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En ville, sans ma voiture…

La journée sans voiture du vendredi 22 septembre 2000 à Genève n'a été que partiellement suivie. Keystone Archive

La Suisse veut s'offrir un grand bol d'oxygène. Samedi, vingt-sept communes participent à la «Journée en ville sans ma voiture». Les organisations écologistes et de transports saluent l'initiative. Le TCS la dénonce et table sur un échec comme les années précédentes.

L’année dernière, le bilan de la manifestation avait été mitigé. Aucune diminution notable du trafic n’avait pu être constatée dans les quatorze villes qui avaient participé à l’opération.

Il faut dire que le sujet est étrangement sensible. Le rapport à la voiture est affectif. Les positions des uns et des autres sont donc définies d’avance et restent le plus souvent figées. Autrement dit, on est pour ou contre la voiture. Farouchement pour ou résolument contre.

Une expérience

Des actions «Journée en ville sans voiture», comme celle de samedi, constituent néanmoins un projet pilote d’importance, estime Félix Walter, directeur du programme «Trafic et environnement» du Fonds national suisse de la recherche scientifique.

Le succès de telles manifestations n’est pas directement mesurable, selon lui. Elles offrent cependant la possibilité d’expérimenter d’autres comportements et de se rendre compte combien «il est moins stressant de se déplacer en ville sans véhicule».

Influencer la mobilité

Pour le chercheur, ces journées incitent à se passer de véhicules et l’expérience peut ainsi être renouvelée. Selon lui, le seul autre moyen d’influencer la mobilité des personnes réside dans l’application d’instruments de taxation. Les péages, les parkings payants.

«Au-delà, il ne reste que les bouchons ou les interdictions comme aide à la rationalisation», ajoute Félix Walter. La croissance du trafic ne doit pas être absorbée par la construction de nouvelles routes, estime-t-il, mais seulement par un développement des transports publics.

Inutile, selon le TCS

Le Touring Club Suisse (TCS) ne voit aucune utilité à de telles journées et s’interroge sur leur pertinence. «Ces manifestations ne sont absolument pas nécessaires», estime Stephan Müller, porte-parole du TCS, qui table sur un échec de la journée.

L’association des automobilistes considère ces actions comme une mode, et donc éphémères. La politique des transports est suffisante en Suisse, qu’il s’agisse de la route ou du rail, selon le TCS. Il s’oppose donc formellement à l’instauration de dimanches sans voiture.

Le porte-parole y voit également une entrave à la liberté individuelle. «Ce n’est pas aux villes de prescrire quand et où l’automobiliste peut ou doit utiliser sa voiture». De plus, ces journées n’ont, selon lui, aucun impact écologique.

Des centaines de milliers de personnes travaillent le samedi et ont besoin de leurs véhicules. Le TCS demande à ce titre de laisser les principales routes accessibles, notamment pour les livraisons et les services d’urgence.

swissinfo avec les agences

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