
La Cinquième Suisse

«Cartes postales» de Suisses expatriés... Fabrice Rochat nous adresse son courrier de Brisbane, en Australie.
Il y a plus de 600 000 Suisses vivant hors des frontières nationales, ce qui représente environ 10% de la population helvétique. La grande majorité des expatriés est établie en Europe, dont une bonne partie en France.
Les autres sont répartis aux quatre coins du globe (bien que la terre soit ronde), incluant des pays comme la Tanzanie, la Bolivie ou encore la Papouasie Nouvelle Guinée. Le seul pays au monde n’ayant pas encore été envahi par au moins un Confédéré est le Turkménistan.
L’apport des Suisses de l’étranger
Chaque exilé amène un peu de son pays dans sa nouvelle terre d’accueil. L’ouverture à des coutumes étrangères développe des idées et des façons de penser différentes. L’expatrié est aussi un excellent ambassadeur de la culture suisse. Il promeut son pays d’origine par l’entremise des divers clubs folkloriques, de chant et de danse.
Les liens d’amitié tissés avec les locaux sont aussi un important véhicule pour faire connaître la Suisse aux étrangers. Je me souviens de l’émerveillement d’un couple d’amis australiens à la vue des participants costumés déambulant dans les rues de Vevey, lors de la fête des vignerons de 1999.
Expo.02
Si tous les Suisses de l’étranger formaient un canton, celui-ci serait placé au deuxième rang, juste après le canton de Zurich, par ordre du nombre de résidents. Cela vaut bien une journée à l’Expo.02, le 10 août prochain, sur l’arteplage de Bienne. Le thème «Images Suisses» sensibilisera le public à la diversité de la «Cinquième Suisse».
Ce vaste sujet de la «Cinquième Suisse» mériterait peut-être une présentation à lui tout seul. Mais on peut toujours espérer que lors d’une prochaine exposition nationale, une plage sera spécialement consacrée aux Suisses de l’étranger…
«Y en a point comme nous»
Dans chaque pays, une partie de la population est convaincue de vivre dans le meilleur endroit de la planète. En particulier en Suisse, où l’on trouve un des niveaux de vie les plus élevés au monde et des paysages idylliques. L’Helvète démontre donc parfois une tendance au chauvinisme. Mais, en voyageant pour découvrir d’autres horizons, on s’aperçoit qu’il y a beaucoup de lieux où il fait bon vivre.
A chaque visite à la «mère patrie», je suis frappé par le nombre de drapeaux rouges à croix blanche qui flottent fièrement à la pointe des mâts. Ils se profilent sur les paysages verdoyants, prêts à défier les hautes cimes des montagnes environnantes. A leurs pieds, des nains de jardin multicolores contemplent, la tête haute, l’emblème de ce pays coincé dans ses vallées exiguës. Ces gnomes cacheraient-ils sous leur bonnet rouge une calvitie précoce ou carrément le crâne tondu du chauvinisme?
swissinfo/Fabrice Rochat

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