Aujourd’hui en Suisse
Suisses du monde, bonjour,
Les démêlés d’UBS avec la justice continuent. L’ancien employé que la banque avait désigné comme responsable de l’affaire de la manipulation du Libor lui réclame désormais 400 millions de dollars de dommages et intérêts.
C’était aussi jour de séance pour le Conseil fédéral, qui a décidé de serrer la vis aux géants du web.
À la fin de cette sélection, nous parlerons aussi des conséquences dramatiques que peut avoir un réchaud à fondue mal rangé.
Excellente lecture,
Le Conseil fédéral exige plus de transparence de la part des grandes plateformes numériques comme Google, Meta, X ou TikTok. Il a mis cet après-midi en consultation un projet pour renforcer la régulation dans ce domaine.
Le gouvernement veut protéger les droits des utilisatrices et utilisateurs de ces plateformes. Il veut notamment obliger les géants du net à informer les personnes concernées lorsqu’elles suppriment ou bloquent des contenus et à justifier leurs décisions.
Une procédure permettant de signaler facilement certains contenus présumés illicites devra également être mise en place. Les plateformes devront désigner un représentant légal en Suisse lorsque le siège de l’entreprise se trouve à l’étranger. Le Conseil fédéral veut ainsi lutter contre la diffusion de calomnies, d’injures ainsi que contre la discrimination et l’incitation à la haine.
Le projet était très attendu au sein de la Berne fédérale. Le Conseil fédéral avait reporté à plusieurs reprises toute décision en la matière. Les discussions en cours avec les États-Unis au sujet des droits de douane avaient alors avancées pour expliquer un nouveau report, un retard qui avait agacé sous la Coupole.
UBS se trouve à nouveau au cœur de l’actualité ce mercredi. Le géant bancaire helvétique déposera un recours contre la décision du Tribunal administratif fédéral (TAF) sur les obligations AT1. Elle a aussi présenté ses résultats trimestriels.
Lors de la vente de Credit Suisse à UBS, des titres d’une valeur de 16 milliards de francs ont été annulés. Mi-octobre, le TAF a renversé cette décision, estimant que l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) n’avait aucune base légale pour le faire. UBS a aujourd’hui annoncé qu’elle faisait appel de cette décision, s’alliant ainsi à la Finma pour défendre le plan de sauvetage de Credit Suisse.
UBS est également rattrapée par le scandale de la manipulation frauduleuse du taux d’intérêt du Libor, utilisé pour les prêts interbancaires. La banque est attaquée en justice par un de ses anciens traders. Celui-ci avait été présenté par UBS comme le «cerveau malveillant» de l’affaire afin de se protéger. Il réclame aujourd’hui 400 millions de dollars de dommages et intérêts à son ancien employeur.
En parallèle, la première banque du pays a enregistré une nette hausse de ses résultats au troisième trimestre. Elle affichait un bénéfice net de 2,5 milliards de dollars à fin septembre, en hausse de 74% sur un an. UBS dit par ailleurs avoir réalisé des progrès dans l’intégration de Credit Suisse.
Après le Parti libéral-radical et l’Union démocratique du centre, c’est au tour du Centre de clarifier sa position sur les nouveaux accords entre la Suisse et l’Union européenne. Le président du parti Philippe Matthias Bregy les a qualifiés d’«acceptables» dans les journaux du groupe Tamedia.
«Cet accord ne nous emballe pas, mais il est essentiel de maintenir des relations avec l’UE qui reposent sur des règles claires», a déclaré Philippe Matthias Bregy dans un entretien aux quotidiens alémaniques. Selon lui, il faut toutefois apporter des améliorations au niveau national, notamment sur la gestion de l’immigration et la reprise dynamique du droit.
Le président du Centre appelle à «exploiter systématiquement» les marges de manœuvre dans la mise en œuvre des normes européennes. «La Suisse est trop souvent l’élève modèle du droit européen. Nous attendons davantage de créativité et de flexibilité pour tirer le meilleur parti de la situation», considère-t-il.
Les nouveaux accords négociés avec l’UE ont reçu un accueil globalement favorable de la part des partis, associations et organisations, à l’exception de l’UDC. La consultation prendra fin le 31 octobre.
Les causes de l’incendie qui avait ravagé le restaurant Botta à Glacier 3000 aux Diablerets ont pu être déterminées. Et elles sont très helvétiques: un réchaud à fondue est à l’origine de ce sinistre qui avait marqué les esprits.
Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2022, la partie supérieure de la station d’arrivée du téléphérique de Glacier 3000 était partie en fumée. Le bâtiment en feu au sommet de la montagne au cœur de la nuit avait pris la forme d’un réchaud à fondu géant. Le drame n’avait fait aucun blessé, mais les pompiers avaient mis 23 heures pour maîtriser les flammes dans des conditions difficiles.
Ironie du sort, l’enquête pénale a révélé que le feu s’est propagé à cause de l’alcool à brûler d’un réchaud à fondue encore allumé, qui avait été empilé sur d’autres appareils, comme l’ont révélé hier 24 heures et Le Temps. Pourtant, le manuel d’utilisation comportait une mise en garde illustrée intimant de ne pas empiler les objets.
La responsable de la restauration, en place à l’époque, a été renvoyée devant la justice pour incendie par négligence. Le Ministère public lui reproche de ne pas s’être «préoccupée du sort des nouveaux appareils», livrés quelques semaines plus tôt. Elle aurait «fait fi de ses devoirs de prudence en matière de surveillance, d’instruction ou de délégation des tâches qui lui incombaient».
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