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Défaite inquiétante de la Suisse face au Costa Rica

Le pied de Steve von Bergen n'y fera rien, la Suisse a subi une défaite amère face au Costa Rica à Sion. Keystone

A 16 jours du match Suisse-Espagne comptant pour la Coupe du monde de football, l’équipe de Suisse ne s’est guère rassurée en s’inclinant face au Costa Rica à Sion (0-1). C’est la troisième défaite d’affilée concédée par la formation d’Ottmar Hitzfeld.

Avant d’aborder ce match face au Costa Rica, Ottmar Hitzfeld avait délivré un message très clair. Pas question de tolérer une troisième défaite d’affilée, même en match amical, après les revers concédés contre la Norvège (0-1), au mois de novembre, et l’Uruguay (1-3), en mars.

En alignant l’équipe de base – hormis Valon Behrami, légèrement blessé à la cheville – qui devrait débuter face à l’Espagne le 16 juin prochain à Durban, le sélectionneur attendait sur le terrain un style de jeu et un engagement de niveau Coupe du monde. «Je sais que mes joueurs sont fatigués, mais je leur demanderai de dépasser leurs limites pour gagner ce match», avait-il affirmé.

Force est de constater que les joueurs ont été loin de répondre aux attentes de leur entraîneur. Sous les yeux du président de l’UEFA Michel Platini et du conseiller fédéral Ueli Maurer, l’équipe de Suisse a livré une rencontre décevante. Hormis quelques impulsions venues des pieds de Marco Padalino et Reto Ziegler sur le côté droit en début de match, la Suisse a laissé l’emprise du jeu aux Costaricains en première mi-temps.

But costaricain à 1 contre 3

Sur le banc, Ottmar Hitzfeld a montré des signes évidents d’inquiétude et de mécontentement. Peu agressive, jouant un pressing très bas, à l’instar d’Alexander Frei, souvent positionné dans son propre camp de défense, la sélection nationale a rejoint les vestiaires sous les sifflets du public.

Plus entreprenante à la reprise, mais souvent brouillonne, la sélection helvétique a concédé l’ouverture du score à la 59e. Winston Parks s’est joué de trois défenseurs suisses très empruntés pour loger le ballon dans la lucarne de Diego Benaglio. Malgré les nombreux changements de joueurs effectués par Ottmar Hitzfeld, la Suisse n’a pas trouvé les ajustements nécessaires ni la lucidité pour inquiéter la défense costaricaine.

Pratiquement inexistants dans les vingt derniers mètres adverses, les Suisses n’ont jamais semblé en mesure de l’emporter, même si quelques actions chaudes, dont une frappe de Frei à la 94e, auraient eu le poids de l’égalisation.

Discours rassurant

A deux semaines de son premier match en Afrique du Sud face à l’Espagne, championne d’Europe en titre, l’équipe de Suisse a de quoi être inquiète. Le Costa Rica, équipe vive et maniant très bien le ballon, a été choisie pour ce match amical car elle présente les mêmes caractéristiques que le Chili et le Honduras, adversaires de la Suisse au Mondial. Seulement, le Costa Rica, lui, n’est pas qualifié pour cette Coupe du monde.

Au terme de la rencontre, Ottmar Hitzfeld a tenu un discours rassurant à l’antenne de la télévision suisse. «Bien sûr, on aurait souhaité gagner le match. Mais le Costa Rica nous a mis à rude épreuve physiquement et au niveau de la possession du ballon. Je suis satisfait de la réaction positive de mes joueurs après ce but que nous n’aurions jamais dû encaisser».

Ottmar Hitzfeld n’a plus beaucoup de temps pour trouver les ajustements nécessaires. Et il reste un dernier gros défi à relever avant que les joueurs n’embarquent – le mardi 9 juin à 22h45 – dans le vol à destination de Johannesburg. Samedi à Genève, devant un stade qui devrait faire le plein, les Helvètes affronteront l’Italie, championne du monde en titre. Déjà opposées l’été dernier à Bâle en match amical, les deux formations n’avaient pas réussi à se départager (0-0).

Un stage intensif

Ce match marquera la fin du stage de préparation en Suisse, débuté le lundi 25 mai à Crans-Montana. Plutôt positifs avant la défaite face au Costa Rica, les journalistes présents en Valais ont tous souligné la rigueur et le sérieux des séances d’entraînement. Du moins celles où les observateurs ont été conviées, le huis clos ayant été décrété pour plusieurs d’entre elles.

Assisté d’un préparateur physique, Zvonko Komes, avec lequel il avait déjà travaillé lorsqu’il entraînait le Bayern Munich, Ottmar Hitzfeld a mis les organismes des joueurs à rude épreuve. Deux entraînements quotidiens très denses ont été distillé durant toute la semaine.

«La grosse semaine de travail s’est ressentie dans la fluidité de notre jeu», a ainsi déclaré le milieu de terrain Gelson Fernandes à l’issue du match face au Costa Rica.

Autres méthodes

Il y a quatre ans, sous l’ère Köbi Kuhn, la préparation pour le Mondial allemand s’était faite dans une plus grande décontraction. Les joueurs étaient également plus accessibles pour la presse. Deux méthodes différentes, souligne Michel Pont, le fidèle assistant, dans La Liberté: «Je ne suis toutefois pas d’accord avec les articles qui soulignent la rigueur d’Hitzfeld en comparaison du dilettantisme de Kuhn. Nous avons seulement affaire à deux philosophies différentes».

Autre nouveauté, Ottmar Hitzfeld a tenu à dévoiler précocement la liste des 23 joueurs qui feraient le voyage en Afrique. Il n’a ensuite fait aucun mystère quant à la composition de son onze de base.

En s’entraînement alternativement en plaine, à Sierre, et en altitude, sur le terrain de Lens (1200 m), l’équipe de Suisse a tenté au maximum de s’adapter aux conditions qu’elle trouvera en Afrique du Sud.

Près de Johannesburg

La sélection nationale disputera ses deux premiers matches, face à l’Espagne, à Durban, et au Chili, à Port Elizabeth, au bord de l’océan Indien. Le troisième match du tour préliminaire, contre le Honduras, se jouera à Bloemfontain, à 1400 mètres d’altitude. Si elle parvenait à se qualifier pour les huitièmes de finale en terminant deuxième de son groupe, la Suisse jouerait à Johannesburg, à 1700 mètres au-dessus du niveau de la mer.

En Afrique du Sud, la Suisse logera également en altitude, dans un complexe haut de gamme situé à un peu plus d’une heure de route de Johannesburg. De là, elle rayonnera en avion vers ses lieux de match. Pour un huitième de finale rêvé face au Brésil, la Suisse pourra rallier le stade Ellis Park de Johannesburg en bus. Mais pour cela, il faudra qu’elle hausse auparavant nettement le niveau de son jeu.

Samuel Jaberg, swissinfo.ch

Suisse – Costa Rica 0-1 (0-0)

But: 57’Parks.

Suisse: Benaglio; Lichtsteiner, Senderos, Grichting (46’Von Bergen), Ziegler; M.Padalino (64’Shaqiri), Huggel (61’Gelson), Inler (61’Schwegler), Barnetta (76’Bunjaku); Frei, Nkufo (64’Derdiyok).

Costa Rica: Navas; Myrie, Segares, Sequeira, Diaz; Ruiz, Barrantes, Azofeifa, Hernandez; Parks (81’Urena); Bolanos.

Arbitre: Buttimer/IRL
Sion: 10’000 spectateurs

Gardiens: Diego Benaglio (Wolfsburg), Johnny Leoni (Zurich), Marco Wölfli (Young Boys).

Défenseurs: Mario Eggimann (Hanovre), Stéphane Grichting (Auxerre), Stefan Lichtsteiner (Lazio Rome), Philippe Senderos (Everton), Christoph Spycher (Eintracht Francfort), Steve Von Bergen (Hertha Berlin), Reto Ziegler (Sampdoria Gênes).

Demis: Tranquillo Barnetta (Bayer Leverkusen), Valon Behrami (West Ham United), Gelson Fernandes (St-Etienne), Benjamin Huggel (Bâle), Gökhan Inler (Udinese), Marco Padalino (Sampdoria Gênes), Pirmin Schwegler (Eintracht Francfort), Xherdan Shaqiri (Bâle).

Attaquants: Eren Derdiyok (Bayer Leverkusen), Alexander Frei (Bâle), Blaise Nkufo (Twente Enschede), Albert Bunjaku (Nuremberg), Hakan Yakin (Lucerne).

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