Aide sociale : la Suisse doit faire plus pour la réinsertion professionnelle
En Suisse, l'assistance sociale n'encourage pas suffisamment la réinsertion professionnelle. C'est l'une des conclusions de l'étude présentée ce vendredi à Berne par l'OCDE. Une étude comparative sur l'aide sociale en Suisse et au Canada.
En Suisse, l’assistance sociale n’encourage pas suffisamment la réinsertion professionnelle. C’est l’une des conclusions de l’étude présentée ce vendredi à Berne par l’OCDE, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques. Une étude comparative sur l’aide sociale en Suisse et au Canada.
L’étude de l’OCDE, réalisée l’année dernière, porte sur quatre cantons suisses – Vaud, Zurich, le Tessin et les Grisons – et quatre provinces canadiennes. Pourquoi la Suisse et le Canada? Ce sont deux pays aux structures fédéralistes. Deux pays riches.
Ils ont par contre deux philosophies bien différentes en matière d’aide sociale. L’étude le démontre : au Canada, le système est orienté plus directement sur la réinsertion professionnelle. En Suisse, les montants sont plus élevés pour permettre à chacun de vivre dignement. C’est bien, mais cela n’encourage pas à reprendre une activité lucrative. Plus encore : les efforts pour retrouver un travail ne sont pas récompensés. L’OCDE ajoute que le système suisse investit peu dans la formation. Et donc, là encore, ne favorise pas la réinsertion professionnelle.
Autre reproche : en Suisse, l’aide sociale est difficile d’accès. Plusieurs barrières, comme l’obligation de rembourser l’aide sociale dans certains cas, amènent un grand nombre d’ayants droit à renoncer aux prestations.
La Conférence suisse des institutions d’action sociale, qui regroupe à la fois des organismes privés et publics, reconnaît que les remarques formulées par l’OCDE sont justifiées. Elle ajoute que le système devrait viser à diminuer la durée de prise en charge des personnes assistées.
Pour sa part, la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales relève l’importance des Offices régionaux de placement. Selon les directeurs cantonaux, les ORP ont contribué à la baisse du chômage en Suisse. Depuis fin 1998, le taux de chômage a diminué de moitié, passant de 4 pour cent à 2,3 pour cent actuellement. Au Canada, il est constant à environ 8 pour cent.
Alexandra Richard
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