Nouvelle poussée de chômage en Suisse

La recherche d'un emploi passe notamment par la lecture de la presse spécialisée. Keystone Archive

Le taux de chômage a une nouvelle fois progressé en janvier, s'inscrivant à 4,1%. Il s’agit du plus fort taux de sans-emploi depuis onze mois.

Par rapport à décembre, la hausse est de 0,1%. Elle s’explique exclusivement par des facteurs saisonniers.

Le taux de chômage de janvier pour l’ensemble du pays est ainsi remonté à sa valeur de mars 2004. A la fin du mois sous revue, 162’032 personnes étaient inscrites au chômage, soit 3616 de plus qu’à la fin décembre, a annoncé lundi le Secrétariat d’Etat à l’économie (seco).

Le nombre de chômeurs de longue durée, c’est-à-dire inscrits depuis plus d’un an à un office du travail, a progressé de 0,7 % à 31’003 personnes.

Selon la nationalité, le chômage a davantage augmenté en janvier chez les étrangers, de 1910 personnes à 68’073, montrant un taux de chômage de 7,6%, en hausse de 0,2% par rapport à décembre.

Pour les Suisses, le nombre de chômeurs a progressé de 1706 personnes à 93’959, soit une hausse du taux de 0,1% à 3,1%.

L’ensemble des demandeurs d’emploi recensés – soit les chômeurs inscrits et les demandeurs non-chômeurs, au nombre de 67 592 en janvier – a progressé de 1990, à 229’624 personnes.

En comparaison, l’offre reste faible, même si le nombre de places vacantes annoncées aux offices du travail a augmenté, de 1257 unités à 7616.

Facteurs saisonniers

La progression du chômage de janvier se situe au bas de la fourchette des estimations et a des causes exclusivement saisonnières, explique Jean-Luc Normann, directeur du marché du travail au seco.

En termes désaisonnalisés, le nombre de chômeurs est en fait en repli depuis cinq mois, relève-t-il.

Reste que les effets d’une croissance économique se font toujours attendre sur le marché du travail, et restent pour l’heure faibles. Pour l’ensemble de l’année en cours, le taux de chômage devrait se situer autour de 3,7% selon Jean-Luc Normann.

Jeunes: toujours difficile

Par classes d’âge, les jeunes de 15-24 ans (30’494 inscrits, + 446) restent proportionnellement les plus frappés par le chômage en Suisse, avec un taux de 5,5%, en hausse de 0,1% par rapport à décembre.

Celui des 25-49 ans (99’793 inscrits, + 2440) a augmenté de 0,1% à 4,1%, alors que celui des plus de 50 ans (31’745 inscrits, + 730) est resté stable à 3,2%.

Sans compter la pénurie de places d’apprentissage, l’entrée des jeunes sur le marché du travail reste difficile, relève Jean-Luc Normann.

De ce fait, même si le chômage va se tasser dès mars pour des raisons saisonnières, l’arrivée d’une nouvelle volée de jeunes en fin de formation au début de l’été va à nouveau pousser les taux à la hausse.

Fin de droit

Par ailleurs, sur la base de données provisoires fournies par les caisses de chômage, 2779 personnes ont épuisé au mois de novembre dernier leurs droits aux prestations de l’assurance-chômage.

Sur ce nombre, 857 personnes (un tiers) étaient toujours inscrites à un office de placement et continuaient à être prises en compte par la statistique.

Mais seules 338 personnes avaient retrouvé un emploi dans l’intervalle. Pour la majorité, soit 1584 personnes (57%), le seco dit en être réduit à des hypothèses, qui vont de la reprise d’une activité lucrative à un départ pour l’étranger en passant par une formation ou le retrait du marché du travail.

swissinfo et les agences

Faits

Le taux de chômage était de 4,1% à la fin janvier, ce qui représente 162’032 personnes
C’est 0,1% de plus que le mois précédent
Fin janvier, 229’624 personnes étaient à la recherche d’un emploi

En bref

– Le taux de chômage est de 4,1% au plan national. Mais il ne frappe pas partout avec la même intensité.

– Les cantons les plus touchés: Genève (7,5%), Vaud (5,8%), Tessin (5,7%), Valais (5,3%), Jura et Neuchâtel (4,7%), Bâle-Ville (4,5%) et Zurich (4,4%).

– Les autres se situent sous la moyenne nationale. Uri (1,6%) est le moins touché.