Affaire Bellasi : nouvelles révélations
Chaque jour apporte son lot de révélations dans le cas Bellasi, du nom de l’ex-comptable du Groupe de renseignements accusé de détournement d’argent. Mercredi, l’avocat de Dino Bellasi a porté de nouvelles accusations contre les supérieurs de son client.
Chaque jour apporte son lot de révélations dans l’affaire Bellasi, du nom de l’ex-comptable du Groupe de renseignements soupçonné de détournement d’argent. Mercredi, l’avocat du fonctionnaire incriminé a porté de nouvelles accusations contre les supérieurs de Dino Bellasi. André Seydoux a affirmé sur les ondes de la radio alémanique que son client avait donné cinq millions de francs au chef de l’Etat-major du Groupe de renseignements Jean-Denis Geinoz ainsi qu’à son prédecesseur Bernhard Stoll.
L’avocat a toutefois admis qu’il ne disposait pas de beaucoup d’éléments à même de venir étayer ces affirmations. Il existe toutefois, selon lui, des preuves, telles que des signatures ou des empreintes digitales. De plus, les appels que les principaux intéressés ont effectué par l’intermédiaire de téléphones portables sont enregistrés auprès de Swisscom.
Mardi Jean-Denis Geinoz ainsi que le chef du Service des renseignements stratégiques, Fred Schreier ont été suspendus de leurs fonctions à titre provisoire, à l’instar de la mesure prise dimanche contre le chef des services secrets, le divisionnaire Peter Regli. Les bureaux de ces trois fonctionnaires ont fait l’objet d’une perquisition de la part du Ministère public de la Confédération.
Pour rappel, Dino Bellasi accuse ses supérieurs de l’avoir chargé de créer un nouveau service secret avec l’argent détourné au Département de la défense. A ce propos, les enquêteurs précisent que l’ex-comptable du Groupe de renseignements avait entreposé des armes dans un bâtiment de Bümpliz, dans la banlieue bernoise. L’immeuble abrite une armurerie, où Dino Bellasi s’est approvisionné durant des années. Une grande quantité de munitions a aussi été découverte dans une cache qui aurait été louée au nom de la soeur de Dino Bellasi pour un loyer annuel de 70.000 francs.
Dans une interview publiée mercredi dans le quotidien alémanique « Neue Zürcher Zeitung », Adolf Ogi a qualifié de «non crédible» l’affirmation selon laquelle l’ex-comptable du Groupe de renseignements aurait reçu de Peter Regli la mission de créer un nouveau service secret. Le chef des services secrets s’est d’ailleurs défendu sur le plateau de la Télévision alémanique. Il espère que l’enquête prouvera qu’il n’a pas confié une mission aussi « folle » à Dino Bellasi.
Ces prochains jours pourraient apporter de nouveaux éclaircissements sur l’affaire Bellasi avec les auditions organisées par les parlementaires de la délégation de sécurité. Pour ces derniers, il s’agit notamment d’établir si oui ou non le fonctionnaire incriminé a eu accès à des informations couvertes par le secret.
(SRI avec les agences)
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