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Bogue ou pas, la Suisse passera sans encombre le cap de l’an 2000. Peut-être…

Les autorités suisses affichent un calme olympien, tranchant avec le ton alarmiste de certains pays qui, au passage de l’an 2000, craignent un déluge de virus informatiques. L'Administration fédérale détruira tous les mails munis de pièces jointes.

Les autorités suisses affichent un calme olympien, tranchant avec le ton parfois alarmiste de certains pays qui, au passage de l’an 2000, craignent un déluge de virus informatiques envoyés par des cyber-terroristes. A titre préventif, l’Administration fédérale détruira tous les mails munis de pièces jointes.

«Nous ne sommes pas du tout inquiets. Nous savons que des virus spécifiques seront déclenchés au moment du passage à l’an 2000. Et pour éviter tout risque, nous détruirons les mails munis de pièces jointes qui arriveront à l’Administration fédérale, entre le 31décembre 1999 à midi et le 3 janvier 2000 à midi», affirme Claudio Frigerio, porte-parole de l’Office fédéral de l’Informatique et de la télécommunication (OFIT). Pour ce faire une task force, de 25 personnes, sera sur le pied de guerre durant cette période. Des mesures préventives similaires ont également été prises par un certain nombre de grandes entreprises suisses. Cette sérénité tranche singulièrement avec l’attitude alarmiste de plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne.

La peur du cyber-terrorisme a amené plusieurs groupes britanniques comme le géant pharmaceutique Glaxo Wellcome ou le constructeur automobile Vauxhall (filiale au Royaume-Uni de General Motors) à décider de suspendre leurs courriers électroniques. Selon le quotidien britannique «Financial Times», des experts redoutent que des pirates profitent des connections e-mail – maillon faible des systèmes informatiques des entreprises – pour saboter les réseaux en les inondant de milliers de nouveaux virus informatiques. Reste que cette peur panique ne touche pas tout un pays, réputé pour son flegme. British Aerospace (BAe), le groupe d’aéronautique et de défense a décidé de maintenir son courrier électronique. Sans pour autant baisser sa garde.

Pourquoi une telle assurance, côté suisse? Tout simplement parce que la Confédération s’est très sérieusement préparée au bogue. C’est en tout cas ce que déclaraient, le 22 décembre dernier, les autorités fédérales, pour qui «le passage à l’an 2000 se fera en douceur au niveau de la quasi totalité des systèmes sensibles». Avant d’afficher une telle sérénité, le gouvernement suisse a confié le soin au délégué du Conseil fédéral à l’an 2000 d’étudier la question. Et l’étude approfondie rendue récemment par Ulrich Grete concluait: «En Suisse, nous maîtrisons le problème an 2000. Les mesures préventives mises en place contre d’éventuels risques résiduels sont à ce point complètes que des effets du bogue seront insignifiants». En amont, les investissements consentis par les entreprises et les administrations suisses pour adapter leur matériel informatique et leur appareillage productif sont impressionnants. Pour la période allant de 1996 au 31 décembre 1999, on parle en Suisse de plusieurs milliards de francs.

Une cellule d’observation du Millenium, placée sous l’égide de l’Etat-major général (EMG) a été créée par le gouvernement suisse. La «Centrale d’information SUISSE», c’est son nom, a ouvert un site Internet (www.millenium.ch). Près de 25 personnes seront à pied d’œuvre dès le 30 décembre. Objectif: fournir aux autorités et à la population des nouvelles fraîches, documentées et contrôlées. Reste que tout le monde ne partage pas l’optimisme ambiant, notamment l’helvétique. Ainsi, le centre international de coopération pour l’An 2000 (IY2KCC), créé en février 1999 sous les auspices des Nations Unies, affirme que le bogue de l’an 2000 ne passera pas inaperçu. En raison notamment du manque de préparation de pays à économies émergentes comme la Russie, la Chine ou le Venezuela. Dans un monde devenu si interdépendant, la vigilance reste de mise.

Jugurtha Aït-Ahmed

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