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Tableaux volés par les nazis retrouvés à Zurich

"Boulevard Montmartre, Printemps", un autre Pissarro volé par les nazis, aujourd'hui exposé à Jérusalem. Keystone

La justice suisse a découvert dans un coffre bancaire au moins quatorze tableaux de grands maîtres confisqués par les nazis pour la collection de Hermann Goering.

Ce contenu a été publié le 02 juin 2007 - 16:55

Cette prise entre dans le cadre d'une double enquête ouverte en Allemagne et au Liechtenstein à propos du «confiscateur d'objets d'art» Bruno Lohse.

«Je confirme que nous avons découvert des tableaux de maître et qu'ils ont été placés sous séquestre», déclare Ivo Hoppler, le juge en charge du dossier, qui agit sous commission rogatoire de l'Allemagne et du Liechtenstein.

Selon le journal SueddeutscheZeitung, ce sont deux enquêtes ouvertes en Allemagne et au Liechtenstein, portant sur Bruno Lohse, célèbre historien d'art, qui ont tout déclenché.

Lohse est mort en mars dernier, après le déclenchement de l'enquête, à l'âge de 95 ans, à Munich, où il résidait.

Pendant la 2ème guerre mondiale, il officiait comme «confiscateur d'objets d'art», volés à des Juifs, et destinés à la collection personnelle de Hermann Göring, maréchal du 3ème Reich et proche d'Adolf Hitler.

Après la guerre, Lohse avait été condamné à 10 ans de prison pour ses activités nazies, puis n'a ensuite plus fait parler de lui.

Selon la presse, le coffre-fort a été loué en 1978 au siège principal de la Banque cantonale de Zurich. Il contenait 14 tableaux signés Dürer, Pissaro, Monet, Renoir, Sysley, Kokoschka et van Kessel, chaque oeuvre valant plusieurs millions d'euros.

Les éditeurs Fischer

En Allemagne, l'enquête a été déclenchée sur plainte d'une femme, héritière de la famille d'éditeurs Fischer, à qui les nazis avaient volé un Pissaro, intitulé «Le quai Malaquais, Printemps».

Sa famille avait cherché en vain à récupérer le tableau après guerre. En janvier dernier, deux hommes l'ont approchée à Zurich, avec la photo du tableau, en indiquant qu'ils étaient prêts à le lui vendre pour 18% de sa valeur.

La femme n'a pas donné suite, mais a porté plainte à Munich, d'où était originaire l'un des deux hommes.

Au Liechtenstein, l'enquête a pour sa part été déclenchée sur dénonciation, par un cabinet fiduciaire, qui gérait une fondation appelée «Schoenart» (Beaux-Arts) et appartenait à Lohse.

Ce cabinet a soupçonné que les oeuvres d'art, déclarées dans l'inventaire de cette fondation et déposées dans le coffre à Zurich, étaient en fait des oeuvres volées. Suite à cette dénonciation, une enquête a été ouverte par le ministère public du Liechtenstein.

Recherches en cours

La clé du coffre au sein de la banque zurichoise était déposée à Vaduz, au cabinet fiduciaire. L'homme de Munich, qui est un marchand d'art, avait une procuration pour s'en servir.

L'homme serait venu plusieurs fois au coffre, et aurait même pris des mesures des tableaux. Une dizaine de tableaux auraient aussi été sortis du coffre ces dernières années.

Selon le juge, l'origine d'au moins un tableau est sûre, et des recherches sont en cours pour déterminer celles des autres oeuvres. Une expertise pourrait également être ordonnée par le ministère public du Liechtenstein.

swissinfo et les agences

Vente volontaire ou non

Récemment, un cas de restitution d'œuvre d'art a fait beaucoup de remous en Allemagne. Un tableau de Kirchner exposé au musée Brücke de Berlin a été rendu aux héritiers d'Alfred Hess. Ce tableau avait été vendu en 1936 sur pression des autorités nazies.

Après 1933, beaucoup de juifs ont transféré en Suisse leurs biens pour éviter la confiscation par les nazis. Certaines ont aussi été vendues. La difficulté est d'établir si ces ventes ont été librement consenties ou si elles ont été imposées par les conditions de vie infligées par le national-socialisme allemand aux juifs.

44 Etats se sont engagés à identifier les biens d'art pillés. L'Allemagne interprète de façon large la notion de bien pillés puisqu'elle concerne aussi les biens artistiques soustraits en raison des persécutions de l'époque nazie».

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