Avenir de l’Internet à Davos: Hollywood ou Silicon Valley?

Le secteur des médias et des nouvelles technologies est en plein mouvement. A l’image de l’alliance entre Vivendi et Vodaphone, annoncée ce week-end. Les stars de cette «nouvelle économie» étaient ce lundi au Forum de Davos.

Le secteur des médias et des nouvelles technologies est en plein mouvement. A l’image de l’alliance entre Vivendi et Vodaphone, annoncée ce week-end. Les stars de cette «nouvelle économie» étaient ce lundi au Forum de Davos.

L’Internet. Désormais, c’est l’un des sujets numéro un ici à Davos. Comment le réseau va-t-il continuer à transformer l’économie et la société? Steve Case, Bill Gates: ce ne sont pas moins que les leaders de cette nouvelle industrie qui sont présents au Forum économique mondial pour tenter de répondre à ces questions.

A relever tout d’abord l’impact de l’annonce, il y a quelques semaines, de la fusion entre AOL, America Online, le numéro un de l’accès à l’Internet, et le groupe Time Warner (magazines, TV, cinéma). Une fusion qui lance un nouveau paradigme: l’union entre l’industrie du web et les médias traditionnels.

Et à Davos, la discussion a tourné autour de la question de savoir quel sera, pour les prochaines années, l’élément moteur de l’Internet : le contenu, symbolisé par Hollywood, ou la technologie, dont le coeur est la Silicon Valley?

Michael Dertouzos, le directeur du laboratoire informatique de MIT, a défendu la prééminence de la technologie, rappelant que l’Internet était encore au tout début de sa vie, et que de nombreux développements étaient en chemin: la connexion sans fil, l’automatisation de certaines tâches, l’amélioration des moyens de recherche et d’accès à l’information sur le web, la reconnaissance vocale.

Point de vue opposé: celui de Sumner Redstone, patron de Viacom, l’un des géants américains du cinéma et de la télévision. «Ce qui va propulser l’Internet, c’est la créativité, le contenu, pas la technologie. Hollywood sera la Silicon Valley de l’Internet», a-t-il insisté.

Cette opposition, Steve Case (photo), le patron d’AOL et futur président d’AOLTime Warner, a tenté de la résoudre: «Les deux choses vont ensemble. L’une n’est pas meilleure que l’autre». Pour lui, la vrai question, c’est: «Comment pouvons-nous améliorer la vie des gens, les toucher» à travers de nouveaux produits ou services?

Bill Gates pour sa part est resté quelque peu en retrait dans cette discussion, en soulignant que Microsoft n’avait pas l’intention de se lancer dans l’acquisition de médias, de contenus traditionnels, mais de rester, principalement, un fabricant de logiciels. Il pense d’ailleurs qu’un des défis, dans ce domaine, est de permettre aux individus, pas seulement aux entreprises de communication, de créer plus facilement des contenus sur le web.

Pierre Gobet