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Coup vache pour Expo.02

Pour certains, les combats de reines s'exportent difficilement. Keystone Archive

Polémique en Valais, où les éleveurs de la race d'Hérens sont divisés sur l'organisation d'un combat de reines dans le cadre d'Expo.02.

Ce contenu a été publié le 21 janvier 2002 - 18:42

Financé à hauteur de 65 000 francs par des sponsors privés, le combat en question devrait se dérouler le 2 juin à Morat. Mais le conditionnel demeure de rigueur. Car la Fédération d'élevage de la race d'Hérens - qui regroupe 1200 éleveurs - s'y oppose formellement.

A l'évidence, la Fédération semble vexée. Et pour cause, avant de passer par elle, Expo.02 a contacté directement des éleveurs. «Faux, nous ne sommes pas vexés, rétorque le président de la Fédération Jacques Pralong. Nous regrettons tout simplement de ne pas avoir été intégrés, dès le début des tractations, dans ce projet.»

Des bêtes fatiguées

Alors pourquoi ce refus catégorique? «Nous avons revalorisé les combats de reines pour attirer les touristes chez nous, explique Jacques Pralong. Ces manifestations font partie de la vie culturelle valaisanne et elles s'exportent difficilement.»

Toutefois, le président de la Fédération ne veut pas passer pour quelqu'un de vieux jeu. D'ailleurs, si le combat n'avait pas été prévu le 2 juin, Jacques Pralong aurait pu envisager une exception pour Expo.02.

Mais la finale cantonale des combats de reines se déroule le 9 mai, à Aproz. Et l'inalpe quinze jours après. «En juin, les bêtes sont donc à l'alpage. Et elles sont fatiguées, explique Jacques Pralong. Le spectacle en pâtirait.»

«Cela dit, notre Fédération n'est pas une dictature, ajoute le président. Nous nous contentons de formuler des recommandations. Ceux qui souhaitent se déplacer à Morat peuvent le faire librement. A condition qu'ils garantissent un spectacle de qualité».

Une exception pour Expo.02

Ce que fera très probablement un groupe d'éleveurs «dissidents», confirme Jacques Bornet. «Certes, admet cet éleveur, les combats de reines doivent demeurer une spécialité valaisanne. Mais nous devons considérer Expo.02 comme une exception.»

Pour Jacques Bornet, ne pas aller à Morat signifierait un manque de civisme. Et de rappeler que «le Valais ne peut pas dire systématiquement «non» à tout, d'autant que son agriculture vit essentiellement des subventions de la Confédération.»

Par ailleurs, l'éleveur réfute les arguments de la Fédération. Notamment ceux qui concernent le manque de combativité dont les vaches souffriraient au mois de juin. «Je suis un professionnel qui garantit un spectacle de qualité. Seules les bêtes en forme seront présentées.»

L'Etat a choisi son camp

Les autorités valaisannes, elles, ont pris fait et cause pour les éleveurs qui s'opposent à la manifestation du 2 juin. «La Fédération d'élevage de la race d'Hérens est intégrée à la Chambre valaisanne de l'agriculture, rappelle son directeur Guy Bianco. Nous respectons donc sa décision.»

Quoi qu'il en soit, cette polémique ne va pas redorer le blason d'un canton souvent montré du doigt.

Jean-Louis Thomas

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