Financement des partis politiques suisses: le débat rebondit
La décision d’une grande banque suisse de retirer son soutien financier à deux partis gouvernementaux met en évidence la faiblesse des ressources des partis et l’insuffisance de soutiens publics.
La décision d’une grande banque suisse de retirer son soutien financier à deux partis gouvernementaux a relancé le débat autour du financement des partis politiques en Suisse. Il met en évidence la faiblesse des ressources des partis et l’insuffisance de soutiens publics.
C’est le Credit Suisse qui aurait, selon le «Blick», sanctionné l’UDC et le Parti radical, pour leur attitude critique envers l’accord global négocié en août 1998, pour mettre un terme à l’affaire des fonds en déshérence. Le débat est ainsi relancé sur la question du financement des partis. Il ressurgit ponctuellement mais sans jamais avoir débouché sur des résultats concrets.
Sur le plan fédéral, il y a plus de trente ans qu’a été lancée l’idée d’un encouragement des partis politiques. Les partis eux-mêmes avaient alors torpillé la base constitutionnelle élaborée par le gouvernement. L’idée est relancée au début des années 80. Nouvelle étude, quelques timides propositions gouvernementales, mais rien ne bouge. Les quelques miettes offertes par l’Etat fédéral n’ont pas de quoi aiguiser des appétits.
D’autant qu’avant d’être des organisations nationales, les partis politiques sont d’abord des formations cantonales dans la Suisse fédéraliste. C’est une des explications de l’absence de toute mention des partis politiques jusque dans la nouvelle Constitution fédérale, entrée en vigueur le 1er janvier dernier. Beaucoup de cantons ont des instruments de soutien des partis – le plus souvent modestes, il est vrai, et en rapport direct avec les élections et votations cantonales.
Au plan fédéral, l’Etat n’accorde quelques timides soutiens qu’aux groupes politiques du parlement. Les partis, en fait, vivent des cotisations de leurs membres et des dons que des privés ou l’économie veulent bien leur accorder. Résultat: les partis bourgeois sont devenus un peu les otages d’une économie toujours plus exigeante, alors que la gauche doit vivre de la seule assiette de cotisations de ses membres.
Le dossier «aide aux partis politiques» est aujourd’hui une nouvelle fois à l’agenda. Les partis gouvernementaux ont chargé des experts de faire des propositions. Mais les responsables des partis parviendront-ils, cette fois, à surmonter leurs divergences? Rien n’est moins sûr. Tout le monde n’a pas intérêt à la transparence dans la politique!
Pierre-André Tschanz.
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.