ABB retrouve les chiffres noirs
Après quatre ans de déficits, le groupe technologique helvético-suédois renoue avec le bénéfice. Il boucle 2005 sur un gain de 735 millions de dollars.
Le chiffre d’affaires grimpe de 9%, à 22,442 milliards de dollars, dépassant nettement les attentes des analystes. Pour la première fois depuis cinq ans, ABB versera donc un dividende à ses actionnaires.
C’est une première depuis l’an 2000: ABB renoue avec les chiffres noirs. En 2005, le groupe électrotechnique a dégagé un bénéfice net de 735 millions de dollars, contre une perte de 35 millions en 2004.
Les ventes ont progressé de 9% à 22,4 milliards de dollars, tandis que les entrées de commandes ont crû de 9% également à 23,5 milliards de dollars.
Témoin du retour de la multinationale à la rentabilité, son résultat d’exploitation avant impôts, intérêts et amortissements (EBIT), même grevé d’une charge de 43 millions au titre de la restructuration de son secteur des transformateurs, a bondi de 67% 1,742 milliard de dollars.
Retour du dividende
La performance du groupe dépasse les attentes des analystes, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 691 millions de dollars et un EBIT de 1,695 milliard. Conséquence de ce retour à la croissance, ABB versera pour la première fois depuis cinq ans un dividende à ses actionnaires, soit 12 centimes par action.
A la fin de l’exercice sous revue, l’endettement net d’ABB se montait à 508 millions de dollars, contre 1,1 milliard un an plus tôt. «La forte performance affichée lors du deuxième semestre 2005, nous donne une bonne base pour commencer l’année et poursuivre notre croissance», commenté Fred Kindle, président du conseil et de la direction, cité dans le communiqué diffusé jeudi matin.
L’affaire de l’amiante bientôt réglée
Pour mémoire, l’accord sur l’amiante aux Etats-Unis avait entraîné ABB dans les chiffres rouges l’an passé. Avec les versements supplémentaires, le groupe avait dû retraiter ses résultats, avec à la clef une perte nette de 35 millions de dollars, contre un bénéfice net annoncé à 201 millions.
Le retraitement des résultats 2004 reflétait l’accord intervenu en mars sur un nouveau plan de faillite en vue de régler les questions liées à l’amiante des filiales américaines Combustion Engineering (CE) et Lummus Global.
Une audience en justice visant à entériner définitivement le plan d’indemnisation des employés autrefois en contact avec la substance cancérigène aura lieu le 28 février.
swissinfo et les agences
ABB en 2005:
Chiffre d’affaires: 22,442 milliards de dollars (+8,9%)
Ebit (bénéfice avant impôts et amortissements): 1,742 milliard de dollars.
Bénéfice net: 735 millions de dollars (contre une perte de 35 millions en 2004)
ABB (pour Asea Brown Boveri) est né en 1988 de la fusion du Suédois Asea (fondé en 1883) et du Suisse BBC Brown Boveri (fondé en 1891).
ABB est un des leaders mondiaux des techniques de l’énergie et de l’automation, qui réalise la moitié de son chiffre d’affaires hors d’Europe.
En 2002 et 2003, le groupe a été secoué par les procès de l’amiante aux Etats-Unis et par l’affaire des «parachutes dorés» versé à certains de ses anciens dirigeants, dont Percy Barnevik.
A cette époque, la valeur de l’action ABB était tombée de 25 francs à moins de 3 francs. Elle ne s’est redressée que lentement.
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