Des perspectives suisses en 10 langues

Des milliards pour la route et le rail

Sérieux investissements en vue pour le rail comme pour la route. Keystone

Le gouvernement a précisé vendredi ses intentions quant à l'avenir des réseaux routiers et ferroviaires. Ces 20 prochaines années, ce sont jusqu'à 30 milliards de francs qui pourraient être investis.

Les infrastructures pour le trafic motorisé et le train atteignent la limite de leur capacité…

Le Conseil fédéral a donc mis vendredi en consultation un projet visant à faciliter le trafic dans les agglomérations et un autre contre les bouchons sur les autoroutes. Le projet ferroviaire («Rail 2030») suivra quant à lui en 2010.

Goût de bouchon

La Suisse est donc condamnée à investir, en premier lieu pour éliminer des goulets d’étranglement du réseau des routes nationales. Le gouvernement prévoit d’affecter à cette fin 5,5 milliards de francs pour les 20 ans à venir.

Faute de pouvoir répondre à tous les vœux, ce qui coûterait environ 15 milliards, le Conseil fédéral a fixé des priorités. Quatre chantiers sont jugés urgents: la suppression du goulet d’étranglement de la zone de Crissier, près de Lausanne (Vaud), l’élargissement à six voies du tronçon Härkingen (Soleure)-Wiggertal (Argovie), le tronçon Blegi-Rütihof (Zoug), ainsi que le contournement nord de Zurich.

Ces projets devraient bénéficier de 1,58 milliard ainsi que de 174 millions pour les travaux d’études et la planification. S’y ajouteront 4,49 milliards pour huit projets qualifiés d’assez urgents, notamment l’axe Le Vengeron (Genève)-Coppet (Vaud) et les environs de Berne. Les projets considérés comme moins urgents sont reportés, d’autres écartés. A noter que plusieurs passent à la trappe en Suisse romande.

Agglomérations

La demande de fonds pour les infrastructures d’agglomération était très forte. Trente projets ont été déposés. Pour tous les réaliser d’ici 2018, la Confédération aurait dû débourser 6,8 milliards, soit le double des 3,4 milliards encore disponibles. Le gouvernement a donc dû trancher.

Il s’est concentré, dit-il, sur les mesures présentant le meilleur rapport coût-utilité. La Confédération, qui participe au financement des projets à hauteur de 30 à 40%, en soutiendra 26. Suivant leur urgence, les projets seront financés dans la première étape (2011-2014) ou dans la deuxième étape (2014-2018).

En Suisse romande, la priorité sera donnée à des options comme le tram Renens-Lausanne, les extensions de tram à Genève, l’amélioration de la ligne RER Genève-Coppet ou des réaménagements de routes à Yverdon, Neuchâtel, à la Chaux-de-Fonds et à Delémont.

Les fonds pour la deuxième étape seront répartis dans environ quatre ans.

Rail 2030

Le Conseil fédéral mettra en consultation d’ici le printemps 2010 deux variantes pour la 2e étape du développement de l’infrastructure ferroviaire «ZEB 2», rebaptisé «Rail 2030». La première portera sur 21 milliards de francs, la seconde sur environ 12 milliards.

Selon les exigences du Parlement, toutes les options d’extension de ZEB 1 seront examinées, a annoncé vendredi le Conseil fédéral. La 3e voie CFF entre Lausanne et Genève et le tunnel de Gléresse (Berne) font notamment partie du catalogue.

La première variante prévoit un aménagement du réseau ferré pour un montant global de 21 milliards de francs sur près de 25 ans. Le montant annuel des tranches, soit 1,2 milliard, sera à peu près semblable à celui du montant actuel du Fonds pour les transports publics (FTP) à destination du ZEB.

La deuxième variante ne prévoit qu’un investissement de 12 milliards, avec des dépenses de quelque 850 millions de francs par an. Mais cette variante n’autorise pas un véritable développement du trafic d’agglomération, selon le DETEC, alors que la demande s’accroît.

La réalisation de Rail 2030 nécessitera de nouveaux modèles de financement, en particulier des recettes supplémentaires a déclaré le ministre des transports Moritz Leuenberger vendredi devant la presse.

Le gouvernement a exclu expressément une hausse de la TVA, a indiqué Moritz Leuenberger. Il a toutefois estimé possible que cette source de revenus revienne sur le tapis si les participants à la consultation, attendue en 2010, le souhaitent.

Le conseiller fédéral a aussi évoqué comme piste susceptible d’être creusée une augmentation du prix des billets de train, la conclusion de partenariats public-privé et une adaptation de la clé de répartition de la redevance poids lourds (RPLP). Le versement d’une part de la taxe CO2 étendue aux carburants n’est pas d’actualité, car ce projet vient d’être mis en consultation, a précisé M. Leuenberger.

Réactions

Les partis bourgeois, les milieux économiques et les clubs d’automobilistes ont salué le projet d’élimination des goulets mais refusent catégoriquement l’augmentation prévue des taxes sur les carburants.

La gauche et les Verts se félicitent de la promotion du rail mais demandent les investissements les plus élevés, notamment pour maintenir des emplois. Les Verts, pour leur part, refusent les crédits pour la route, notamment parce qu’ils ne peuvent engendrer qu’une augmentation du trafic.

swissinfo et les agences

Lieux prioritaires:
– Nœud de Crissier (Vaud)
– Elargissement à six voies du tronçon Härkingen (Soleure) – Wiggertal (Argovie)
– Le tronçon zougois entre Blegi et Rütihof
– Le contournement nord de Zurich.

Huit autres projets assez urgents devraient également pouvoir être réalisés :
– améliorer la circulation entre Le Vengeron et Coppet (Genève)
– augmenter le nombre de pistes de plusieurs tronçons autour de Berne
– fluidifier le trafic dans les régions de Winterthour, de Bâle et celle entre Luterbach (Argovie) et Härkingen (Soleure).

Les projets déclarés «moins urgents» sont reportés, d’autres écartés. Côté romand, l’élargissement à six voies du tronçon Etoile-Perly (Genève), et, pour le canton de Vaud, la suppression des problèmes entre Nyon et Morges-Ouest, l’élargissement à six voies de la route entre Villars-Ste-Croix et Cossonay ainsi que le projet concernant l’échangeur entre Villars-Ste-Croix, La Croix et Montreux passent à la trappe.

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision