La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

Les débuts prometteurs de Sébastien Buemi en F1

Sébastien Buemi a terminé la saison par une belle 8e place au GP d'Abu Dhabi. Keystone

Malgré un creux au milieu du championnat, Sébastien Buemi a réalisé une première saison remarquée en Formule 1 au volant de sa Toro Rosso. Seizième du classement des pilotes avec 6 points, le Vaudois a de quoi se montrer satisfait. Interview.

Dès sa première course, en mars, Sébastien Buemi a marqué les esprits en terminant 7e du Grand Prix d’Australie. Huitième à Shanghai fin avril, le Vaudois de 21 ans est ensuite rentré dans le rang, notamment en raison d’une voiture peu performante, ne marquant pas le moindre point durant 12 Grand Prix. C’est en fin de saison que le «rookie» a de nouveau fait parler de lui, avec une 7e place au Brésil et une 8e place à Abu Dhabi.

Des résultats qui ont convaincu les dirigeants de l’écurie Toro Rosso de prolonger le contrat de Sébastien Buemi pour la saison prochaine.

swissinfo.ch: Comment jugez-vous vos performances au terme de cette première saison de Formule 1?

Sébastien Buemi: C’était une bonne saison. Il y a bien sûr des aspects positifs et d’autres plus négatifs, mais je suis globalement satisfait. Décrocher six points avec la voiture que j’avais est un bon résultat.

swissinfo.ch: Vous avez démarré puis terminé la saison en trombe. Que c’est-il passé entre deux?

S.B.: Ce n’était pas facile de rivaliser avec les autres écuries. Nous avions le plus petit budget du championnat et donc pas les moyens d’utiliser les «double diffuseurs» (ndlr: des accessoires placés à l’arrière de la voiture qui permettent une meilleure adhérence sur l’asphalte et qui ont été utilisés dès le début de saison par Brawn, Williams et Toyota), ce qui nous a beaucoup pénalisés. Nous avons pu disposer de la dernière version du diffuseur lors des trois dernières courses; d’où les performances réalisés depuis le GP du Japon.

C’est un peu dommage d’avoir connu autant de difficultés à mi-saison. Mais nous avons continué à nous battre et toute l’équipe technique a effectué un énorme travail afin de développer les pièces qui nous ont permis d’aller plus vite en fin de saison.

Tout cela fait partie de la F1. Certaines voitures sont plus rapides que d’autres. Nous avons eu un problème et nous avons travaillé durement pour le résoudre. Nous allons continuer sur cette lancée afin de démarrer la saison 2010 avec une voiture compétitive.

swissinfo.ch: Si on vous comprend bien, la domination des Brawn a été fortement influencée par l’utilisation des «double diffuseurs»?

S.B.: Brawn a démarré la saison avec une voiture beaucoup plus compétitive que les autres écuries. C’est pour cela qu’ils ont obtenu énormément de points dès les premiers GP.

Ils ont bien géré leur saison, mais à la fin, Red Bull les a rattrapés, puis même dépassés. Mais l’avantage acquis en début d’année était trop important à remonter pour Red Bull. Sans toutes ces histoires autour des «double diffuseurs», Red Bull aurait facilement remporté le championnat.

swissinfo.ch: Cette première saison a-t-elle modifié vos impressions sur le monde de la F1?

S.B.: Oui, c’est légèrement différent de ce que j’avais imaginé. Je ne m’attendais pas à ce qu’il puisse y a avoir de tels développements sur les voitures en cours de saison. Je ne pensais pas non plus que le temps passait si vite entre les courses. Et lors des week-ends de compétition, on n’a pas le loisir de se préparer comme on le souhaiterait.

En théorie, les pilotes bénéficient de quatre heures d’entraînement libres sur chaque circuit, ce qui peut paraître relativement long. Mais en pratique, vous êtes obligé de démarrer à 100% afin de développer au maximum le moteur sous peine de rester en retrait. Il faut également choisir les bons pneus et se soucier d’une multitude de petits détails. De l’extérieur, les gens ne réalisent pas tout le travail que cela nécessite.

swissinfo.ch: Est-ce que le pilote que vous êtes a changé en cours de saison?

S.B.: C’est difficile de savoir dans quelle mesure j’ai évolué car c’est un processus qui prend du temps. Je connais maintenant tous les circuits et les pilotes, tout me semble désormais normal.

Je ne pense pas que mon style de conduite a changé. Je suis assez doux avec la voiture. Je n’ai jamais eu de gros problèmes avec les pneus ou l’usure des équipements. C’est nécessaire de trouver la juste balance entre l’attaque et la nécessité de préserver les pneus. Ça sera particulièrement important l’année prochaine avec l’introduction de nouvelles règles qui obligeront à assurer le plein d’essence pour l’ensemble de la course.

Il n’y aura plus d’arrêt pour remettre de l’essence, seulement pour changer les pneus. Au départ, les voitures seront très chargées, ce qui impliquera davantage de contraintes sur les pneus et les freins. C’est en effet très différent de conduire une voiture qui fait 800 ou 650 kg. Ce ne sera pas facile, il faudra que nous changions nos styles de conduite.

swissinfo.ch: La vie de pilote ainsi décrite ressemble à un dur labeur. Mais qu’en est-il des fêtes glamour où se bousculent les célébrités?

S.B.: (rires) Ce n’est pas ce que vous imaginez, malheureusement. Il n’y a qu’une toute petite part de notre temps qui est consacreé à ce genre d’activités. La majorité du temps, nous nous astreignons à un entraînement physique intensif afin d’être prêt pour la course; il faut savoir que les températures dans le cockpit peuvent atteindre jusqu’à 50-60 degrés Celsius.

Durant un week-end de compétition, il n’y a pas la place pour ce genre de mondanités. Et même en dehors des courses, nous menons énormément de discussions avec les membres de l’équipe. Je suis maintenant de retour en Suisse pour passer un peu de temps en famille, mais ce sera plutôt une période de repos avant de reprendre la préparation pour la saison prochaine.

Simon Bradley, swissinfo.ch
(Traduction de l’anglais: Samuel Jaberg)

Aigle. Sébastien Buemi est né le 31 octobre 1988 à Aigle, dans le canton de Vaud, de parents garagistes et passionnés de sport automobile. Il réside à Manama (Bahreïn).

Karting. Buemi a débuté en karting dès 1994, avant de passer par les Formules BMW ADAC (2e en 2005), F3-Euroseries (2e en 2007), l’A1GP et les GP2-Series européennes et asiatiques (2e en Asie en 2008).

Formule 1. En 2009, pour sa première saison de Formule 1 au sein de l’écurie autrichienne Toro Rosso, Sébastien Buemi temine 16e avec 7 points récoltés (GP d’Australie: 7e/2 points; GP de Chine: 8e/1 point; GP du Brésil: 7e/2 points; Abu Dhabi: 8e/1point).

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision