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Dans la rue pour l’usine Swissmetal Boillat

Comme un an auparavant, le mouvement de soutien à l'usine de Reconvilier bat le pavé. Keystone Archive

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi soir à Reconvilier, dans le Jura bernois. Elles appellent au maintien de l'usine Swissmetal Boillat.

Un an après avoit fait grève, les employés restent très inquiets sur leur sort. La direction de Swissmetal n’a pas décidé quel site accueillera finalement la fonderie du groupe.

Comme il y a une année presque jour pour jour, toute une région se mobilise à nouveau pour la «Boillat». Entre 700 et 1000 personnes se sont déplacées, selon les observateurs sur place.

La foule, composée pour l’essentiel de familles, de représentants politiques et d’ouvriers, a brandi des dizaines de torches. Sur les pancartes, on pouvait lire: «Délocalisons Hellweg» ou «Sauvons notre région».

Depuis la mi-octobre, des rumeurs font état du transfert du secteur fonderie du Jura bernois à Dornach (Canton de Soleure).

La direction n’a pas vraiment rassuré le personnel en annonçant mardi qu’elle déciderait d’ici trois mois qui, du site du Jura bernois ou de Dornach, abritera les activités de fonderie pour l’ensemble du groupe.

Comme la direction l’a aussi annoncé, quel que soit le choix, 150 emplois disparaîtront d’ici à 2010 au sein du groupe (750 emplois au total).

Dans trois mois

Selon la stratégie sur cinq ans présentée mardi, le site de Dornach, siège du groupe, verra un renforcement de la transformation à froid.

Quant à celui de Reconvilier, il devrait se muer en centre de compétences pour fils et barres à haute valeur ajoutée.

Quelque 75 millions de francs seront investis sur cinq ans, financés pour l’essentiel par des moyens internes.

Dans le domaine de la transformation à chaud, un seul site sera donc appelé à abriter la fonderie pour éviter les doublons.

Le choix du lieu doit encore faire l’objet d’analyses et d’études, a expliqué le patron du groupe Martin Hellweg.

Engagement pris

Aucune usine ne sera privilégiée au détriment de l’autre, a précisé l’Allemand en réponse aux spéculations sur une fermeture à terme de Reconvilier.

Une réaction – une grève par exemple – sera prise en comptes dans l’évaluation, prévient le président du conseil d’administration Friedrich Sauerländer.

«La population veut se battre et dire non au démantèlement», expliquait pour sa part le syndicat UNIA mardi soir.

En mettant sur pied cette manifestation, le syndicat entendait rappeler au conseil d’administration de Swissmetal qu’il a signé l’an dernier un accord portant sur un certain nombre d’assurances.

Le groupe soleurois y garantissait en particulier le maintient du site de production de Reconvilier.

swissinfo et les agences

Swissmetal sur les neuf premiers mois de l’année:
Chiffre d’affaires en baisse de 5% à 147,4 millions de francs.
Résultat avant intérêts et taxes (EBIT) en régression de moitié à 2,6 millions de francs.
Swissmetal est en surcapacités dans le domaine des produits standards.
Le groupe souffre également des cours élevés du cuivre.

– Le 16 novembre 2004, les 400 employés, ouvriers et cadres de Swissmetal à Reconvilier se mettaient spontanément en grève.

– Leur but: protester contre le licenciement du directeur du site. Par la suite, ils avaient aussi exigé, en vain, le départ du directeur du groupe Martin Hellweg.

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