Des députés français s’intéressent à la lutte menée par les Suisses contre le blanchiment de capitaux
Une mission de l'Assemblée nationale française sur la délinquance financière est à Berne et à Genève pour y rencontrer les autorités politiques, policières, judiciaires et bancaires engagées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.
Une mission de l’Assemblée nationale française sur la délinquance financière est à Berne et à Genève pour y rencontrer les autorités politiques, policières, judiciaires et bancaires engagées dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.
Cette mission d’information parlementaire a été créée en France, en juin dernier, à la suite de «l’appel de Genève», véritable cri d’alarme collectif lancé quelques mois plus tôt par des magistrats de plusieurs pays d’Europe, révoltés par le développement de la criminalité financière en Europe.
Ce déplacement de deux jours en Suisse est le premier voyage à l’étranger de la mission d’information française présidée par le député socialiste Vincent Peillon. Chargée de débusquer les trajets de l’argent sale, elle a déjà procédé à l’audition, en France, de plusieurs ministres dont celui de l’Economie et de la Justice.
En Suisse, la mission se rend à Berne puis à Genève. Rendez-vous sont pris avec des responsables, élus, banquiers, magistrats, intellectuels et autres universitaires. Des visites sont prévues aux autorités fédérales, responsables de la traque au blanchiment, ainsi qu’aux autorités judiciaires dont les procureurs Bertossa, signataire de l’appel de Genève, et Perraudin, chargé notamment du dossier Elf. Au total, la mission française aura une quarantaine d’interlocuteurs. Une partie de ces rencontres auront lieu notamment lors d’un dîner à l’ambassade de France.
«Nous n’avons pas de préjugés», affirment les membres de la mission qui notent que la Suisse a déjà suivi les recommandations de l’OCDE pour lutter contre la délinquance financière. «Mais tout n’est pas encore résolu. Les législations ne suffisent pas, explique le président de la mission, car les criminels s’adaptent plus vite que les lois».
Les députés français vont donc poser beaucoup de questions pour identifier tout ce qui fait encore obstacle au repérage et à la sanction des capitaux mafieux. Contrairement à une commission parlementaire d’enquête, dit le président, une mission d’information n’est pas limitée par le temps et les frontières.
Après la Suisse, ces députés prévoient de se déplacer aussi en Grande-Bretagne et dans les «paradis fiscaux» européens que sont Monaco, le Liechstenstein et le Luxembourg.
Stéphane Meunier
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