Le Rwanda refuse de recevoir la procureure du TPR

Une nouvelle fois le torchon brûle entre le Rwanda et le Tribunal pénal international chargé de juger les responsables du génocide de 1994. Mais cette fois, c'est la Suissesse Carla Del Ponte qui se retrouve en première ligne.

Une nouvelle fois le torchon brûle entre le Rwanda et le Tribunal pénal international chargé de juger les responsables du génocide de 1994. Mais cette fois, c’est la Suissesse Carla Del Ponte qui se retrouve en première ligne.

Nommée l’été dernier à son poste, la procureure générale des Tribunaux Internationaux prévoit de se rendre en Tanzanie et au Rwanda à la fin du mois, pour une tournée de reconnaissance. La démarche aurait dû n’être qu’une formalité, jusqu’à ces jours derniers. Le tribunal a en effet remis en liberté, pour vice de forme, Jean-Bosco Barayagwiza, considéré comme l’un des architectes du génocide. Si la démarche se justifie entièrement en terme juridique, Kigali l’estime inacceptable, sur le plan moral. Voilà pourquoi le gouvernement rwandais vient de suspendre ses relations avec le Tribunal installé en Tanzanie, des relations qui venaient de s’améliorer après des années difficiles, comme le prouvait la récente nomination d’un représentant officiel du Rwanda au siège de la juridiction.

Carla Del Ponte avait promis une enquête, et «des mesures adéquates pour qu’à l’avenir les poursuites soient conduites avec diligence». Mais le Rwanda a décidé de faire monter la tension. Il vient de faire savoir à la Procureure qu’il n’est pas prêt à la recevoir, «à cause du comportement du Tribunal».

Carla Del Ponte doit faire face à un nouveau défi : user de talents diplomatiques pour faire revenir Kigali sur sa décision, ou frapper du poing sur la table.

Alain Franco