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Les banquiers réagissent aux pressions exercées sur la place financière suisse

A la tribune, le président de l'ASB Georg Krayer lors de la journée des banquiers à St-Gall. Keystone

L´Association suisse des banquiers (ASB) passe à l´offensive. Elle met sur pied une task force sur le modèle de celle créée lors de la crise des fonds en déshérence. Son rôle: renforcer la position des banques suisses sur la scène internationale.

A première vue, la décision semble paradoxale. Après plus de quatre ans de polémique et de négociation, l’affaire des fonds en déshérence est aujourd’hui pratiquement terminée. Les banquiers suisses, en voyant la plus grave crise de leur histoire se refermer, pourraient se contenter d’un soupir de soulagement.

Mais les voilà inquiets à nouveau. De quoi ont-ils donc peur pour créer une nouvelle task force, comme l’a annoncé vendredi, à l’occasion de la journée des banquiers, qui se tenait à St-Gall, Georg Krayer le président de l’ASB? Pour répondre, il faut rappeler deux événement récents, perçus, semble-t-il, par les banquiers comme autant de signaux d’alarme.

Tout d’abord, il y a eu, au printemps dernier, la publication de cette série de listes noires, destinées à épingler les paradis fiscaux: celle du Forum pour la stabilité financière, celle du GAFI (le Groupe d’action financière), et celle enfin de l’OCDE.

La Suisse se sort bien de cet examen, puisqu’on la range désormais dans la catégorie des bons élèves. Mais l’exercice a visiblement rendu les banquiers nerveux. Ainsi, Georg Krayer a rejeté vendredi les critiques, pourtant légères, formulée par le Forum, en mai dernier.

Autre source d’inquiétude, pour la place financière helvétique: le compromis adopté fin juin par les pays de l’Union européenne sur la question de la fiscalité de l’épargne. Des propositions qui vont à l’encontre du secret bancaire, puisqu’elles envisagent un échange d’information entre les différentes administrations. Et les Quinze ont bien l’intention de faire en sorte que la Suisse, notamment, prenne des mesures équivalentes.

Pour faire face à ces nouvelles menaces, l’ASB a donc décidé de renforcer ses structures. «Les organes constitutifs de notre association ne se réunissent que six fois durant l’année. Il est donc extrêmement difficile de réagir à court terme, dans des délais aussi rapides que les événements qui se sont déroulés ce printemps» explique Claude-Alain Margelisch, membre du Comité exécutif de l’Association.

D’où l’idée de cette task force, un Comité directeur constitué de sept personnalités exécutives. Sa tâche sera de procéder à une analyse constante de la situation. Elle devra être en mesure de proposer des solutions, des réactions dans un délai très bref.

De toute évidence, la crise des fonds non-réclamés datant de la Seconde Guerre mondiale, qui avait vu la création d’une première task force, est passée par là. «Cette expérience nous a démontré que cet organe était extrêmement performant pour régler ce genre de circonstances, admet Claude-Alain Margelisch. Nous aimerions maintenant constituer un nouveau Comité directeur avant que les événements se produisent. Je crois que là nous avons tiré la leçon de ce qui s’est passé avec les avoirs en déshérence».

Pierre Gobet

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