Blanchiment d’argent via l’Internet
L'OCDE se penche sur les nouveaux défis de la lutte contre le blanchiment d'argent. Pour le groupe d'experts, dont fait partie la Suisse, la tâche des policiers se complique, avec le développement des services commerciaux et financiers sur l’Internet.
L’OCDE se penche sur les nouveaux défis de la lutte contre le blanchiment d’argent. Conclusion du groupe qui planche sur la question, et dont fait partie la Suisse: la tâche des policiers se complique, avec le développement des services commerciaux et financiers sur l’Internet.
Depuis des décennies, les polices du monde entier traquent les bandits de la finance internationale, qui blanchissent l’argent de la drogue, du trafic d’armes ou de la corruption à travers le monde. Leur tâche risque de se compliquer, avec le développement de services commerciaux et financiers sur l’Internet.
On estime entre 590 et 1500 milliards de dollars le montant de l’argent blanchi à travers le monde, soit l’équivalent de 2 à 5 pour cent du PIB mondial. Un vaste fléau qui ne va aller qu’en s’amplifiant avec le développement des activités commerciales et bancaires sur le web.
Celles-ci offrent, en effet, l’avantage de la discrétion et de la rapidité. Or, justement, en l’absence de contacts humains dans les transactions, il devient difficile, voire impossible de vérifier l’identité de l’individu qui accède réellement au service. Et donc difficile de traquer le coupable, qui a accès à ses comptes de n’importe quel endroit du monde.
C’est le constat que fait le Groupe d’Action Financière sur le Blanchiment de Capitaux, dans son dernier rapport qui vient de paraître. Pour l’heure, reconnaît le GAFI, peu de cas ont été relevés. Mais encore faudrait-il disposer d’une armée d’informaticiens spécialisés dans la haute finance pour surveiller toutes les transactions jugées douteuses dans le monde. Une guerre perdue d’avance.
Face à cette nouvelle menace, les 26 pays membres du GAFI, principalement des pays industrialisés, semblent bien démunis. Certes, le Comité de surveillance bancaire de Bâle étudie la question dans le cadre d’une réglementation des services financiers électroniques.
Mais autant dire que les criminels de ce genre nouveau ont encore de belles années devant eux avant que des mesures efficaces ne viennent mettre un terme à leur pratique.
Gwénola Possémé-Rageau, Paris
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.