
Cablecom repris par le groupe britannique NTL
NTL a racheté Cablecom pour un montant de 5,8 milliards de francs. Cette opération permet au groupe britannique de devenir un acteur important dans les services en ligne en Suisse. Quant à Swisscom, coactionnaire de Cablecom, elle remplit ses caisses.
NTL a racheté Cablecom, premier exploitant suisse de réseaux câblés, pour un montant de 5,8 milliards de francs. Cette opération permet au groupe britannique de devenir un acteur important dans les services en ligne en Suisse. Quant à Swisscom, coactionnaire de Cablecom, elle fait d’une pierre deux coups : elle remplit ses caisses et se conforme aux exigences européennes.
Avec plus de 1,3 million d’abonnés, Cablecom détient une bonne moitié du marché suisse du câble. Le câblo-opérateur occupe une position dominante en Suisse alémanique, où il est notamment propriétaire des téléréseaux de Zurich, Berne et Bâle, mais sa présence en Suisse romande n’est pas négligeable, puisqu’il dessert les foyers câblés de Neuchâtel, Fribourg et du Nord vaudois. NTL, pour sa part, est un leader dans la fourniture de services de télécommunications en Grande-Bretagne et en Irlande.
Swisscom s’estime satisfaite du prix de vente. Satisfaction justifiée : le prix de vente de Cablecom correspond à 4200 francs par abonné, un prix tout à fait comparable aux transactions similaires déjà réalisées en Europe. Et qui valorise Cablecom à plus de 10 fois son chiffre d’affaires 1998 et à 125 fois le bénéfice. Des chiffres qui montrent bien le potentiel des réseaux câblés, surtout dans le domaine de l’Internet.
Car en reprenant Cablecom, NTL met également la main sur la plate-forme de services en ligne Swiss Online. Un élément qui permet notamment de comprendre les convoitises suscitées par le rachat de Cablecom. Dès l’annonce, l’été dernier, par les actionnaires de référence Swisscom, Veba et Siemens (32 pour cent du capital chacun) de leur intention de céder Cablecom, les candidats, et non des moindres, se sont bousculés : de Microsoft à la Deutsche Bank, en passant par News Corp, le groupe de presse de Rupert Murdoch.
En octobre, les déclarations du ministre de tutelle, Moritz Leuenberger, mettant en garde contre un prix de vente exagéré pouvant entraîner des hausses de tarifs, ont sans doute quelque peu refroidi les enthousiasmes des intéressés. On note en effet que le prix de vente finalement conclu se situe au bas de la fourchette indicative initiale, qui allait jusqu’à 12 milliards de francs.
Pour Swisscom, il s’agit pourtant sans conteste d’une bonne affaire. En empochant plus de 1,2 milliard net, l’opérateur national renfloue ses caisses, mises à mal par le rachat de l’allemand Debitel. De plus, il se met en quelque sorte aux normes européennes en se délestant d’un de ses deux fournisseurs de services en ligne. Prochaine étape : la mise en bourse annoncée de Blue Window.
Joël Quilleré

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