Ciba SC vend ses polymères pour plus de 1,8 milliard de francs

Le groupe bâlois Ciba Spécialités Chimiques a trouvé preneur pour sa division polymères. Le fonds d’investissement Morgan Grenfell Private Equity la rachète pour 1,845 milliard. Les emplois dans les usines de Bâle et de Monthey ne sont pas menacés.

Le groupe bâlois Ciba Spécialités Chimiques (SC) a trouvé preneur pour sa division polymères. Le fonds d’investissement Morgan Grenfell Private Equity (MGPE) la rachète pour 1,845 milliard de francs dans le but de la placer en bourse dans quelques années. Les emplois dans les usines suisses de Bâle et de Monthey (VS) ne sont pas menacés.

Le visage de l’industrie chimique bâloise n’en finit décidément pas de se remodeler. Coup sur coup, en moins de deux semaines, trois de ses figures de proue viennent de se séparer de pans entiers de leurs activités. Après Novartis se débarrassant de l’agrochimie et Roche se séparant de Givaudan, c’est au tour de Ciba SC. Sa division polymères (colles et matériaux plastiques à usage industriel), qui était à vendre depuis l’an dernier, a finalement été rachetée par MGPE, filiale de la Deutsche Bank spécialisée dans les prises de participations.

MGPE ne fait pas mystère de ses intentions. Il s’agit, comme c’est toujours le cas lorsque le repreneur est un investisseur purement financier, de valoriser la société et de la revendre. Dans le cas présent, par mise en bourse. MGPE se donne un délai de quatre ou cinq ans avant de faire coter la nouvelle entité, qui n’a pas encore de nom, mais dont le siège restera à Bâle.

Une telle perspective pourrait, au vu de certains précédents, avoir de quoi inquiéter les salariés concernés. Ils sont environ 3100 dans le monde, dont près de 800 en Suisse, répartis entre Bâle et Monthey, où travaillent 476 personnes. Monthey, qui abrite également un site de production agrochimique de Novartis, dont les dirigeants n’ont pas donné de garanties formelles sur le maintien des emplois après l’annonce, au début du mois, du détachement de cette division agrochimique, intégrée dans une nouvelle coentreprise, Syngenta.

Les salariés de la division polymères de Ciba SC ont pourtant quelques raisons d’être rassurés. Le nouveau propriétaire affirme qu’il n’existe pas de plan de suppressions d’emplois, rappelant que cette division a déjà été restructurée ces dernières années. La nouvelle société pourrait même créer des emplois. Rassurant aussi le fait que le président désigné du conseil d’administration est un ancien directeur général de Clariant, rival bâlois de Ciba SC, et que c’est donc un homme de métier.

Les syndicats veulent cependant rester vigilants. Le Syndicat Industrie et Bâtiment, sans être particulièrement inquiet, note qu’il n’y a pas eu d’investissements ces dernières années et que ce sera désormais nécessaire.

Joël Quilleré