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Une rallonge pour éviter les abus en matière de visas

Micheline Calmy-Rey s'exprimait ce vendredi à Berne. Keystone

La cheffe de la diplomatie réclame une rallonge budgétaire pour pouvoir étoffer le personnel suisse dans les représentations helvétiques à l'étranger.

Micheline Calmy-Rey espère ainsi prévenir des abus, tels que ceux qui ont été constatés dans l’affaire des visas de l’ambassade suisse au Pakistan, entre autres.

Les effectifs des représentations suisses à l’étranger doivent être renforcés et les employés locaux remplacés par des Suisses.

Pour ce faire, lance la ministre des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, il faut libérer une enveloppe budgétaire d’environ 22 millions de francs sur quatre ans, soit un peu moins de six millions de francs par année.

De mauvaises économies

Aux yeux de Micheline Calmy-Rey, certaines mesures d’économie décidées ces dernières années – comme le remplacement de personnel expatrié par des employés locaux – sont désormais en contradiction avec les standards minimaux de sécurité.

En effet, selon la cheffe de la diplomatie suisse, les collaborateurs indigènes sont soumis à beaucoup plus de pression que les ressortissants de nationalité helvétique.

Le département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) entend donc remplacer progressivement une centaine d’employés locaux par des collaborateurs en provenance de Suisse.

Par ailleurs, une cinquantaine de collaborateurs helvétiques supplémentaires seront nécessaires pour faire face à la hausse des tâches liées aux migrations, dont l’attribution des visas.

Un programme de synergies

Pour dégager des moyens financiers, le ministère des affaires étrangères va poursuivre la refonte de son réseau de représentations. Il va aussi étendre le programme de synergies lancé en 2003 entre les ambassades et les bureaux de la Direction du développement et de la coopération (DDC). De telles expériences ont déjà été menées avec succès à Madagascar, au Mozambique et en Macédoine.

Mais «ces mesures ont des limites», avertit Micheline Calmy-Rey. En effet, 80 % des représentations n’emploient que deux diplomates suisses. Pour économiser davantage, il faudrait fermer des ambassades, ce qui est contraire au principe de l’universalité de la présence suisse à l’étranger.

C’est pourquoi la ministre va aussi en appeler à ses collègues du gouvernement (Conseil fédéral) pour obtenir des fonds supplémentaires. Au total, le DFAE aurait besoin de six millions de francs supplémentaires par an.

L’électrochoc pakistanais

«Il est inadmissible que des employés de représentations suisses fassent du trafic sur la misère d’êtres humains», lance Micheline Calmy-Rey, en ajoutant que l’enquête administrative portant sur l’affaire de l’ambassade d’Islamabad devrait être achevée la semaine prochaine.

Pour mémoire, une centaine de cas d’abus probables sont apparus pour le seul mois de septembre 2005, d’après une enquête interne menée par un diplomate suisse au Pakistan.

Au moins deux ex-employés locaux de l’ambassade de Suisse au Pakistan sont soupçonnés d’avoir travaillé pour le compte d’une organisation criminelle.

En visite le week-end dernier à Islamabad, la cheffe du DFAE a confirmé que la représentation helvétique avait été sans «aucun doute» «la cible d’un réseau criminel impliquant un trafic d’êtres humains».

Mais, précise le ministère des Affaires étrangères, rien laisse penser que des ressortissants suisses auraient pu être impliqués dans ces affaires. Du moins, jusqu’à maintenant.

swissinfo et les agences

– Plusieurs affaires de corruption ont été révélées ces dernières années dans le cadre de l’octroi de visas suisses.

– Des cas avérés ou présumés ont été découverts, au Pakistan, en Erythrée, à Oman, au Pérou, en Russie, au Nigeria, au Congo et en Serbie, entre autres.

– Chaque année, les 141 représentation helvétiques à l’étranger délivrent au total quelque 500’000 visas et refusent environ 40’000 demandes.

– Ce nombre devrait passer à 400’000 après l’entrée en vigueur de l’accord Schengen sur le contrôle des frontières passé avec l’Union européenne.

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