ABB éclaboussé par une affaire de corruption
Selon le magazine allemand «Der Spiegel», la liste des bénéficiaires des pots-de-vin du groupe helvético-suédois s'allonge. Après les constructeurs automobiles General Motors et Volkswagen, des membres de Chrysler auraient également touché de l'argent.
Selon le magazine allemand «Der Spiegel», la liste des bénéficiaires des pots-de-vin du groupe helvético-suédois Asea-Brown Broweri s’allonge. Après les constructeurs automobiles General Motors et Volkswagen, des membres de Chrysler auraient également touché de l’argent. Douze millions de dollars auraient ainsi changé de mains, dont une partie au profit d’un manager d’ABB et le reste en faveur d’un réseau qui occupe la justice allemande depuis deux ans.
Entre avril 1994 et mars 1995, ABB aurait versé en moyenne deux millions et demi de dollars de provision à Skoda, la filiale de Volkswagen, ainsi qu’à Saab, du groupe General Motor. Des dessous-de-table du même ordre auraient été perçus par l’usine mexicaine du groupe américain, comme par ses filiales allemandes et portugaise. L’obtention de contrats, l’installation notamment d’usines de peintures pour ces différentes marques, auraient été à ce prix. Michael Rudnig, manager du groupe ABB à l’époque et spécialiste du traitement des surfaces, était l’intermédiaire de ces versements occultes, dont il aurait en partie tiré profit. Ce qu’il conteste. Mais le groupe ABB le poursuit en justice.
ABB avait déjà porté plainte voici deux ans à Zurich et à Braunschweig, en Allemagne, pour constitution de réseau de malfaiteur. L’un des principaux manager de Volkswagen à l’époque, José Ignacio Lopez, chef des achats du groupe, figurait parmi les premiers suspects. Il a d’ailleurs quitté ses fonctions depuis, après avoir été accusé d’espionnage industriel par son précédent employeur, Opel, la filiale allemande de General Motor.
Les enquêteurs suisses et allemands ont depuis mis à jour, entre autres, d’étranges sociétés basées à Vaduz, au Liechtenstein, ou dans l’île de Guernesey, qui semblent avoir couvert l’encaissement des provisions. Tout ou partie d’entre elles alimentaient-elles ensuite les caisses d’un réseau international constitué par Lopez et ses amis ? Celui-ci le conteste. Les témoignages d’ABB contre lui ne l’en font pas démordre. Et les enquêteurs n’ont jusqu’ici pas rassemblé de preuves convaincantes pour étayer ce soupçon.
Michel Verrier
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