Dans quels domaines performent les meilleures start-up de Suisse?
Un bracelet qui permet de déterminer les jours de fertilité, une tour de contrôle pour les véhicules sans pilote, des technologies de pointe pour le diagnostic tissulaire, de la peau cultivée en laboratoire: telles sont les innovations développées par les meilleures startups suisses, récompensées mercredi au TOP 100 Swiss Startup Awards.
Les start-up (ou jeunes pousses), c’est-à-dire les jeunes entreprises développant de nouvelles idées technologiques ou commerciales au fort potentiel de croissance, sont un peu comme les emblèmes de la capacité d’innovation d’une place économique. L’activité de ces jeunes pousses est donc particulièrement révélatrice pour la Suisse qui, pour la huitième année consécutive, est classée numéro 1 dans l’indice mondial de l’innovation Lien externepublié par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
Dans ce contexte, les TOP 100 Swiss Startup AwardsLien externe sont une excellente occasion d’évaluer chaque année les tendances et les perspectives du secteur. A noter tout d’abord que parmi les 100 meilleures start-up de l’année, sélectionnées par un jury d’experts, près de la moitié sont basées dans le canton de Zurich et un quart dans le canton de Vaud. Neuf entreprises zurichoises et vaudoises figurent parmi les dix premières du classement.
Cela démontre le dynamisme du centre économique zurichois et du bassin lémanique, mais aussi l’importance de la présence dans ces régions des deux Ecoles polytechniques fédérales (EPFZ et EPFL), considérées parmi les meilleurs instituts technologiques du monde. Depuis plusieurs années, de grands efforts ont été déployés pour rapprocher davantage le secteur de la recherche scientifique et technologique du monde de l’entreprise. Plusieurs programmes ont été lancés pour promouvoir la création d’entreprises par de jeunes étudiants ou de jeunes diplômés.
Parmi les 100 premières jeunes pousses figurent également des entreprises actives dans les domaines des technologies de l’information, de l’ingénierie, de la biotechnologie et de la technologie médicale. L’influence des Ecoles polytechniques fédérales et d’autres universités y est également évidente, tout comme la grande tradition de la recherche médico-pharmaceutique en Suisse. D’autre part, seules quelques start-up sont liées au blockchain, malgré la multiplication de ces entreprises ces dernières années (dont plusieurs centaines en Suisse).
Les TOP 100 Swiss Startup Awards sont décernés chaque année par VenturelabLien externe, un programme lancé par l’Agence suisse pour l’encouragement à l’innovation (InnosuisseLien externe) en étroite collaboration avec des universités, les Ecoles polytechniques fédérales et des Hautes écoles spécialisées. Voici une présentation des cinq premières du classement 2018:
1. Ava
L’entreprise zurichoise, déjà classée première l’année dernière, a développé un bracelet qui permet de déterminer avec une précision de 90% le cycle menstruel et donc les jours de fertilité d’une femme. Le bracelet d’AvaLien externe vous permet de recueillir des données à partir de 9 paramètres physiologiques pendant le sommeil, y compris les changements dans la température corporelle, le pouls, la fréquence respiratoire, la perte de chaleur et les phases du sommeil. La start-up a déjà connu un grand succès aux Etats-Unis et développe actuellement son marché en Europe et en Chine.
2. Bestmile
La start-up lausannoise a créé un programme qui coordonne la mobilité des véhicules sans pilote comme le ferait une tour de contrôle. Grâce à cette technologie, il est possible de suivre chaque véhicule en temps réel, en optimisant les temps d’attente, les itinéraires et les pannes éventuelles. Le programme BestmileLien externe est déjà utilisé pour des services de navettes à Sion, en Valais et dans certaines villes françaises.
3. Lunaphore
Cette spin-off de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), qui opère dans le secteur des technologies médicales, a développé des technologies de pointe pour le diagnostic tissulaire, principalement pour l’analyse et la classification des tumeurs. L’appareil développé par LunaphoreLien externe est basé sur une puce microfluidique, qui permet d’améliorer les tests de diagnostic, en augmentant leur vitesse et leur précision.
4. Flyability
Autre start-up vaudoise, FlyabilityLien externe construit des drones entourés d’une sphère de protection, grâce à laquelle ils peuvent atteindre les sites les plus inaccessibles, sans être endommagés ni endommager l’environnement. La technologie développée par cette spin-off de l’EPFL permet, entre autres, de collecter des données lors des vols d’inspection, réduisant ainsi les risques d’accidents pour le personnel et les coûts de l’opération.
5. Cutiss
La start-up zurichoise est spécialisée dans la culture en laboratoire de peau pour les patients souffrant de défauts cutanés (p. ex. brûlures). Les bioingénieurs de CutissLien externe sont capables de personnaliser la peau à partir d’une très petite biopsie de l’épiderme du patient. Comme la peau recréée est très semblable à la peau humaine, les cicatrices produites après la chirurgie sont minimes.
Traduit de l’italien par Frédéric Burnand
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