Comptes en Suisse: Jean-Claude Duvalier va récupérer ses fonds
L’ancien dictateur d’Haïti, Jean-Claude Duvalier, renversé en février 1986, devrait récupérer deux de ses comptes bloqués depuis 13 ans en Suisse. La décision du Tribunal fédéral peut choquer. Elle reste malgré tout logique.
L’ancien dictateur d’Haïti, Jean-Claude Duvalier, renversé en février 1986, devrait récupérer deux de ses comptes bloqués depuis 13 ans en Suisse. La décision du Tribunal fédéral peut choquer. Elle reste malgré tout logique.
En 1971, Jean-Claude Duvalier (premier plan), alors âgé de 20 ans, succède à son père (arrière-plan), le tristement célèbre «Papa Doc», et devient président à vie d’Haïti. Soupçonné d’avoir «organisé une vaste entreprise de pillage des biens nationaux», «Bébé Doc» s’enfuit de son pays en 1986 pour échapper aux manifestants. Il s’exile en France.
À la demande des autorités haïtiennes, le 15 avril 1986, l’Office fédéral de la police bloque tous les comptes en Suisse des époux Duvalier, dans les cantons de Genève, de Vaud et de Zurich. Toutefois, le 19 septembre 1989, le Tribunal fédéral demande que les autorités haïtiennes fournissent à la Suisse «les garanties nécessaires quant au respect, dans leur pays, des principes découlant de la Convention européenne des droits de l’homme».
Or, depuis dix ans, la Suisse attend toujours les assurances réclamées à Haïti!. «Il faut au contraire constater que ce pays connaît toujours un chaos incompatible avec les relations judiciaires que seuls peuvent entretenir des Etats de droit», constate Dominique Poncet, l’avocat de Jean-Claude Duvalier.
Le Tribunal fédéral vient donc de débloquer deux des comptes à Zurich appartenant à l’ancien tyran. L’un contient 900 000 francs, l’autre 380 000 dollars. Des montants que doit attendre avec impatience l’ancien président à vie d’Haïti. Abandonné depuis plusieurs années par son épouse, Jean-Claude Duvalier, qui réside toujours en France, serait aujourd’hui, selon son avocat, sans le sou. On ignore les sommes détenues dans les comptes encore bloqués à Genève et à Lausanne.
Ian Hamel
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