compensation de l’inflation. L’allègement des primes de l’assurance maladie – thème qui sera au centre des votations fédérales de juin prochain – constituait l’autre thématique forte de cette journée.
Particularité suisse, le 1er mai n’est pas officiellement férié au niveau national. Et comme souvent, la situation varie en fonction des cantons, fédéralisme oblige. La fête du Travail n’est fériée que dans huit cantons: Jura, Neuchâtel, Schaffhouse, Tessin, Thurgovie, Zurich et les deux Bâle. L’Argovie et Soleure ont coupé la poire en deux: la journée de travail s’y termine à midi.
Cette année, le syndicat Syna a lancé une pétition pour que la fête du Travail devienne un jour de congé pour tout le monde, estimant qu’il s’agirait d’un «témoignage de reconnaissance mérité». Les Jeunes libéraux-radicaux ont de leur côté proposé l’abolition de cette fête en tant que jour férié légal, étant donné que les manifestations provoquent «beaucoup de chaos et de dégâts matériels» et entraînent «une perte de prospérité».
- L’interview de la présidente du syndicat UNIA à écouterLien externe sur RTS Info
- Les débordements de Zurich sur le site du BlickLien externe
- Dépêche sur la pétition du syndicat Syna à lireLien externe sur le site de 20 minutes
- Les détails de la proposition des Jeunes libéraux-radicaux dans cet articleLien externe du Matin
- En 2017, cet article de swissinfo.ch expliquait pourquoi tout le monde n’a pas congé le 1er Mai
La Suisse risque de manquer de bras pour faire tourner son économie, selon plusieurs études. Il pourrait manquer près de 430’000 personnes sur le marché suisse du travail en 2040. Certaines études sont bien plus alarmistes encore et prévoient un manque d’environ 1,2 million de personnes en 2035.
La nature du problème est avant tout démographique. L’arrivée des jeunes sur le marché du travail n’arrive pas à compenser le départ progressif à la retraire de la génération du «baby-boom». Cet effet démographique est cependant atténué par une forte immigration.
Pour le moment, l’approche libérale adoptée par le gouvernement suisse dans le domaine a été couronnée de succès. Le Conseil fédéral estime qu’aucune intervention particulière de l’État n’est nécessaire pour éviter des pénuries de personnel dans des secteurs clefs comme l’énergie, la santé ou les transports.
Mais l’évolution future reste incertaine. Le manque de main-d’œuvre se fait sentir dans plusieurs pays. Face à une concurrence accrue pour attirer des bras et des cerveaux, la Suisse ne dispose pas forcément toujours des meilleurs atouts, malgré ses salaires élevés. L’accueil réservé aux familles, en particulier, n’est pas optimal.
- La Suisse face à la pénurie de main-d’œuvre dans cet article de swissinfo.ch
- À la fin 2023, RTS Info faisait le pointLien externe sur le manque de main-d’œuvre en Suisse
Les autorités pourront à l’avenir contrôler les téléphones portables ou les ordinateurs de requérants d’asile si c’est l’unique moyen d’établir leur identité. La mesure, décidée par le Conseil fédéral lors de sa séance hebdomadaire du mercredi, entrera en vigueur le 1er avril 2025.
Le gouvernement a accepté ce changement de pratique qui était réclamé par une majorité du Parlement. Le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) pourra analyser les adresses, les numéros de téléphone, les photos ou les documents d’identité pour établir l’identité et la nationalité d’une personne demandant l’asile en Suisse. Si besoin, d’autres éléments (photos, données GPS, etc.) pourront être consultés pour établir l’itinéraire emprunté.
Des garde-fous ont été prévus. L’appareil sera ainsi analysé en présence de l’intéressé. Les données personnelles protégées par un secret professionnel ne pourront en outre pas être analysées. Les milieux d’aide aux réfugiés estiment cependant que l’analyse des supports électroniques constitue une atteinte grave au droit à la vie privée des personnes en quête de protection.
- Dépêche sur la décision du Conseil fédéral à lireLien externe sur RTS Info
- En septembre 2021, cet article de swissinfo.ch faisait le point sur l’analyse des téléphones portables des migrants
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