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Le poids des médicaments pèse de plus en plus lourd

La facture des médicaments continuera d'augmenter en 2007. imagepoint

Les mesures prises par Berne contre la hausse du prix des médicaments ont été annulées par l'arrivée de nouveaux médicaments chers, explique le surveillant des prix.

En 2006, la facture globale des médicaments a augmenté de 120 millions de francs, malgré les économies de 365 millions qui ont été réalisées.

Le paquet décidé en automne 2005 pour faire baisser les prix surfaits des médicaments comprenait deux mesures: la quote-part que les patients paient de leur poche a été augmentée à 20% pour les médicaments originaux, tandis qu’elle a été laissée à 10% pour les génériques.

D’autre part, un accord a été passé entre l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et l’industrie pharmaceutique pour faire baisser le prix des anciens médicaments.

L’économie directement attribuable à ces deux mesures est de 356 millions de francs, a indiqué le surveillant des prix Rudolf Strahm mardi.

Mesurse insuffisantes

Les mesures prises ont certes «porté des fruits», a relevé «Monsieur Prix». Mais il s’agit d’un «effet de niveau unique», qui n’a pas réussi à briser la tendance haussière.

L’augmentation du chiffre d’affaires global de 120 millions de francs montre que l’évolution «normale» du marché a réussi à dépasser les économies réalisées, note le surveillant des prix.

La facture globale des médicaments continuera à augmenter sans doute également en 2007 pour les caisses-maladie.

«Pseudo-innovations»

En effet, cette évolution ne s’explique pas par une hausse de la consommation de médicaments, estime Rudolf Strahm. Pour lui, l’industrie pharmaceutique a réussi à remplacer d’anciens produits relativement bon marché par des nouvelles préparations bien plus chères.

Ces «nouveaux» médicaments n’étaient en partie que de nouvelles combinaisons de substances connues. Le surveillant des prix parle de «pseudo-innovations».

Cette politique de manipulation profite d’un vide juridique et réussit à gonfler la facture globale par simple substitution de produits souvent tout à fait comparables et sans plus-value thérapeutique.

Pour limiter l’inondation du marché par des «pseudo-innovations», Rudolf Strahm propose donc que l’admission de nouveaux médicaments par Swissmedic soit assortie d’un examen de la plus-value thérapeutique.

Interpharma se défend

Interpharma, l’association qui représente les entreprises pharmaceutiques pratiquant la recherche, rejette les accusations de Rudolf Strahm.

Les économies de 365 millions de francs découlant des mesures prises en automne 2005 dépassent nettement les attentes. De plus, en Suisse, la consommation de génériques est bien plus élevée que dans d’autres pays, a indiqué mardi Thomas Cueni, secrétaire général.

Les critiques de Monsieur Prix concernant les «pseudo nouveaux
médicaments» sont par ailleurs «totalement déplacées». Ce sont des
produits innovants tels que des médicaments contre le cancer qui
ont enregistré une forte croissance.

«Il y a de la croissance là où de nouveaux et meilleurs médicaments sont mis à disposition», a conclu Thomas Cueni..

swissinfo et les agences

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Monsieur Prix

Ce contenu a été publié sur Le Surveillant des prix – ou Monsieur Prix – veille à ce que les cartels et les entreprises puissantes ne profitent pas de leur position dominante pour imposer ou maintenir des prix abusifs. Monsieur Prix recherche d’abord une solution à l’amiable. En cas d’échec, il peut imposer une baisse de prix ou une réduction de…

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Ce qui a augmenté:
En 2006, 598 préparations à un prix moyen de 66,50 francs ont été retirées de la liste des spécialités et remplacées par 543 nouvelles préparations au prix moyen de 180,70 francs par emballage.

Chaque nouveau médicament coûte en moyenne le triple du médicament substitué.

Ce qui a été économisé:
Sur 365 millions de francs, 180 millions ont été économisés grâce à l’accord avec l’industrie pharmaceutique, mais Monsieur Prix en escomptait 250 millions.

65 millions de francs ont été économisés en remplaçant des préparations originales par des génériques.

Enfin, les baisses «volontaires» pour faire face à cette concurrence générique accrue sont estimées à 120 millions de francs.

Part des médicaments dans les dépenses de santé (2005):

Suisse: 10,4%

Etats Unis: 12,4%

Allemagne: 15,2%

France: 16,4%

Italie: 20,1%

Le minimum se trouve en Norvège avec 9,1%.

Le maximum en République de Slovaquie avec 31,9%

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