Accord global : les victimes polonaises réclament leur part
La justice américaine doit prochainement entériner l'accord conclu par les banques suisses, avec une somme de 1,25 milliard de dollars à la clé. Mais cette fois ce sont les victimes polonaises du nazisme qui réclament une partie des dédommagements.
La justice américaine doit prochainement entériner l’accord conclu l’année passé par les banques suisses, avec une somme de 1,25 milliard de dollars à la clé. Mais cette fois ce sont les victimes polonaises du nazisme qui réclament une partie des dédommagements.
L’accord de New York fixe très clairement et de manière exhaustive les conditions auxquelles une personne pourra bénéficier de la somme faramineuse mise à disposition par les banques suisses. Elle doit prouver soit qu’elle avait déposé de l’argent en Suisse qui ne lui aurait pas été remboursé. Soit que des biens lui ayant appartenu ont été volés par les Nazis et transférés en Suisse. Soit enfin qu’elle a dû accomplir du travail forcé ordonné par les Nazis et pour une entreprise suisse. L’accord fixe en outre cinq catégories de bénéficiaires parmi les victimes indemnisables en vertu de l’accord : les juifs, les homosexuels, les invalides, les Témoins de Jéhovah. Enfin les Tziganes et autres «gens du voyage».
Théoriquement, cette catégorisation n’exclut aucun groupe national. Mais l’association américano-polonaise qui exige maintenant d’être incluse expressément parmi les signataires de l’accord de New York craint apparemment que les victimes polonaises du nazisme puissent être lésées.
Dans les milieux bancaires suisses, on estime que cette crainte est peu fondée puisque, fait-on remarquer, l’indemnisation des bénéficiaires de l’accord de New York sera surveillée de près par la justice américaine. On souligne aussi qu’à première vue, d’éventuels ayants droit polonais pouvant prouver qu’ils ont été victimes du nazisme à cause du comportement d’une entreprise suisse ne sont probablement pas très nombreux.
Signalons enfin que si l’on en croit l’avocat américain chargé d’informer les ayants droit potentiels de l’existence de l’accord de New York, l’information en question a été faite dans 108 pays et en 27 langues et elle a coûté au moins 20 millions de dollars aux banques suisses.
Michel Walter
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