Musique sacrée pour la Pâque lucernoise
Le Festival de Lucerne tangue entre musiques sacrée et profane dans la sublime acoustique du Konzertsaal. Il débute et se termine avec Joseph Haydn.
Au bord du Lac des Quatre Cantons, Lucerne baigne toute l’année dans la musique classique. En novembre dernier, la jolie ville tenait un festival pour récitals de piano. L’été prochain, le plus grand des trois festivals fera place à la musique symphonique sur le thème de la séduction.
Tandis que, pour ces fêtes de Pâques, le festival du printemps – 11e du nom – met l’accent sur la musique sacrée, avec des compositeurs comme Wolfgang A. Mozart, Franz Schubert ou Olivier Messiaen. Au total, pas moins d’une quinzaine de concerts du 16 au 24 mars.
Le Christ de Haydn
Ce festival pascal démarre par les «Sept dernières paroles du Christ» de Joseph Haydn, dans une version pour quatuor à cordes. A la tête du Carmina Quartett, vendredi soir, Iso Camartin récitera des méditations entre les sept pièces instrumentales (huit avec le prélude).
Dix jours plus tard, le festival se terminera par la «sainte messe» (1796) de ce même et grand compositeur autrichien, Joseph Haydn. A cette enseigne, Nikolaus Harnoncourt dirigera son orchestre «Concentus Musicus Wien» et le Chœur «Arnold Schoenberg».
Souvenons-nous: Joseph Haydn (1732-1809) a commencé et achevé son œuvre par des messes. Si l’on est parfois tenté de préférer ses compositions instrumentales à ses œuvres vocales, il ne faut pas oublier que Joseph Haydn avait débuté à Vienne comme petit chanteur et fut donc tout naturellement porté vers le chant.
Cela dit, «nous ne choisissons de fil conducteur que pour notre festival d’été», explique Erich Singer, rédacteur des programmes et conseiller artistique des trois festivals de Lucerne. «A Pâques, nous tentons un mélange musical entre le sacré et le profane.»
Les Lamentations de Jérémie
Parmi les compositeurs de musique sacrée figurent également Félix Mendelssohn pour le Psaume 42, plusieurs œuvres d’Heinrich Schütz et les «Lamentations du prophète Jérémie» d’Ernst Krenek.
«Cette dernière oeuvre pour chœur a capella est très difficile à chanter», commente Erich Singer. Qui découvrira son interprétation pour la première fois. «Unique!», s’enflamme-t-il.
Dans le registre de la musique profane, on relèvera plutôt la Symphonie no 8 d’Anton Bruckner par le «Gustav Mahler Jugendorchester» et la soirée «Debussy, Chausson et Ravel» par le Philharmonique de Munich.
La Passion helvétique
Sinon, le compositeur suisse Arthur Honegger sera célébré lundi soir prochain. Le «Gustav Mahler Jugendorchester» interprétera sa Symphonie liturgique no 3 de 1945-46.
Autre marque helvétique dans ce festival: les musiciens du «Collegium Novum Zürich» joueront la Symphonie no 4 de la compositrice russe Galina Ustwolskaja. Alors que la soprano Ivonne Naef chantera notamment «Shéhérazade» (1903) de Maurice Ravel.
Mais la nouveauté de cette 11e édition réside certainement dans ce trio suisse de jazz-rock électronique qui se fait appeler Hardcore Chambermusic von «Koch-Schütz-Studer» et qui propose une version moderne de la Passion du Christ. En compagnie d’un poète-récitant.
swissinfo/Emmanuel Manzi
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