Carla Del Ponte demande au TPR de reconsidérer l’une de ses décisions
Le Procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda, la magistrate suisse Carla Del Ponte, veut que la Chambre d’appel dudit tribunal revienne sur la libération d’un présumé génocidaire rwandais.
Le Procureur général du Tribunal pénal international pour le Rwanda, la magistrate suisse Carla Del Ponte, veut que la Chambre d’appel dudit tribunal revienne sur la libération d’un présumé génocidaire rwandais.
«La Chambre d’appel doit revoir sa décision. Libérer Jean-Bosco Barayagwiza (photo) est une mauvaise application de la justice», a déclaré, mardi, à Arusha, la magistrate suisse qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis son arrivée au siège du Tribunal Pénal International pour le Rwanda.
En prenant une position très claire contre la décision de la Chambre d’appel du Tribunal, Carla Del Ponte pourrait parvenir à réchauffer les relations entre le Tribunal et les autorités rwandaises. Car depuis la décision prise le 3 novembre à La Haye par la Chambre d’appel de relâcher Barayagwiza suite à une erreur de procédure, le Tribunal International pour le Rwanda est en froid avec les autorités rwandaises. Au point que Kigali a refusé d’octroyer un visa à Carla Del Ponte et a empêché des témoins clefs du génocide de quitter le territoire rwandais pour témoigner devant la Cour d’Arusha.
«Dans l’état actuel des choses, le travail du tribunal est quasiment a l’arrêt», affirme Carla Del Ponte. De fait, sans collaboration avec le Rwanda, le Tribunal d’Arusha se trouve dans l’impossibilité de juger les présumés génocidaires.
Pour l’heure, le contenu de sa requête est tenu secret. Mais Carla Del Ponte disposerait d’éléments nouveaux qui permettraient de juger l’accusé devant une Cour internationale ou devant une cour nationale. Jean-Bosco Barayagwiza pourrait finalement être relâché par le Tribunal Pénal International. Avant d’être livré aux autorités rwandaises. Un cas de figure qui arrangerait tout le monde.
Arnaud Zajtman
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