Corruption en Bosnie : la Suisse envisage de réduire son programme d’aide à la Bosnie
Le président bosniaque Alija Izetbegovic a vigoureusement démenti les accusations de détournement de fonds (un milliard de dollars) destinés à l'aide humanitaire. La Suisse envisage une action en justice contre la Banque de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo.
Le président bosniaque Alija Izetbegovic a vigoureusement démenti les accusations de détournement de fonds (un milliard de dollars) destinés à l’aide humanitaire. La Suisse envisage une action en justice contre la Banque de Bosnie-Herzégovine à Sarajevo.
Le représentant musulman de la présidence tricéphale de la Bosnie, Alija Izetbegovic, considère que ces accusations émanent d’ennemis qui veulent entraver la reconstruction du pays. De son coté, Haris Silajdzic, premier ministre du gouvernement musulman, estime que ces accusations ruinent la crédibilité de la Bosnie au moment où ce pays cherche à gagner la confiance des organisations financières internationales.
Le New York Times s’est donc fondé sur un rapport confidentiel du service de lutte anti-corruption du Haut représentant de la communauté internationale en Bosnie. Et la porte-parole du haut représentant a confirmé les informations du quotidien américain.
Premier pays à réagir publiquement, la Suisse a donc menacé les autorités bosniaques de diminuer une partie de son aide. Mais Berne n’a pas agi sous la pression de ces révélations qui impliquent notamment la BH Bank à Sarajevo. Depuis novembre de l’année dernière, Berne ne passe plus par cette banque pour acheminer son aide financière sur place, car la BH Bank n’a pas été en mesure de verser une somme d’un peu plus d’un million de dollars. Berne veut donc savoir où est passé cette somme et envisage également des actions judiciaires , une démarche qu’ont déjà entreprises la mission de l’OSCE en Bosnie et l’organisation américaine USAID, confrontées toutes deux au même problème.
Par ailleurs, le gouvernement suisse attend la publication du rapport et pourrait, en concertation avec les autres pays impliqués dans cette affaire, prendre des mesures plus sévères.
Frédéric Burnand.
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