Swatch Group entre déception et gros espoirs
Le no 1 mondial de l’horlogerie publie un bénéfice net de 512 millions de francs en deçà des attentes. La faute aux «effets de change fortement négatifs».
Mais Swatch Group envisage un exercice 2005 prometteur sur la base du départ en fanfare de janvier et février.
La faiblesse du dollar est la plaie des horlogers suisses, l’encore grand patron de Swatch Group Nicolas G. Hayek n’a de cesse de le répéter. La preuve l’année dernière à nouveau: les effets de changes ont pesé sur la performance du groupe basé à Bienne pour quelque 33 millions de francs.
Mais Swatch Group a le sourire, conscient que son arrivée relativement récente dans le haut de gamme porte ses fruits. Ses résultats 2004 doivent beaucoup à la vigueur de marques comme Breguet, Omega ou Blancpain.
Globalement, ce secteur assure des marges supérieures aux autres domaines de l’activité montres, où le groupe a enregistré un bénéfice d’exploitation global de 555 millions, en hausse de 7,6%.
Fondamentalement, les marges opérationnelles sont restées stables malgré l’impact du dollar et les dépenses marketing pour les Jeux Olympiques d’Athènes.
Le chiffre d’affaires du même secteur montres a progressé de 7,3% (mais 9,1% en monnaies locales) pour atteindre 3,14 milliards de francs. Ce qui représente trois quarts du chiffre d’affaires total – 4,15 milliards, en progression de 4,7%.
Prévisions haut de gamme
Swatch Group a également gagné ne puissance l’an dernier dans ses autres domaines d’activité – les systèmes électroniques et la production de montres, mouvements et composants.
Le premier a enregistré un bénéfice opérationnel en hausse de 15,6% à 74 millions de francs, pour un chiffre d’affaires de 543 millions (6,3%). Le second des ventes en hausse de 3,6% à 1,28 milliard de francs.
«2004 est certainement un exercice que le groupe préférerait oublier, comparé à celui de concurrents comme Bulgari, estime Jon Cox, analystes chez Kepler Equities. Mais les prévisions à long terme du groupe sont excellentes.»
La banque helvétique Vontobel qualifie pour sa part la performance de Swatch Group en 2004 de simplement impressionnante.
Côté perspectives justement, Swatch Group rayonne. Il devrait faire mieux que confirmer sa performance de l’an dernier au vu des mois records de janvier et février en termes de chiffre d’affaires. Et cela malgré un effet de change négatif supérieur à 10 millions de francs.
Actionnaires dans le sens du poil
La rentabilité va dans la même direction. Les signaux sont donc plus que jamais au vert, à l’instar d’un secteur horloger helvétique qui, pris globalement, a connu un exercice 2004 historique. Swatch Group compte notamment sur le Salon mondial de l’horlogerie, qui débute la semaine prochaine à Bâle, pour affiner sa prévision.
La bonne santé financière de Swatch Group profitera à ses actionnaires. Une partie du bas de laine non nécessaire à l’exploitation – 250 millions de francs – leur sera dédié via le lancement d’un programme de rachat d’actions.
Swatch Group distribuera également un dividende en hausse de 21% par rapport à 2003. Soit 1,75 franc par action au porteur et 0,35 franc par action nominative.
swissinfo et les agences
Résultats financiers 2004:
Bénéfice net: 512 millions de francs (+ 4,1% par rapport à 2003)
Ventes: 4,15 milliards de francs (+ 4,7%)
Bénéfice opérationnel: 651 millions de francs (+ 9,6%)
Dividende proposé: 1,75 franc par action au porteur (+ 21%)
Et 0,35 franc par action nominative.
– Swatch Group est le numéro un mondial du secteur horloger.
– Il a en portefeuille des marques comme Breguet, Blancpain, Omega, Longines, Tissot, Rado, Hamilton, Certina, Kalvin Klein et Swatch.
– Swatch a été chronométreur officiel des Jeux olympiques d’Atlanta (1996), Sydney (2000) et Athènes (2004).
– Omega reprendra le flambeau à Turin (2006), Pékin (2008) et Vancouver (2010).
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