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Le WEF retrouve sa vocation première

Avec son slogan «l'impératif créatif», le WEF attend des idées fraîches de la part des leaders mondiaux. Keystone

Pour son édition 2006, le Forum économique mondial (WEF) accueille à Davos davantage de représentants de l'économie et moins de politiciens que l'an dernier.

La révolution des nouvelles technologies, le boom des économies chinoise et indienne figurent au centre des discussions qui démarrent marcredi dans la station grisonne.

Après une édition 2005 axée sur le développement Nord-Sud, lors de laquelle certains chefs d’entreprise n’avaient pas apprécié de se voir voler la vedette par des stars comme l’actrice américaine Sharon Stone, le WEF offre cette année une large tribune au monde des affaires.

«Nous revenons à ce que nous sommes, commentait le président et fondateur du WEF Klaus Schwab dans une interview accordée au quotidien Le Temps. Nous ne changeons pas d’orientation. Simplement, nous élargissons de nouveau le spectre des discussions.»

Plus de la moitié des 2340 participants seront ainsi issus des milieux économiques. Parmi eux, 735 patrons ou présidents de multinationales, Richard Branson (Virgin), Bill Gates (Microsoft) et Michael Dell (Dell), entre autres. C’est un record pour cette 36e édition du Forum.

Les hommes forts de 60 groupes suisses prendront également la parole, à l’image de Peter Brabeck (Nestlé), Marcel Ospel (UBS), Oswald Grübel (Credit Suisse Group) ou Daniel Vasella (Novartis).

L’absence de Washington

Parmi les invités de marque réunis dans la station grisonne, on comptera seulement une quinzaine de chefs d’Etat ou de gouvernement. Et cette année, aucun responsable gouvernemental américain de premier plan n’est annoncé. Israéliens et Palestiniens seront aussi largement absents.

Côté politique, les projecteurs seront notamment braqués sur la chancelière allemande Angela Merkel, qui ouvrira les travaux mercredi avec le président de la Confédération Moritz Leuenberger. Trois autres ministres suisses seront présents.

Comme l’an passé, Joseph Deiss présidera une réunion informelle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le ministre suisse de l’économie rencontrera aussi son homologue américain Robert Portmann pour évaluer la faisabilité d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.

Sous le slogan «l’impératif créatif», de multiples tables rondes seront organisées. Des acteurs de la société civile et des milieux culturels y participeront. Pour la première fois au WEF, des personnalités du sport (Pelé et Mohammed Ali, entre autres) apporteront leur regard sur le monde.

Cap à l’Est

Parmi les thèmes abordés lors de cette édition: le boom des économies chinoise et indienne. «Le centre de gravité du monde se déplace à l’Est, note Klaus Schwab. Une montée en puissance à considérer non pas comme une menace mais comme une chance».

Le vice-Premier ministre chinois Zeng Peiyan, responsable du plan quinquennal chinois, sera à Davos, de même que le gouverneur de la banque centrale Zhou Xiaochuan. L’Inde, elle, sera représentée par son ministre du commerce Kamal Nath.

Lors de la présentation du programme 2006, le président et fondateur du WEF a également rappelé que le Forum économique mondial avait pour coutume d’éviter les sujets «trop politisés».

Nucléaire iranien

Il a ainsi avoué que son équipe ne savait pas encore comment aborder la crise du nucléaire iranien, malgré la présence à Davos de Mohamed El Baradei, directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et de Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU.

Pour la quatrième fois, le WEF aura son pendant avec l’Open Forum. Il se penchera notamment sur les femmes au pouvoir. La ministre suisse des affaires étrangères Micheline Calmy-Rey et la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue présidente en Afrique, seront de la partie.

En sollicitant Angelina Jolie, le forum alternatif captera sans aucun doute l’attention médiatique. Les organisateurs se défendent néanmoins de céder au glamour, en avançant l’engagement de l’actrice américaine dans le domaine humanitaire.

Manif anti-WEF à Bâle

Autre moment fort, en marge du Forum: «Public Eye Awards», l’organisation pilotée par la Déclaration de Berne et Pro Natura, remettra mercredi un «prix» aux entreprises les plus irresponsables en matière sociale et écologique. Nestlé, Novartis, Ciba SC et Syngenta sont en lice.

Après la journée d’action nationale de samedi dernier, les altermondialistes se retrouveront samedi prochain à Bâle pour une nouvelle manifestation contre le WEF. La veille, Attac Suisse organisera à Zurich la 6e édition de l’«Autre Davos».

swissinfo et les agences

En 1971, Klaus Schwab fonde l’European Management Symposium à Davos, qui deviendra en 1987 le Forum économique mondial.
Le WEF est une organisation sans but lucratif. Parmi ses membres figurent plus de 1000 entreprises et 90 Etats.
La 36e édition du WEF, qui se tient du 25 au 29 janvier à Davos, a pour slogan «l’impératif créatif».

– L’édition 2006 du WEF accueille 735 patrons ou présidents de multinationales.

– Côté politique, seule une quinzaine de chefs d’Etat ou de gouvernement sont attendus. Parmi eux, la chancelière allemande Angela Merkel.

– Cette année, le monde du sport fera son entrée à Davos avec les légendes du football Pelé et de la boxe Mohammed Ali, entre autres.

– Quelques célébrités seront aussi présentes, comme les chanteurs Bono et Peter Gabriel et l’actrice Angelina Jolie.

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