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Deiss dope le commerce entre AELE et Corée

Puissance commerciale de premier ordre, la Corée du Sud jongle avec les conteneurs. Keystone

L’Association européenne de libre échange (AELE), dont la Suisse est membre, conclut un accord de libre échange avec la Corée du Sud.

Cette percée a été initiée par le ministre suisse de l’économie Joseph Deiss. Il s’agit d’une première européenne pour la Corée.

Joseph Deiss table sur de solides bénéfices pour la Suisse après sa réunion avec son homologue coréen Hyun-Chong Kim (ministre du commerce). Cette entrevue, qui marquait la conclusion des négociations en vue de l’accord, s’est tenue à Dalian (Chine), en marge d’un mini sommet ministériel de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

«Ce traité offre des opportunités considérables pour la Suisse», indique le ministre helvétique de l’économie, qui lie ces bonnes perspectives à la poursuite de la forte croissance économique de l’Asie ces prochaines années.

Cet accord dopera les relations commerciales entre la Corée du Sud et une organisation (l’AELE – Association européenne de libre-échange) aujourd’hui composée de l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse. Actuellement, leur volume d’échanges se chiffre au total à 2,75 milliards de francs.

Les Coréens eux-mêmes estiment que les exportations de l’AELE vers le pays du matin calme pourraient augmenter de plus de 700 millions de dollars par an. Les importations en provenance de la Corée grimperaient, elles, de 600 millions.

Hausse considérable des échanges

Pour la Suisse, Joseph Deiss juge plausible une hausse des échanges située dans une fourchette de 10 et 30% de croissance. En 2004, les exportations helvétiques vers la Corée du Sud se sont chiffrées déjà à plus de 1,3 milliard de francs et les importations ont atteint quelque 600 millions.

La Corée est la septième puissance économique du monde, avec un marché de 22,6 millions d’habitants. L’an dernier, son produit intérieur brut (PIB) dépassait 600 milliards de dollars.

Joseph Deiss souligne qu’il s’agit d’un accord de libre-échange et de coopération. Il porte donc sur un domaine plus vaste que le seul secteur commercial. De multiples thèmes sont abordés par le traité, notamment la politique de concurrence, les services et la propriété intellectuelle.

Le ministre sud-coréen a fait preuve d’un intérêt particulier pour cet approfondissement des relations. Il trouve en effet qu’une trop grande distance sépare encore l’Europe de la Corée du Sud et de l’Asie en général.

La conclusion politique des négociations constitue ainsi une première dans les relations entre la Corée et le Vieux continent. Joseph Deiss est à l’origine des premières démarches, initiées en novembre 2003 lors de son séjour à Séoul.

Le processus officiel a démarré un an plus tard, en décembre dernier, pour aboutir après quatre étapes de négociations. Une affaire rondement menée, puisque «six mois plus tard, le résultat est là», constate Joseph Deiss.

Signature prévue à Genève

Reste maintenant la signature définitive de l’accord. Celle-ci est prévue fin novembre à Genève à l’occasion de la réunion ministérielle automnale de l’AELE. Chaque pays suivra ensuite sa propre procédure de ratification.

L’AELE n’est évidemment pas un «bleu» en matière d’accord de libre échange. Elle dispose de tels accords avec l’Union européenne et avec quatorze pays – Bulgarie, Chili, Croatie, Israël, Jordanie, Liban, Macédoine, Mexique, Maroc, Autorité palestinienne, Roumanie, Singapour, Tunisie et Turquie.

Des négociations sont actuellement en cours avec le Japon notamment. La Corée du Sud a pour sa part signé des accords de libre échange avec le Chili et Singapour.

swissinfo et les agences

Selon la Banque mondiale, la Corée du Sud est la septième puissance économique du monde (l’UE étant considérée comme un acteur unique).
L’AELE est la dixième puissance mondiale.
Exportations helvétiques vers la Corée du Sud: 1,3 milliard de francs en 2004.
Importations de la Corée du Sud: 600 millions.
Volume d’échanges entre AELE et Corée du Sud: 2,75 milliards.
L’accord de libre échange devrait ajouter 1,65 milliards de francs à ce volume d’échanges chaque année.

– L’AELE a été créée en 1960 pour faire contrepoids à la Communauté économique européenne – aujourd’hui l’Union européenne (UE). Ses membres fondateurs étaient l’Autriche, le Danemark, la Norvège, le Portugal, la Suisse, la Suède et le Royaume-Uni.

– A ce jour, l’AELE compte encore quatre membres – Islande, la Norvège, le Lichtenstein et la Suisse.

– Hormis la Suisse, ces pays font aussi partie de l’Espace économique européenne (EEE).

– L’AELE dispose d’accords de libre échange avec les pays de l’UE et de quatorze autres nations d’Europe, d’Amérique et d’Asie.

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