Crash de Crossair: les boîtes noires toujours pas retrouvées
La recherche de traces et d’indices pouvant expliquer cet accident se poursuivent, mais le terrain détrempé rend le travail difficile. Le Saab 340 assurait la liaison Zurich – Dresde. Les dix personnes à bord ont été tuées.
La recherche de traces et d’indices pouvant expliquer cet accident se poursuivent, mais le terrain détrempé rend le travail difficile. Le Saab 340 assurait la liaison Zurich – Dresde, lorsqu’il s’est écrasé deux minutes après le décollage.
Les dix personnes à bord ont perdu la vie dans cet accident qui s’est produit lundi. Parmi les sept passagers, il y avait quatre Allemands, un Suisse, une Française et un Espagnol. Le capitaine était moldave, le copilote slovaque et l’hôtesse française.
Les travaux de déblaiement des débris aux fins de l’enquête continuent dans le champ de Niederhasli où l’appareil s’est écrasé, deux minutes après le décollage de l’aéroport de Zurich-Kloten. Ni l’enregistreur de vol ni celui des conversations dans le poste de pilotage n’ont encore été retrouvés. Le Bureau fédéral d’enquêtes sur les accidents d’aviation espère pouvoir éclaircir les causes de l’accident grâce aux données des deux boîtes noires.
Le patron de SAirGroup Philippe Bruggisser a donné des précisions hier matin sur le temps de vol du bimoteur qui allait à Dresde, en Allemagne. Il a quitté la piste à 17.54 heures et 40 secondes. L’écran radar de la surveillance a enregistré la présence de l’appareil pour la dernière fois à 17.56 heures et 36 secondes, soit une minute et 56 secondes plus tard. Andreas Heiter, de Swisscontrol, a ajouté qu’un dernier contact radio avec l’équipage avait eu lieu 30 secondes auparavant.
Au lieu de virer comme prévu sur la gauche et survoler la localité de Ruemlang, l’avion a apparemment amorcé une courbe à droite. Lorsque les aiguilleurs du ciel ont rendu l’équipage attentif, la réponse a été «standby» (attendez), puis le contact radio a été interrompu. Normalement, l’un des pilotes dirige l’avion, tandis que l’autre s’occupe des communications radio. La réponse donnée, «standby», indique que les deux étaient occupés, a indiqué Andreas Heiter. Les causes de ce virage sont encore mystérieuses. Il est possible qu’il soit dû à une éventuelle panne du moteur droit.
Le patron de Crossair, Moritz Suter, qui rentrait mardi de vacances en Iran, s’est déclaré profondément touché par ce drame: «je suis encore dans une situation où je n’ai pas encore réalisé ce qui s’est passé», a-t-il déclaré. «Bien que je doive penser à une telle possibilité comme responsable d’une compagnie de 81 appareils, c’est une situation très grave. La perte d’un avion avec tous ces morts, c’est comme la perte d’un enfant», a-t-il ajouté.
Une équipe d’assistance de Crossair et de Swissair, composée de 12 membres, s’est rendue à Dresde pour soutenir les familles des victimes. Comme l’a annoncé Philippe Bruggisser, SAirGroup a mis à disposition des familles une aide immédiate d’environ 30 000 francs.
Par ailleurs, Fritz Grotz, chef de la technique à Crossair, a rappelé que deux avions du même type (Saab 340, un biturbopropulseur de fabrication suédoise) s’étaient écrasés le 4 avril 1994 à Amsterdam et le 18 mars 1998 à Taïwan, là aussi peu après le décollage. Dans le premier cas, une défectuosité d’un turbopropulseur était à l’origine de l’accident. Dans le second, l’appareil s’est abîmé en mer et n’a pas pu être récupéré.
L’avion qui s’est écrasé près de Zurich avait été construit en novembre 1990. Il avait effectué 20.587 décollages et atterrissages et avait 21.674 heures de vol à son actif. Philippe Bruggisser a indiqué que les 14 autres Saab 340 de Crossair avaient subi une inspection complète pendant la nuit.
C’est avec une profonde tristesse que le Conseil fédéral a appris la nouvelle. Il a exprimé sa plus vive sympathie aux familles des victimes ainsi qu’à la direction et au personnel de la compagnie Crossair. Peu auparavant, Philippe Bruggisser avait lui aussi présenté ses condoléances au nom de Crossair et SairGroup.
SRI avec les agences
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