2000: l’année de tous les dangers pour l’OMC
Depuis l’échec du sommet ministériel de Seattle, l’Organisation mondiale du commerce est au point mort. De retour à Genève dès la semaine prochaine, les représentants des Etats membres devront se mettre d’accord sur la poursuite des négociations.
Depuis l’échec du sommet ministériel de Seattle, l’Organisation mondiale du commerce est au point mort. De retour à Genève dès la semaine prochaine, les représentants des Etats membres de l’OMC devront se mettre d’accord sur la poursuite des négociations.
Réunis en séance plénière le 17 décembre dernier, les ambassadeurs des 135 pays membres de l’organisation n’ont pu dresser un bilan de la conférence de Seattle, tant les tensions étaient encore vives. La direction de l’OMC n’a pu que formuler le voeu que les vacances de Noël calment les esprits et que les délégués puissent reprendre le travail dans un esprit positif, une attitude indispensable vu les défis qui attendent l’organisation.
En premier lieu et malgré le naufrage de Seattle, l’OMC doit poursuivre les négociations dans les domaines de l’agriculture et des services. Ce mandat a été fixé par les accords de Marrakech en 1994. Or le dossier agricole a constitué la principale pomme de discorde à Seattle. Américains et Européens étaient certes proches d’un accord. Mais rien n’indique que les négociations repartiront sur les mêmes bases.
C’est en fait toute la dynamique des négociations commerciales qui doit être relancée, une dynamique qui repose d’abord sur la volonté des Etats membres. Or un acteur de taille pourrait bien manquer à l’appel: focalisés sur les élections présidentielles, les Etats-Unis ne sont pas disposés à faire des concessions majeures.
En deuxième lieu, l’OMC est pressée de se réformer. Le sommet de Seattle a en effet clairement démontré que son mode de fonctionnement et de négociations n’est plus tenable. Les pays du sud veulent en effet être étroitement associés à l’ensemble des discussions, tout comme les ONG et les opposants à la mondialisation.
Les éléments qui menacent de paralyser le gendarme du commerce mondial sont donc nombreux. Les voix en faveur de son renforcement, elles, se font rares.
Frédéric Burnand
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